Par information datée du 20 février 2012 nous vous apprenions que 4 responsables étudiants de l’Union nationale des élèves et étudiants (UNEET) de l’Université de Kara avaient été arrêtés l’un, ALINKI Moukalawa, président de l’UNEET, le vendredi 17 février, sur les lieux-mêmes de tenue de l’Assemblée générale des étudiants ; les autres, le samedi 18 février, dont Birénam BITSIOUDI dit « Colonel Bits » et Massama AGNITE dit « Guillaume Soro », près de la frontière du Bénin, après avoir été traqués et pourchassés par les forces de la Gendarmerie et de la Police de Kara.
Le samedi 18 février 2012, les 4 étudiants maintenus dans les liens de la détention : ALINKI Moukalawa, président de l’Union nationale des élèves et étudiants (UNEET), Birénam BITSIOUDI dit « Colonel Bits », Massama AGNITE dit « Guillaume Soro » et PATOKE, tous membres du bureau de l’UNEET, étaient présentés, au juge d’instruction du Tribunal de Kara. Ce dernier décidait alors de les déférer à la Prison civile de Kara sous le ridicule et illégal chef d’accusation d’avoir organisé une « manifestation interdite » et pour « incitation à la grève », alors qu’il ne s’agissait que d’une Assemblée générale des étudiants convoquée pour discuter des revendications étudiantes et de l’action à mener pour obtenir leur satisfaction.
Nous venons d’être informés que ce samedi 25 février 2012, suite à la campagne multiforme qui s’est développée tant au Togo qu’à l’échelle internationale pour exiger leur libération inconditionnelle et immédiate, le Procureur de la République de Kara a procédé à leur libération aux environs de 15H.
En attendant qu’ils s’adressent personnellement à tous, nous tenons à remercier ici tous ceux qui se sont mobilisés pour arracher leur libération qui vient d’intervenir et les appelons à rester mobilisés pour que justice leur soit rendue.
En effet, en même temps que l’information de leur libération nous est parvenue, nous avons également été saisis de ce qu’ils ont été gravement torturés pour certains d’entre eux au point où l’un d’entre eux, Birénam BITSIOUDI dit « Colonel Bits », en garde de graves séquelles qui l’empêchent de marcher normalement, situation qui nécessitera de toute évidence des soins médicaux réparateurs.
Nous comptons sur la solidarité de tous pour les aider à recouvrer une bonne santé et surtout pour agir pour mettre fin aux tortures et autres actes inhumains, cruels et dégradants que les forces de sécurité et de défense du Togo ne cessent d’infliger, en toute impunité aux détenus.
Le traitement inqualifiable infligé à ces pauvres étudiants ne vient-il pas confirmer à nouveau à nouveau la permanence de ces graves violations des droits de l’Homme à l’instar des révélations faites par le Rapport de la Commission nationale de droits de l’Homme (CNDH) que les plus hautes autorités togolaises ont tenté de nier par sa falsification ?
Restons donc mobilisés contre l’impunité de la violation des droits de l’Homme au Togo.
Lomé, le 25 février 2012, 18 heures.
Claude AMEGANVI