Tensions à Tchamba : Les Moissons de Titikpina Atcha dit « Atakhbir »

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« Ce sont les pierres taillées, selon l’équerre, qui assurent la solidité de l’édifice » Oswald WIRTH

A l’abri des media, le peuple Tchamba a connu pour une énième fois les violences. Pourquoi les media du gouvernement n’ont pas fait état des manifestations de revendications qui ont abouti en affrontements de camps pro Titikpina et contre il y deux semaines maintenant?

La réponse coule de source :

D’une part, Tchamba et sa population sont muselées par un homme, Titikpina Atcha, chef d’Etat major de l’armée dont tout le monde a peur là-bas et qui fait partie du cercle de ceux qui peuvent agir impunément au même titre que Faure Gnassingbé, son mentor lui-même.
D’autre part, les raisons pour lesquelles, les populations sont arrivées à cet affrontement sans merci, reposent sur de fausses pierres qui ne peuvent pas contribuer à la solidité de l’édifice des Tchamba sur base de ses us et coutumes que Titikpina Atcha cherche à bâtir dans le Tchamba Nouveau qu’il construit dans sa tête.

Voici les faits.

A l’origine de Tchamba, la démocratie n’avait pas été décrétée et affichée comme une étiquette à la manière de ce que vivent ses populations sous la férule de Titikpina Atcha qui croit qu’il est la mesure de toute chose à Tchamba à l’instar du gouvernement togolais dont il est un pantin malfaisant. Elle( la démocratie à Tchamba) pénétrait jusqu’à la moelle ses citoyens et ses institutions. les malversations coloniales ont contraints les pères-fondateurs à ne se réserver que le domaine spirituel qui à leur sens, est la vertu humaniste ayant permis au peuple Tchamba de cultiver son sens de pardon et d’hospitalité légendaire. Les dés totalement pipés par l’administration coloniale, la succession de chefferie est passé du clan des pères -fondateurs vers tous les autres clans ; les Tchibaras sont cités, à l’époque, comme la vague des derniers arrivants. Tous ses clans accueillis par les pères- fondateurs ont dû acheter l’attribut et l’appellation « LARI » pour pouvoir bénéficier de la principauté du canton de Tchamba.

Ainsi tous ces clans devaient-ils à tour de concessions respectives prendre la chefferie selon une base démocratique. C’est-à-dire que le chef de tout le canton devrait être élu au suffrage universel par toutes les populations de tous les clans qui forment le tissu social Tchamba y compris les non-Lari. Et à lui revenait le devoir de nomination du ou des chef(s) clanique (s)à tour de concession également.

Or depuis un certain temps, le tout-puissant Titikpina Atcha a changé les règles de jeu comme le gouvernement en a fait un peu partout en banalisant les bases fondatrices de nos sociétés par la force à lui conférée par la colonisation dont il en assure la continuité. Au lieu que le chef canton soit élu au suffrage universel selon que l’ont prévu les pères-fondateurs de Tchamba, Titikpina Atcha a outrepassé le droit de fait pour nommer Bakari son petit frère avec qui il est entré en conflit ouvert quelques années plutôt et dont les séquelles de violences sont encore latentes à Tchamba.
Après avoir destitué Bakari Titikpina qui refusait d’obéir aveuglement à ses injonctions de faire élire Ousman Kalala comme député en lieu et place de l’actuelle représentante de Tchamba à l’assemblée monocolore togolaise, Mme Apoudjak Maria, il met à la place, Tanko Ousseseboe comme Chef canton dans une parodie d’intronisation ubuesque en présence de Bodjona Akussilelou, le très controversé ministron de l’administration territorial et de toutes les autres têtes couronnées du Rpt.

Premier test, à l’issue d’une nomination du chef du clan des Watouwa, ironie du sort, deux El Hadj, de même prénom, Inoussa sont les deux candidats en lisse dont l’un ne remplit pas les conditions d’éligibilité. Le maître de séance se trouve être le tout nouveau chef canton imposé de Tchamba par Titikpina Atcha qui l’a désigné quelque mois auparavant. Pour asseoir sa domination sur Tchamba et par ricochet la domination de Titikpina Atcha, Ousseseboe Tanko nomme l’un de clones Inoussa dont ce n’était pas encore le tour de monter sur le trône. Les partisans du second s’oppose à cette nomination qui ne tient pas compte des règles coutumières.

En présence et au grand dame du préfet de Tchamba, les deux Inoussa sont portés en triomphe. La cérémonie finit en queue de poissons.

Par la suite, ceux qui pensaient que la chefferie leur revenait de droit ont organisé une manifestation gigantesque pour aller arc-bouter le soi-disant chef de Canton Tanko Ousseseboe dont il refute de reconnaitre la légitimité étant imposé aux Tchamba par Titikpina Atcha. Le chef Ousseseboe a eu sa vie sauve grâce à ses jambes. Abasse dit « Boston », le téméraire qui attendait dans la concession du chef en fuite s’est vu grievement poignardé.

Dans la grande mosquée de Watouwa, le clergé a pu échapper à ce déchirement grâce à l’intervention salutaire de l’Imam Suprême de Tchamba dont la légitimité ne souffre d’aucun doute et qui a su de fait calmer les deux partie en conflit. Mais pour combien de temps ?

Au-delà de ces événements, c’est le rôle de mauvais tailleurs de pierre d’un édifice qui attend les intempéries tant intérieur qu’extérieur pour s’écrouler que joue Titikpina Atcha, loin des media. Ce qui se passe est le prix de sa barbarie, de « la paix douteuse » qu’il a installé à Tchamba et que le gouvernement cultive partout au Togo qui est en train de s’ébranler….La presse togolaise est invitée à mettre Tchamba sous surveillance stricte pour les togolais sachent ce qui se passe là-bas dans la peur et le silence (.A suivre.)

Usman Sangam, Lomé, le 17 juillet 2011.
     

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