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Quoiqu’on dise, le sexe est devenu une redoutable arme à la limite fatale. L’ampleur de ses dégâts est telle que l’inquiétude gagne les uns et les autres. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi le sexe qui fait jouir et assure le renouvellement de l’espèce peut-il se transformer en danger public au point d’entraîner mort et désolation? Les plus conscients d’entre nous ne cessent de se poser des questions et de prendre des précautions au moment où malheureusement, d’autres ayant privilégié le plaisir de la chair au détriment de leur santé, s’enfoncent dans les tréfonds de la mort. Il faut dire que, beaucoup ne sont pas encore conscients des ravages que l’arme sexuelle crée au sein de la société et adoptent des comportements condamnables.
Pendant que l’on y est, il y en a qui se sachant atteints de maladie sexuellement transmissible, ont décidé de se transformer en ce que l’on peut appeler ici de véritables tueurs sexuels en série. C’est cette dernière catégorie d’individus qui nous intéresse vu que leurs comportements ont de sérieuses incidences sur le bien être de la société. Au point de départ, il y avait le Syndrome d’Immuno Défiance Acquise (SIDA) et les autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Depuis que le Sida a fait son apparition, les dégâts dans les rangs des humains n’ont cessé de croître.
A l’heure qu’il est au Togo, beaucoup seraient en train de contracter le virus du Sida et les autres MST pour cause d’ignorance, d’abus de confiance de la ou du partenaire. Nous ne parlons pas ici des autres causes de contamination mais du cas de ceux qui ont choisi volontairement de semer la mort partout où ils couchent. Dans cette affaire que d’aucuns qualifient de privée, ce qui choque et révolte toute bonne conscience, c’est que des individus méchants contaminent leurs prochains sous prétexte d’une vengeance qui ne dit pas son nom. Comme pour dire que l’on ne veut pas mourir seul. Et dire que d’aucuns nous refusent d’en parler sous le fallacieux prétexte que l’on est en face d’un problème de vie privée. A chaque fois que l’on entend les défenseurs attitrés de la vie privée nous rebattre les oreilles avec leur prétendue clause qui interdit formellement de s’occuper du jardin privé des uns et des autres, nous ne pouvons nous empêcher de nous irriter. Au fait, où commence et s’arrête la fameuse vie privée des individus? Sommes-nous obligés de nous taire lorsqu’un homme ou une femme choisit librement de tuer d’autres par son sexe ? La vie privée d’un individu doit-elle influer négativement sur celle de milliers d’autres au point de se transformer en cauchemar pour ceux-ci?
Le plaisir toujours le plaisir sexuel puis les pleurs et les regrets aussi vinrent. Prenons l’exemple de cette jeune fille d’une trentaine d’années vivant à Lomé et dont nous taisons le nom pour sa propre sécurité. Depuis le jour où elle a su avoir été contaminée par le virus du sida, elle a multiplié les partenaires. Séropositive, elle n’a pas encore commencé à développer la maladie. Ses deux enfants et son mari sont déjà décédés du sida. Actuellement, elle s’est attachée les services sexuels d’un jeune mécanicien qui va contracter la maladie sûrement s’il oublie de se protéger ; ce que nous ne lui souhaitons pas. Outre le cas de cette jeune dame, il y a celui de cette jeune mère célibataire à charge d’une petite fille en classe de sixième. Vivant chez ses parents dans le quartier Totsi à Lomé, celle-ci ne cesse de sortir avec des hommes qui ignorent tout de son état sérologique. C’est son amie à qui elle a confié le secret qui a fini par vendre la mèche. Et les cas de ces ministres, DG, cadres supérieurs, citoyens ordinaires qui ne cessent de distribuer « cadeau » les maladies sexuellement transmissibles dont ils sont porteurs. Tout le monde est appelé à la vigilance car les tueurs sexuels en série sont dans la cité. Il n’y a pas que le Sida même si nous avons choisi de nous appesantir sur ce cas. La syphilis, la gonococcie, l’hépatite B, les staphylocoques et autres créent aussi des dégâts non négligeables.
Le moment viendra où nous serons obligés de donner les noms de ceux dont nous avons connaissance qu’ils sèment la mort chez autrui. Mais en attendant, vigilance, vigilance et vigilance au lit.
Malika Igomzikpé Lynx.info