TOGO, SORTIE DE CRISE PACIFIQUE : IMPERATIF D’UNE PLATEFORME DE LA REFONDATION DEMOCRATIQUE DE LA REPUBLIQUE
Les derniers développements de l’actualité politique de notre pays ont été au cœur de la réunion extraordinaire de ce jour du Bureau National d’OBUTS. Au terme des différents échanges, OBUTS estime qu’il est indispensable que des actions fortes, courageuses et audacieuses voient le jour sans délai.
Il s’agit de sortir notre pays de l’ornière et de redonner confiance à nos compatriotes qui ne nourrissent plus aucune illusion sur un pouvoir RPT/AGO qui institutionnalise le déni de droit alors que la grave crise sociopolitique actuelle exige des approches plus conciliantes.
Dans cette perspective, le Bureau National d’OBUTS après analyse du plan de sortie de crise du CVU du 09 novembre 2011, propose à l’ensemble des acteurs sociopolitiques une plateforme de refondation démocratique de la République. Cette plateforme repose sur l’analyse du CVU jugée pertinente par OBUTS dans la mesure où elle pose clairement les fondamentaux de la vérité des urnes et des comptes publics au Togo.
A moins de trois semaines du bilan à l’échéance de six mois réclamé par le Président du comité de suivi de cet accord, M. Gilchrist OLYMPIO, force est de constater que le Pouvoir RPT/AGO pratique toujours une gouvernance qui se situe dans l’identique continuité de celle pratiquée dans la période 2005-2010, alors que le RPT était à cette époque seul aux affaires.
Le pilotage à vue du pays, l’absence de séparation des pouvoirs, d’institutions fortes permettant de garantir la vérité des urnes et des comptes publics, empêche le retour de la confiance entre les gouvernants et le peuple, alors même qu’on évoque la tenue d’élections municipales pour 2011.
Dans ces conditions OBUTS interpelle publiquement le comité de suivi de l’accord RPT/AGO, sur la signification réelle de sa proposition d’« un régime présidentiel tempéré ». Faut-il déduire que c’est une nouvelle manœuvre politicienne de défiance visant une réécriture de la loi fondamentale, quand on sait que le Togo est actuellement sous un régime semi-présidentiel ?
La démarche unilatérale et persistante du Pouvoir RPT/AGO, caractérisée par les provocations et les violences systématiques perpétrées à l’encontre de toutes les démarches protestataires, qu’il s’agisse des partis politiques d’opposition, des organisations de la société civile ou du mouvement social, conduisent de fait, actuellement, à la marginalisation des autres forces politiques, des organisations de la société civile et de la Diaspora, en vue de les exclure d’un éventuel processus de sortie de crise politique.
En faisant abstraction de telles pratiques politiques de gouvernance qui sont à l’opposé des dispositions constitutionnelles de la 4è République, le comité de suivi de l’accord RPT/AGO, prend le risque de radicaliser davantage les positions de chaque camp. Il entérine de fait la situation actuelle d’impasse politique, économique et sociale dans laquelle se trouve le Togo.
Tout indique aujourd’hui qu’on ne peut sortir d’une telle impasse que par une approche systémique, sur laquelle peut seule reposer toute véritable solution de sortie crise.
Ceci implique qu’aucune des composantes de la société togolaise ne soit laissée à l’écart d’une telle démarche, et commande une rencontre rapide entre le Pouvoir RPT/AGO, les partis politiques d’opposition, les organisations de la société civile et de la Diaspora.
OBUTS estime qu’il appartient aux togolais eux-mêmes de régler leurs problèmes internes et qu’une telle rencontre doit se tenir à Lomé, ne serait-ce que pour éviter tout frais inutiles de villégiature sur le dos du contribuable togolais dont l’avenir est déjà hypothéqué par des dettes dues, entre autres, à la mauvaise gouvernance du régime de Faure GNASSINGBE.
Après tant d’errances et d’erreurs politiques, nous appelons la classe politique togolaise de même que les organisations de la société civile et de la Diaspora à faire preuve de mesure et de maturité, pour que grâce à notre action concertée, un Consensus National de sortie de crise équitable puisse voir le jour sur la Terre de nos Aïeux, et qu’il soit accepté par la grande majorité des Togolaises et Togolais.
OBUTS est convaincue que la bonne foi mue par le souci d’un meilleur devenir de nos populations devra présider dorénavant toute action politique pour ramener la confiance et redonner à notre pays une place honorable dans le concert des Nations.
OBUTS prend acte que le Pouvoir RPT/AGO a finalement respecté la Charte des partis politiques et délivré à l’ANC (Alliance Nationale le pour le Changement) son récépissé le 4 novembre 2010. Elle se réjouit ainsi de pouvoir mener sur des bases légales avec l’ANC, le FRAC, de même que les autres partis politiques, les syndicats, les autres organisations de la société civile et de la Diaspora les actions citoyennes nécessaires pour œuvrer efficacement à la refondation de la démocratie au Togo et à l’instauration d’une République enfin au service de tous les citoyens, capable de garantir la vérité des urnes et des comptes publics !
OBUTS déplore que le recensement de la Diaspora ne soit pas couplé au recensement général de la population actuellement en cours sur le territoire national, et invite le Pouvoir RPT/AGO à prendre les dispositions idoines pour éviter toute exclusion de la vie sociopolitique nationale des Togolaises et Togolais de la diaspora.
OBUTS attire l’attention du Pouvoir RPT/AGO sur les écueils qui jalonnent déjà le recensement sur le territoire national notamment dans les zones sinistrées par les inondations où les populations ont déménagé ailleurs. Elle invite les autorités et les partenaires en développement (UE, PNUD, UNFPA, UNICEF et Chine) qui appuient cette opération capitale à prendre les dispositions idoines pour mieux informer l’opinion sur son enjeu, et apporter les correctifs nécessaires aux différents problèmes qui sont en train d’être identifiés pour faire en sorte que ce ne soit pas un rendez vous manqué de plus dans l’histoire sociopolitique de notre pays.
Par ailleurs, OBUTS déplore qu’au moment où la détresse des populations est à son comble, rien n’est fait par les autorités pour alléger le panier de la ménagère et améliorer le quotidien de nos compatriotes. L’augmentation des prix du pain et prochainement de l’électricité n’est rien d’autre qu’un échec de plus de la politique sociale du Pouvoir RPT/AGO qui atteste la continuité d’une gouvernance fondée sur le pilotage à vue.
OBUTS reste convaincue que seule la Résistance citoyenne et l’audace peuvent faire bouger les lignes de l’immobilisme politique et de la déshumanisation, frayant ainsi la voie à une société de confiance et de prospérité partagée sur la Terre de nos Aïeux !
OBUTS demande à toutes les filles et tous les fils du Togo tout entier d’être plus que jamais vigilants, déterminés, mobilisés, et de rejoindre la Grande famille des Bâtisseurs pour mener ce combat exaltant dans la responsabilité, la fraternité et la solidarité partagée !
Vive la République !
FEDERONS NOS ENERGIES POUR LA REFONDATION DEMOCRATIQUE DE LA REPUBLIQUE !
Lomé, le 12 novembre 2010
Agbéyomé KODJO
Président National OBUTS.