Le Parti National Panafricain (PNP) avec à sa tête Tikpi Atchadam, en réunissant le 19 août 2017 des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs villes du Togo, a réussi le difficile pari de relancer la mobilisation populaire pour le retour de l’autodétermination du peuple togolais, ce que prévoit la Constitution du Togo de 1992, acceptée démocratiquement par référendum par l’ensemble de la population et modifiée ultérieurement de manière unilatérale par le régime au pouvoir RPT/UNIR.
1. REEQUILIBRER LE RAPPORT DE FORCES AU TOGO
Face à l’arbitraire, au recours systématique à la contrevérité des urnes, il faut se rendre à l’évidence qu’une forme de déresponsabilisation collective de certains dirigeants politiques a légitimé le système monarchique et autocratique en place au Togo. Il faut prendre conscience que sans un rééquilibrage du rapport de forces, il ne sera pas possible d’avancer sur le terrain de la démocratie, de la justice, des libertés, de la santé, de la vérité des comptes et donc de la bonne gouvernance au Togo.
La Diaspora togolaise
Le problème est que la dépendance alimentaire, l’arrivisme des carriéristes, la corruption déclinée sous toutes ses formes et surtout l’égocentrisme doublé d’un narcissisme psychopathique, ont conduit de nombreux dirigeants à ne pas comprendre que ce n’est pas en multipliant les partis politiques (114 au Togo) que la solution pourra être trouvée. Plusieurs de ces partis politiques, mais aussi de nombreuses associations et des groupes ésotériques, fonctionnant comme des « lobbies » de soutien au pouvoir en place, ont délibérément fait le choix de tourner le dos aux valeurs fondamentales de l’humanisme et de la prospérité inclusive.
Il ne faut donc pas s’étonner qu’après 50 ans d’un règne dynastique, le système du Rassemblement du peuple togolais devenu Union pour la République considère que nul n’est qualifié pour diriger le Togo en dehors de lui-même et de ses affidés. Il suffit alors, par le jeu d’influence sur les cercles concentriques au moyen du chantage décliné à toutes les sauces, d’associer ou de sanctionner, selon les circonstances, toutes velléités de remise en cause de la « Loi du plus fort » au Togo. Les militaires non-républicains ne s’y sont pas trompés. Ils ont choisi de profiter du système en n’hésitant pas, sous couvert de non-respect de la Loi et de décisions imposées d’en haut, de « mater » les tentatives d’offres politiques alternatives qui ne pourraient que mettre fin à un système non-démocratique de l’arbitraire dans lequel ces militaires non-républicains ont pris le pays en otage et organisent l’économie à leurs profits. Le zèle exceptionnel de ces derniers pour empêcher toute alternance politique et économique se comprend alors aisément. Ils pourraient se retrouver à rendre des comptes au Togo comme devant une Cour de justice africaine ou internationale.
2. DESOBEIR ET S’ORGANISER POUR FAIRE ECHEC A L’AUTORITE ILLEGITIME, UN DROIT SACRÉ !
Malheureusement, outre les institutions régionales et continentales qui n’ont pas jugé utile jusqu’à présent de se doter de réels pouvoirs de coercition, pour faire respecter le corpus minimal des principes démocratiques et des valeurs socio-économiques et culturelles qui fondent les Nations, les chefs d’Etat africains n’ont pas hésité, tant par le passé que surtout actuellement, à soutenir le régime en place, principalement sur un principe, plus que discutable, de la non-ingérence dans les affaires d’un pays africain voisin. Cette approche de la « neutralité coupable 1 » a conduit d’importantes personnalités togolaises de premier plan, au Togo comme à l’international, à opter pour travailler directement, indirectement, officiellement ou discrètement, avec le système RPT/UNIR et Faure Gnassingbé, parfois en trahissant leurs valeurs personnelles, sans parler de leurs bases militantes.
Dans un cadre de stratégie de défense de leurs intérêts, de nombreuses chancelleries, sur ordre de leur capitale, ont opté au Togo pour un alignement et un silence, monnayés par une contrepartie de retour sur investissement, validée dans des contrats secrets, fictifs, ou octroyés sans appels d’offres. Ladite « communauté internationale », au rang desquelles l’Union européenne dont : la France, l’Allemagne, l’Italie, etc., les Etats-Unis, mais aussi certaines organisations des Nations Unies au Togo, ont systématiquement choisi et parfois contribué, à augmenter le rapport de force en faveur de Faure Gnassingbé et à se satisfaire de la contrevérité des urnes, sinon parfois à l’avaliser très rapidement.
Bien sûr, en surface, il fallait continuer à faire croire que l’on défendait les droits humains, la démocratie, la bonne gouvernance, etc. La lâcheté de cette communauté internationale est une honte, car elle fut témoin, voire partie prenante, de l’Accord Politique Global (APG) du 20 août 2006 et refuse encore onze ans plus tard, de constater que la mise en œuvre n’a jamais véritablement eu lieu. Le fait de refuser de constater que le refus d’appliquer l’APG est une décision unilatérale de Faure Gnassingbé et son réseau militaro-civil déconsidère la Communauté internationale, qui aime, encore trop souvent, donner des leçons de démocratie et de respect du droit. Manifestement, au Togo, cette communauté internationale a été ensorcelée car elle ne voit que ce que le régime RPT/UNIR veut bien leur montrer. Une cécité inquiétante qui conduit à se demander si la Communauté internationale n’est pas en train de soutenir le système cinquantenaire de l’arbitraire.
Alors, profiter ainsi du système pour faire avancer ses intérêts géopolitiques d’abord, privés ensuite, et récupérer au passage les principales capacités productives du Togo en donnant des miettes au pouvoir qui facilite ces transferts de richesses nationales, relève des formes nouvelles de l’exploitation de la post-colonie.
Aussi, au regard de la Constitution de 1992, Faure Gnassingbé est une autorité illégitime, car ayant terminé ses deux mandats en 2015. En réalité, il est illégitime depuis 2005 puisqu’il a réussi le tour de force – grâce aux militaires non-républicains -, de passer, en un jour, de simple ministre, à parlementaire, puis à devenir le Président du Parlement et enfin le Président de la République. Il ne faut pas avoir peur des mots, il s’agit donc bien d’un coup d’Etat. Il s’agit là d’un crime imprescriptible contre la Nation et cela aurait dû être durement sanctionné conformément aux lois de la République togolaise. Mais, le rapport de forces établi par les militaires non-républicains qui avaient organisé eux-mêmes la frauduleuse cérémonie d’investiture de Faure Gnassingbé, ne l’a permis.
La solution dilatoire a consisté, sous les menaces de la population, à faire démissionner Faure Gnassingbé et nommer, en la personne d’Abass Bonfoh, un nouveau Président de l’Assemblée nationale, qui selon les termes de la constitution assumait légalement l’intérim de la Présidence de la République.
Et le silence coupable et intéressé de la communauté internationale, y compris des agences des Nations Unies a légitimé tout ceci. Alors les donneurs de leçon, ouvrez les yeux et allez-vous faire exorciser, car le Togo est un bien commun du peuple togolais y compris sa Diaspora !!!
3. LE PNP A ENGAGÉ « LE PLUS IMPÉRATIF DES DEVOIRS » : LIBÉRER LES PRISONNIERS POLITIQUES !!!
Environ 70 citoyens togolais proches du parti PNP ont été arrêtés par les forces militaro-policières du Togo le 19 août 2017, placés dans des lieux de détention, cachés ou connus, et soumis à des tortures. Les raisons invoquées après les manifestations pacifiques qui ont dégénéré du fait de l’intervention brute et sans ménagement avec des balles plastiques ne peuvent que déboucher sur des morts et des blessés. La communauté internationale se contente d’avaliser les affirmations assenées de manière non contradictoire par les tenants du pouvoir répressif. En avalisant implicitement la répression, la communauté internationale va ainsi à l’encontre des dispositions de l’alinéa 2 de l’article 150 2 de la constitution du Togo qui autorise la rébellion contre un Etat défaillant. L’article 150 démocratiquement adopté par le peuple togolais en 1992 stipule ceci :
Alinéa 1 : « En cas de coup d’Etat, ou de coup de force quelconque, tous membres du Gouvernement, ou de l’Assemblée nationale a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle, y compris aux accords de coopération militaire existant » ;
Alinéa 2 : « Dans ces circonstances, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime, constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs » ;
Alinéa 3 : « Tout renversement du régime constitutionnel est considéré comme un crime imprescriptible contre la Nation et sanctionné conformément aux Lois de la République ».
Alors les manifestations pacifiques simultanées dans cinq villes un jour non ouvrable (samedi) d’abord autorisées, puis unilatéralement annulées pour non-soumission à un itinéraire imposé par le Gouvernement, permet de « coffrer » les vaillants togolais épris de démocratie et combattants de la liberté pour des « détériorations ou dégradations de biens publics et privés et autres délits réels ou imaginaires… ». L’absence de preuves conduit souvent à s’interroger si cette manœuvre n’est pas l’œuvre de « casseurs » en missions commandées par ceux qui peuvent les payer.
Mais depuis quand une enquête judiciaire initiée par l’Etat Gnassingbé, a-t-elle permis de déterminer la vérité des faits ? Quand ce n’est pas le silence, ce sont des inversions de responsabilités qui sont publiées sans possibilité de contre-expertise, comme par exemple lorsque le kérosène fut identifié comme source des incendies des marchés de Lomé et de Kara.
Dans le cadre de la marche pacifique du PNP du 10 août 2017, où au moins deux décès de manifestants sont survenus à Sokodé, dont un par balle, le risque est que la procédure judiciaire, si elle devait être un jour engagée, ne conduise jamais à l’identification des assassins. La communauté internationale se contentera une nouvelle fois de prendre acte et de ne rien voir. Pourtant l’essentiel des informations sont disponibles auprès de la Diaspora togolaise indépendante partout où elle est organisée.
Quel problème de sécurité ou de troubles à l’ordre public pouvait bien poser le Secrétaire général du PNP ? L’éminent Dr Kossi Sama du PNP est toujours en détention dans un lieu inconnu, en train de subir les tortures dont on ne se remet pas lorsqu’elles sont pratiquées par les « zélés » du pouvoir de Faure Gnassingbé, ce en tout non-respect des droits de la défense. La Communauté internationale sera tenue responsable pour tous sévices et autres atteintes aux droits humains sur la personne de tous les manifestants du 19 août 2017 et plus particulièrement pour les manifestations à venir.
4. LE SILENCE ASSOURDISSANT DE LA CEDEAO
Mais que dire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se terrent dans un silence assourdissant après avoir choisi Faure Gnassingbé comme Président en exercice pour une année ! Rien ? C’est pourtant cette même CEDEAO sous la président du Président Nigérian Olusegun Obasanjo qui a avalisée en 2005 la contrevérité des urnes au Togo. Personne n’est amnésique au Togo.
Les chefs d’Etat de la sous-région se tiennent par la barbichette dans le cadre de leur syndicat de chefs d’Etat et autres clubs ésotériques. Ils se doivent d’être solidaires et se cachent derrière la non-ingérence pour justifier tous abus des droits humains, sociaux et économiques et même culturels dans la sous-région.
Même quand il y a des morts, des blessés et des handicapés et autres violations des droits les plus élémentaires, le silence est d’or. Une honte pour les dirigeants d’Afrique de l’Ouest qui croient pourvoir régler les problèmes économiques du développement sans passer par la case du respect des libertés publiques et de la vérité des urnes. Alors, il est demandé aux Chefs d’Etat de la CEDEAO d’exiger la libération du Secrétaire général du PNP ainsi que tous les prisonniers politiques luttant pour l’autodétermination du peuple togolais. Ces chefs d’Etat doivent s’engager à juger un des leurs dès lors que des tortures sont constatées. Et pourtant, ces chefs d’Etat se considèrent comme des humains et fréquentent publiquement des lieux de cultes religieux. Quelle hypocrisie collective !!!
5. VOTE DÉMOCRATIQUE REQUIS AU SEIN DES COALITIONS DE L’OPPOSITION TOGOLAISE
La dynamique de relance de la mobilisation réussie par le PNP doit s’inscrire dans une phase longue. Il s’agit bien d’un marathon pour la démocratie qui reprend sa trajectoire, légèrement amortie par des turpitudes et des collusions avec le pouvoir de Faure Gnassingbé par quelques responsables « dits » de l’opposition togolaise. Il faut donc régler le problème interne aux partis de l’opposition qui se coalisent. Ce problème se résume à l’incapacité de prendre des décisions sur la base d’un vote démocratique à la majorité qualifiée avec des tours éliminatoires. La Diaspora togolaise de l’alternative est disposée à en expliquer les modalités de fonctionnement, encore faut-il qu’elle soit reconnue, représentée autour de la table de discussions et que sa voix compte. Une fois ce problème réglé, les marches pacifiques et autres formes d’organisation du retour de l’autodétermination du peuple togolais peuvent reprendre sans heurts si la Communauté internationale s’inspire de la police allemande.
Mais pourquoi les autorités togolaises n’ont pas pris exemple sur l’exemple de l’Allemagne de Mme Angela Merkel qui a opté depuis longtemps pour encadrer les manifestations politiques en général par les forces policières – comme par exemple celle coordonnée par un membre du réseau de la Diaspora togolaise indépendante, Mr. Romaricson Alognon – où une marche pacifique retour de la liberté et de la démocratie au Togo s’est bien déroulée… pacifiquement. Pourquoi les autorités togolaises ne peuvent-elles pas prendre exemple sur la France qui a toujours toléré les manifestions pacifiques de la Diaspora togolaise devant l’ambassade du Togo. De nouvelles manifestations sont donc à prévoir dans les jours qui arrivent et toutes les structures de la Diaspora sont invitées à se rapprocher de la coordination au sein de la Diaspora togolaise avec le Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise (info@cvu-togo-diaspora.org qui transmettra).
6. EMPÊCHER LE POUVOIR DE STOPPER LA DYNAMIQUE DE DE L’ALTERNANCE POLITIQUE
Le pouvoir militaro-civil du RPT/UNIR se sert des prisonniers du PNP et d’autres citoyens pacifiques togolais pour faire du chantage, d’abord sur les familles des militants du PNP, mais aussi sur d’autres partis politiques de l’opposition, afin de stopper coûte que coûte, la dynamique de la marche pacifique du PNP.
Mais au fait, faut-il des morts au Togo pour faire respecter la Constitution initiale du Togo, celle de 1992 acceptée démocratiquement par référendum par le peuple togolais ? En effet, sans modification unilatérale d’Etienne Eyadema Gnassingbé (le papa), son fils, Faure Gnassingbé, serait hors la loi au Togo depuis 2015. Donc, compte tenu de l’accumulation du malaise social, de l’augmentation des inégalités et du refus de soutenir une création de richesses inclusive, les tensions entre le pouvoir et le peuple sans voix et sans opportunités de s’en sortir risquent de se transformer en un plébiscite pour la démission accélérée de Faure Gnassingbé. L’oligarchie profitant de son système se trouve directement concernée par la démission anticipée de Faure Gnassingbé et la perte de ses avantages qui en découlerait immédiatement. C’est donc l’oligarchie qui a un intérêt à stopper la dynamique de l’alternance politique que le Président du PNP, Tikpi Atchadam, a eu l’intelligence de faire reposer sur l’écoute des populations togolaises excédées. La marche organisée comme un contre-feu par les soutiens du RPT/UNIR, qui devrait avoir lieu la semaine prochaine n’aura aucun caractère spontané et reposera davantage sur le droit de continuer ad aeternam une autocratie monarchique privilégiant uniquement les affidés et créant des inégalités et des injustices criardes.
C’est donc bien le refus de Faure Gnassingbé et les dialogues dilatoires entre le pouvoir et l’opposition sur la mise en œuvre de l’accord politique global de 2006, qui risquent de conduire le Togo à une forme ou une autre d’insurrection. Ce que permet la Constitution togolaise, dès lors qu’il s’agit de retrouver le droit à l’autodétermination effective des citoyens togolais y compris ceux de la Diaspora, la 6e région du Togo, interdits de recensement et interdits de vote par Faure Gnassingbé.
7. COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE : ARRÊTEZ DE LÉGITIMER UN RÉGIME TOGOLAIS ILLÉGITIME
Si la communauté internationale continue, toute honte bue, à légitimer le système militaro-civil autocratique et cinquantenaire de Faure Gnassingbé, pour défendre les intérêts de ses multinationales aux dépens des besoins primaires de la population togolaise et son secteur entrepreneuriale embryonnaire, il y a de fortes chances que ses illusions ne débouchent, à ses dépens, sur un renversement du rapport de forces dont elle pourrait être comptable, voire responsable.
Faure Gnassingbé dénature l’accord politique globale (APG) selon une interprétation unilatérale du système militaro-civile RPT/UNIR. C’est se bercer d’une forme perverse de l’illusion qu’est le mirage, que de croire qu’un mensonge politique qui dure depuis 11 ans pourrait trouver une solution équilibrée en faisant fi de ce rapport de forces. Le peuple togolais croyait avoir un « avocat » pour défendre l’application de l’APG. Il faut constater le fameux « l’avocat », qu’une partie du Peuple togolais croyait être la Communauté internationale, s’est rangée du côté de celui qui commet le crime d’empêcher l’autodétermination du peuple togolais.
Aussi, le peuple togolais ne doit plus être dupe de l’hypocrisie de cette partie de la Communauté internationale non-agissante au Togo. Le peuple togolais est en droit de rechercher pacifiquement des alternatives pour retrouver son droit à l’autodétermination face à un régime RPT/UNIR cinquantenaire et cumulant les morts et blessés pour la vérité des urnes au fil des années. Mais pour que les revendications et autres formes d’actions pacifique d’une opposition politique réorganisée y compris avec la Diaspora indépendante doit prendre corps, « ladite » communauté internationale, et la France en particulier, devront revoir leurs contrats de fournitures d’armements et d’équipements de maltraitance du peuple togolais, présentés comme des équipements de sécurité. Cette pseudo-sécurité, mère des violences de la force publique, ne profite pour le moment qu’à l’oligarchie et ses affidés pour leur maintien au pouvoir. Cette passivité de la communauté internationale se solde par une neutralité coupable des militaires et autres forces de sécurité, formés en France. A côté d’une Françafrique qui fonctionne comme un mort-vivant, -donc n’est pas mort-, il y a une Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui contribue subrepticement à stopper, aux mêmes titres que certains ecclésiastiques et autres églises du renouveau – à anesthésier la culture de combat du peuple togolais pour son autodétermination politique et économique. Cette francophonie-là, Non merci !!!
Si la liberté, la démocratie, la sécurité, la santé, la prévisibilité de l’environnement des affaires, le niveau de l’arbitraire proche de zéro, les opportunités pour la Diaspora de rentrer sans craindre pour la sécurité de sa famille ou d’elle-même, les conditions pour créer des entreprises et des emplois décents étaient bonnes au Togo, il n’y aurait pas lieu de manifester. Le PNP comme au demeurant quelques semaines auparavant, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) présidé par Jean Pierre Fabre et ses alliés ne peuvent se taire.
La communauté internationale doit comprendre que plus personne n’est dupe du système du « deux poids, deux mesures » appliqué au Togo et très souvent ailleurs en Afrique.
8. AGIR POUR LE RETOUR DE L’AUTODÉTERMINATION DU PEUPLE TOGOLAIS
Lorsque la coordination de l’opposition togolaise est unie, alors les mots d’ordre comme « la ville morte » du 25 août 2017, sont largement suivis, même si en filigrane il s’agit de faire le deuil de ceux et celles qui sont morts pour l’autodétermination du peuple togolais et sa liberté. Bien sûr, les fonctionnaires ne pouvaient suivre le mouvement compte tenu des représailles et les pertes d’emplois. Mais avec la pluie importante qui s’est invitée dans cette protestation pacifique de l’opposition togolaise, il faut croire que Dieu a changé de « camp » et l’avenir devrait confirmer aussi ce changement-là.
Aussi, le COLLECTIF POUR LA VERITE DES URNES :
invite les responsables de cette communauté internationale et africaine à considérer le réseau de la Diaspora togolaise indépendante ainsi que les différentes coordinations globales et locales de la Diaspora togolaise et à les informer sur la réalité du terrain, dont vraisemblablement leurs chancelleries respectives ne semblent pas bien rendre compte ;
demande à la Communauté internationale, de ne pas faire l’impasse sur le concept de la « migration circulaire » qui permet de promouvoir un véritable partenariat gagnant-gagnant entre les autorités d’accueil de la Diaspora togolaise et les autorités des pays d’origine des migrants ;
souhaite que la Communauté internationale considère les membres de la Diaspora togolaise comme de potentiels médiateurs, compte tenu de la crise prolongée au Togo comme ailleurs, tout en sachant que les expertises de la Diaspora ne peuvent pas être payées à zéro euro, zéro centime ;
exhorte la Communauté internationale et africaine à faire indirectement pression pour que les « étrangers » dits « Diaspora togolaise » soient recensés dans le pays d’accueil, notamment en Union européenne dont la France, l’Allemagne, et surtout aux Etats-Unis. Cela permettra d’accélérer la reconnaissance de cette « Diaspora togolaise fantôme », sauf quand il s’agit de ponctionner son argent. Ce recensement dans les pays d’accueil, permettra une reconnaissance officielle de fait et devrait accélérer la reconnaissance du droit de vote dans le pays d’origine comme des citoyens à part entière, au lieu de les considérer comme des citoyens entièrement à part ;
suggère à la Communauté internationale de soutenir sans hypocrisie toutes les initiatives pacifiques – notamment la lutte contre l’arbitraire, contre les abus de droit et de la force au Togo – qui militent pour un retour de la démocratie et la vérité des urnes au Togo, y compris dans les 114 partis politiques au Togo.
Pour rendre opérationnelles de telles initiatives, les dirigeants de partis politiques et d’associations togolais, mais aussi les responsables des associations et autres groupements de la Diaspora gagneraient à réfléchir sur les raisons de l’inefficacité de leur action commune, et donc sur les conditions de l’efficacité du combat politique collectif, sans chercher systématiquement à se renvoyer la « patate douce chaude ». En effet, face à des approches prônant des luttes catégorielles, sectorielles ou tribales, les difficultés peuvent s’amonceler et l’échec arriver plus tôt que prévu. Surtout si aucun plan B et un gouvernement « parallèle » des forces et compétences de l’alternative politique, n’est mis en place en amont pour une transition politique pacifique.
Aussi, le CVU-TOGO-DIAPORA recommande aux partis politiques de renforcer leur coordination afin d’avoir une représentation commune, choisie sur des bases démocratiques, à bulletin secret avec au moins trois tours de scrutin et d’y associer systématiquement des représentants de la 6e région du Togo au sein du réseau mondial de la Diaspora togolaise indépendante.
C’est cela qui pourra inverser le rapport de force à l’international et pousser Faure Gnassingbé à la démission avant 2020. L’acception par le système RPT/UNIR et les forces dites de « sécurité » togolaises, du strict respect des termes de la Constitution de 1992, devront s’en suivre. YEA.
26 août 2017
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Coordonnateur général
Collectif pour la Vérité des Urnes
CVU-TOGO-DIASPORA. Une association de fait financièrement indépendante et politiquement libre.
www.cvu-togo-diaspora.org
info@cvu-togo-diaspora.org
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