Togo. Anr, épine dorsale d’un système criminel et médiocre

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L’espionnage est l’un des plus vieux métiers du monde et des plus méconnus aussi à cause de son univers mystérieux car ses pratiques professionnelles nécessitent des savoirs secrets qui ne sont pas accessibles à tous. Il est vrai que la menace terroriste a placé les renseignements au cœur des préoccupations de tous les Etats, laquelle menace terroriste n’est  rien d’autre que l’alibi de l’occident d’obtenir un monde unipolaire soumis à travers un retraçage de la carte du monde ; et pour atteindre ses fins,  l’occident n’hésite pas à se servir des groupes terroristes aux méthodes les plus barbares pour dépiécer des Etats souverains. Ainsi les potentats africains ont-ils trouvé l’argument béton pour justifier les incroyables budgets accordés aux services de renseignements dont la vraie finalité n’est rien d’autre que l’élimination des opposants politiques et des intellectuels.

L’Agence nationale de Renseignements du TOGO (ANR), qui dépend directement de la présidence et dont le budget est de loin supérieur à tous les départements ministériels mêmes les plus stratégiques tels l’éducation, la santé et l’agriculture, constitue paradoxalement l’épine dorsale du système criminel, mafieux et tyrannique qui régente la vie des togolais depuis plus de 50 ans. Pendant que les dirigeants intelligents entendent par renseignements la recherche, l’analyse, le contre-espionnage et l’action, au TOGO les renseignements constitue la dimension manquante de notre histoire contemporaine et le véritable blocage de l’alternance politique et du décollage économique.

Quoi qu’on dise, il faut reconnaitre que le TOGO ne dispose pas d’un véritable service de renseignement domestique, à l’image de la DCRI française, du MI 5 britannique, du BND allemand ou de l‘AISI italienne et moins encore celui du renseignement extérieur ; les initiatives des différents chefs restent individuelles, désordonnés et ignorent l’espionnage économique, industriel, financier et technologique qui a été le fondement du décollage économique du Japon après la seconde guerre mondiale et plus tard d’autres pays comme la Corée du Sud, la Chine, l’Inde etc.,  qui n’hésitent pas à sacrifier un énorme budget pour octroyer des bourses d’étude à leurs étudiants pour aller espionner l’occident et cela a toujours marché, Pourquoi pas nous ? Nos responsables de renseignements, outre leurs carences intellectuelles et culturelles, ignorent ou minorent  le rôle de l’analyste, un autre acteur de la plus importance dans le cycle du renseignement et se contentent de recruter  des mouchards, délateurs, justes pour rapporter qui est contre le Président fondateur ou que veut faire les opposants la semaine prochaine. Au finish, on se retrouve avec une bande d’incultes pour la plupart dont l’objectif est la calomnie, la dénonciation et la traîtrise, bref des gens qui sont  en réalité au service de leur ennemies.

On ne peut parler de l’inefficacité de nos services de renseignement sans aborder le profil et le mode de recrutement  du personnel, lequel personnel se recrute parmi les médiocres des médiocres quand on sait qu’à l’origine c’est un club de sorciers négatifs chargé d’éliminer les ennemies du Président par des méthodes extrajudiciaires et des plus cyniques. Et comme il va de soi, au TOGO comme dans beaucoup de pays d’Afrique, c’est par héritage qu’on intègre ce monde mystérieux soit par ses parents sorciers ou soldats pour la plupart.

A partir d’une vision aussi étroite que mesquine, il n’est pas surprenant  d’en arriver aux abus et dérives de toutes sortes tels la violation de la vie privée des citoyens, l’ingérence de l’Etat dans la désignation des chefs coutumiers et spirituels et le dérèglement de nos coutumes, le refus de poursuivre et de juger les auteurs des crimes graves, l’ingérence de l’exécutif dans  le fonctionnement du pouvoir judiciaire, refus de libérer des détenus malgré les décisions de justices,  multiplication des arrestations et des enlèvements extrajudiciaires, transfert de prisonniers  vers d’autres prisons sans respect des lois, refus de libérer des prisonniers malades,  justification et légalisation de la torture, traitement arbitraire et excessifs des détenus mêmes en garde à vue,  acharnement démesuré contre les militants et journaux proches de l’opposition , violation permanente du code et fichier électoraux au profit du parti au pouvoir depuis près d’un quart de siècle. L’ANR est une institution budgétivore  au service du clan mafieux au pouvoir et tout le malheur des togolais y réside. Il ne s’agit pas seulement de remplacer le Directeur qui continue de jouer les premiers rôles dans la transgression du droit et nul n’ignore les graves atteintes aux droits humains dans la ténébreuse affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat. Que le droit soit dit et que justice soit faite.

Aussi longtemps qu’un travail de poursuites des auteurs des crimes graves ne sera pas fait  suivi d’une vraie  reforme de l’ANR,  le TOGO ne connaitra ni la paix ni l’alternance politique et moins encore le décollage économique.  Pendant que notre opposition institutionnelle et professionnelle (car nos opposants sont le produit du système et vivent de ce statut) continue son cirque,  le pouvoir illégal et illégitime de FAURE continue de mettre en œuvre une très active campagne de communication et  de corruption auprès des partenaires partiaux et partisans pour que cette situation perdure et ce qui fait bien l’affaire de ceux qui n’ont aucun intérêt à voir le TOGO  évoluer.

Paul Lanwi Lynx.nfo

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