Togo : Rentrée scolaire 2020-2021 le 26 octobre… Une date tenable?

0

Conformément au calendrier établi, les élèves devront reprendre le chemin des classes le 26 octobre prochain. Ceci, pour le compte de l’année scolaire 2021-2022. Mais alors, bien de situations conjoncturelles au plan national amènent à se questionner sur la pertinence de cette date.

«La rentrée se tiendra le 26 octobre prochain. Nous travaillons à cette effectivité», rassurait déjà, en août, le ministre des enseignements primaire et secondaire d’alors, Affoh Dedji-Atcha. Deux mois après, il y a de bonnes raisons qui fondent la reconsidération de cette affirmation.

Un nouveau capitaine de bord…

En effet, depuis deux semaines, après presque six (06) mois de «pilotage automatique» sous le sceau de la gouvernance par loi d’habilitation, le Togo dispose d’un nouveau gouvernement conduit  par Victoire Tomegah-Dogbé. Or, il revient de constater que si ce nouvel exécutif regorge dans l’ensemble de nouvelles têtes, certains sont à nouveau reconduits.

Mais par un relatif jeu de chaise, ils changent tout de même de portefeuille. Le cas de Affoh Dedji-Atcha qui chute…Et laisse sa place au Prof Dodzi Komla Kokoroko qui devient le nouveau capitaine du navire de l’Education au Togo.

Mais lors, bien que le principe de la continuité de l’État caractérise l’administration publique, il est raisonnablement admis que le nouveau locataire, qui hérite certes d’une patate chaude, dispose de temps pour connaître les dossiers qui sont de ressort. Et dans le cas d’espèce, il est plus que nécessaire que le Prof Kokoroko prenne langue avec les acteurs du monde éducatif. Une première tentative a permis aux acteurs de l’éducation d’échanger avec leur nouveau patron mais aucune grande décision n’a été annoncée au terme de cette réunion qui s’est tenue la semaine dernière. Ceci, à moins de deux semaines de la reprise des classes, dans les conditions de crise sanitaire que l’on connait déjà.

Un terrain bien jonché…

Ces conditions si particulières telles énumérées imposent techniquement nombre de prédispositions à assoir pour déminer un terrain jonché d’embuches. Il s’agit, entre autres, du dédoublement des classes par la construction des hangars pour faire respecter le quota de 30 élèves par classes tel que préalablement défini, la fabrication des tables-bancs pour contenir le tremplin et le recrutement d’enseignants pour un casting enseignant-élève raisonnable. Des dispositions techniques qui garantissent une bonne reprise des classes qui, en ces temps de Covid, nécessitent assez d’efforts de sacrifices de part et d’autres.

D’ores et déjà, des informations concordantes annoncent, en perspective, des mouvements d’humeurs des enseignements qui conditionnent la reprise des classes par le paiement de certaines primes.

Le 26 octobre… tenable?

Sans nul doute, les ingrédients ne manquent pas pour  assaisonner une reprise mouvementée et risquée dans les conditions actuelles telles décrites. D’où justement l’urgence d’une prolongation du temps pour non seulement permettre au nouveau ministre de maîtriser et prendre la situation en mains, mais aussi et surtout donner plus de marge de manœuvre aux parents d’élèves qui, compte tenu de la situation et ses impacts négatifs sur l’économie du pays, éprouvent actuellement toutes les peines à remplir convenablement leurs obligations vis-à- vis de leurs enfants.

À l’analyse de tous ces éléments et forces en présence, il y a à douter, même si l’autorité rassure toujours, que la rentrée tienne effectivement à la date prévue. Bien qu’un retard est pris sur le programme, ce report s’impose de fait, en ce sens que le chantier est grand et les défis énormes pour nécessiter du temps convenable. Autrement, cela augure une rentrée de tous les risques aux conséquences graves. D’où la nécessité, au lieu de la précipitation, d’allier le bien et l’utile.

Et c’est encore là, le lieu d’en appeler, tel notre crédo au journal FRATERNITÉ, à un depoussièrement profond du programme. Ceci, en vue de le dépouiller des chapitres et cours aléatoires pour ne s’en tenir qu’aux choses utiles qui soient pratiques et vitales à l’apprenant dans sa formation.

Source : FRATERNITE

Partager

Laisser une réponse