Snowden écrit aux Allemands pour leur demander leur soutien

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Edward Snowden, l’informaticien à l’origine des révélations sur les écoutes massives du renseignement américain, a écrit une lettre ouverte aux Allemands pour leur demander de le soutenir face à la « persécution » dont il dit faire l’objet de la part du gouvernement américain.

Dans cette lettre tapée à la machine à écrire, datée du 31 octobre, l’ancien collaborateur de la National Security Agency (NSA) écrit qu’il a permis « d’aborder ouvertement la question des abus de la confiance du public (jusqu’alors) cachés ».

Edward Snowden y accuse Washington de considérer « un avis divergent comme une trahison » et d’avoir lancé contre lui une « campagne de persécution » qui l’a contraint à demander l’asile à la Russie. « Dire la vérité n’est pas un crime », insiste-t-il.

« Je suis convaincu qu’avec le soutien de la communauté internationale (en ma faveur), le gouvernement des Etats-Unis renoncera à ce comportement nocif », conclut l’informaticien dans sa lettre adressée à la chancelière Angela Merkel, au Parlement allemand et au Bureau du procureur fédéral.

Edward Snowden a remis cette lettre en mains propres au parlementaire allemand Hans-Peter Ströbele, un élu des Verts, qui l’a présentée à la presse à son retour de Moscou vendredi.

Il s’est dit prêt à se rendre à Berlin pour assister la justice allemande dans son enquête sur les écoutes de la NSA, qui ont notamment ciblé la ligne téléphonique personnelle d’Angela Merkel.

Une telle initiative risquerait cependant de créer une crise diplomatique avec Washington et de compromettre l’asile accordé par Moscou au consultant américain.

« L’asile qu’il a obtenu en Russie garantit sa sécurité en Russie mais pas en Allemagne », a souligné vendredi Hans-Peter Ströbele, qui est membre de la commission parlementaire chargée de superviser le travail des services de renseignements allemands.

« S’il quittait la Russie, il ne pourrait pas y retourner. Il ne peut venir en Allemagne que si sa sécurité y est assurée, ou dans un autre pays« , a-t-il ajouté.

Lorsqu’il a accordé l’asile à Edward Snowden, Vladimir Poutine a déclaré qu’il ne le faisait qu’à la condition que l’ancien consultant renonce aux activités pouvant porter préjudice aux relations russo-américaines.

Un porte-parole de la présidence russe n’a pas souhaité dire si une collaboration avec les enquêteurs allemands violerait les termes de ce « contrat ».

Le ministre allemand de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich, s’est de son côté déclaré prêt « à trouver un moyen pour qu’il soit possible que M. Snowden, s’il le souhaite, s’adresse aux parlementaires allemands ».

Stephen Brown et Alexandra Hudson

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