Togo : Faure Gnassingbé veut vite des élections locales …..mais à son goût ! [ Par Camus Ali ]

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Petit précis. Après trente-huit ans de pouvoir, le père Eyadema Gnassingbé n’avait pas jugé bon de convoquer des élections locales. Il était Dieu et Esprit pour les Togolais. Mieux, il savait qui devrait être chef canton dans quelle ville et qui chef traditionnel dans quel hameau. L’exemple le plus criard est celui des Tem de la ville de Sokodé. Là-bas, les Ayeva sont RPT-Unir [RPT, parti du père Gnassingbé et Unir, parti du fils Gnassingbé, ndlr] de grands pères à petits-fils, de grandes mères à petites filles, de pères à fils et de mères à filles. Dans cette famille, on naît RPT et on meurt Unir. L’histoire racontée dit que, le nationaliste Sylvanus Olympio et ses « Ablode Sodja » avaient fait fuir le chef Tem Ouro Issifou vers le Ghana. Il a fallu l’arrivée du « Miraculée de Sarakawa » pour que, leur fils revienne au bercail. Depuis, la ville n’a plus connu un autre chef canton à part les Ayeva. De nos enquêtes à Lynx.info, la seule ville qui vient d’échapper à ce desideratum des Gnassingbé sur nos villes, villages et hameaux est Bafilo. Cette ville au centre du Togo, a enfin réussi par une démocratie participative à voter ou mieux à élire publiquement un chef de canton de leur choix. Merci Gilbert Bawara ! Alors ministre de l’Administration du Territoire et des Collectivités Locales, il réussira dans un sursaut patriotique à imposer la démocratie participative à la barbe du prince. Ce message pourtant salutaire semble n’avoir pas fait des contents à Unir. Le ministre finira par devenir un « citoyen menteur » allant jusqu’à jurer que, les élections locales, elles auront bien lieu. C’est mal connaître le système qui régente la nation togolaise depuis un demi siècle. Il finira par quitter le ministère de l’Administration, du Territoire et des Collectivités Locales pour un plus sobre de celui du Travail.

Cinquante ans de mensonges sur des élections locales ….

Au Togo, et ce depuis cinquante ans, la démocratie participative ne fait pas partie de l’agenda des Gnassingbé et de leurs soutiens internationaux. Du haut de la pyramide, on a Faure Gnassingbé. Réélu chaque cinq ans dans les circonstances qui frisent le banditisme d’état. Puis vient, une kyrielle d’amis qui est nommé sur le tas, qui comme ministres, qui comme directeurs de sociétés. Leur dénominateur commun, est qu’ils ne sont pas élus donc inconnus des Togolais. Pioché dans la diaspora, ils viennent avec des lunettes de « prédateurs ». Il faut vite remplir les comptes privés. Inconnus des citoyens togolais qu’ils sont censés diriger et à qui, ils devraient rendre des comptes, ils n’ont que, pour repère le prince et à qui, ils rendent des comptes. Résultat, il se crée tout un bordel au sommet de l’Etat avec tout son corollaire : vol des deniers publics, malversations, corruptions, prébendes, incivisme….

Faure Gnassingbé : Des élections locales et vite !

Pascal Bodjona Akoussoulelou, Gilbert Bawara qui se sont succédés au ministère chargé desdits élections locales et maintenant Payadowa Boukpessi qui a d’abord aidé Kpatcha Gnassingbé à siphonner les caisses de la défunte Société Togolaise de Coton (SOTOCO) comme par hasard se rappelle que : « Le chef canton sera davantage sollicité car il aura une double mission : d’abord celle régalienne de gardien des us et coutumes dans son ressort de compétence, ensuite celle d’acteur de développement à la base où il continuera d’être une source d’inspiration pour les conseillers municipaux et pour le maire ». On se demande si les mots des agents du parti UNIR n’engagent pas que ceux qui les écoutent ? Quant au prince « himself », toute honte bue, après cinquante ans de règne de père en fils : « Il a reconnu que les choses avaient trainé pour des raisons politiques et structurelles, mais que le chantier était désormais engagé » écrivent les plumitifs de son organe de propagande www.republicoftogo.com .Tous les Togolais savent que, depuis dix ans, il s’occupait à mettre ses petits amis d’hier qui l’ont aidé à clouter les Togolais en 2005 qui en prison qui en exil. Maintenant qu’il a les coudées libres de faire « ses » élections locales et qu’il est sûr de les emporter haut les mains faute de réformes constitutionnelles et institutionnelles, la fête peut commencer… Quant à l’opposition, elle est encore en train de se frotter les testicules….Le temps de «Revenir » accompagner le prince pour son rêve d’une présidence à vie, d’un califat sous les tropiques. C’est ça aussi le Togo. Une opposition inexistante avec des opposants pervers, cyniques et un prince plus opportuniste et pragmatique à jamais !

Camus Ali Lynx.info

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