Sommes-nous sur la bonne voie ? Avons-nous été sur la bonne voie ? De Lumumba à Laurent GBAGBO, les traîtres ont-ils été plus intelligents que nous pour toujours triompher ? Comment avons-nous résisté ? Avons-nous utilisé les bonnes armes ? Voici autant de questionnements qui nous invitent à observer aujourd’hui, un instant de regard rétrospectif et envisager de nouveaux choix tactiques.
Alors ne me parlez pas de vos efforts, parlez-moi de vos résultats ! Dixit Ling.
Les efforts, j’en ai assez entendu parler. J’en entends parler de plus en plus. Nous sommes les dignes fils de l’Afrique. Nous avons pris l’option de combattre. De faire front. De faire face. D’affronter l’envahisseur. De mettre en déroute le prédateur affamé. Cette énième humiliation de l’Afrique ne passera pas. Nous avons tous crié cela. Nous le crions chaque jour. Mais quels sont nos résultats ?
Il y a quelques décennies, Sékou Touré, depuis la Guinée s’est battu comme un digne fils. Seul, avec à ses côtés, Kwame Nkrumah renversé par un coup d’Etat et en exil, il n’a pu relever le défi : celui de vaincre et de faire triompher la vision historique d’une Afrique libre et forte. Résultat : la Guinée a été appauvrie, son économie a été sabotée avec des faux billets fabriqués en France puis injectés malicieusement dans l’économie de ce pays aux potentialités infinies.
Lumumba n’aura pas fait mieux. Stable dans l’esprit, l’intelligence vive, jeune, si jeune et plein de conviction, il a âge là, qu’il fallait une liberté réelle pour développer le Continent africain. Car les prédateurs ne lâcheront jamais la proie, ils ne lui permettront pas de sortir de six siècles de traumatisme pour prendre une liberté historiquement dangereuse à leur survie. Résultat : avec la complicité de ses amis de lutte ayant égoïstement pensé qu’ils bénéficieraient pour toujours du faux « amour » paternaliste du Colon, il a été abattu, découpé en petits morceaux puis incinéré. Aujourd’hui, ceux qui l’ont tué en parlent en rigolant ou en brandissant une de ses dents, sans aucun risque d’avoir à répondre de leur cruauté naturelle.
Puis vint l’époque de Laurent GBAGBO. Après avoir hésité, pratiqué un « crabisme » politique controversé, résisté seul, avec une partie de son peuple, devant l’hypocrisie du reste de l’Afrique encore une fois abusé par les mensonges de l’Occident ou tout simplement trop lâche pour lever la tête et dire la vérité, il a été capturé puis déporté. Résultat : « Laurent GBAGBO ne représente plus aucune menace pour les intérêts occidentaux. Il n’est plus rien. Monsieur OUATTARA l’homme de main, peut gouverner sans aucune crainte », ainsi parle le Coréen de service, Young-Jin Choi pour le compte de ses commanditaires.
Jacob Zuma est le Président de l’Afrique du Sud, puissance nucléaire et une économie émergente. Il a donné des signes de vouloir être du camp de ceux qui n’acceptent pas l’affront de l’Occident. Il a balbutié sur le cas ivoirien. Hué et presque passé à tabac par les bandits armés de Dramane OUATTARA, ses gardes du corps ont du combattre au corps à corps à l’Hôtel du Golf pour ne pas que Zuma en sortent avec l’œil tuméfié. Il a promis à OUATTARA de lui envoyer de ses nouvelles un jour. Mais jusqu’ici, rien n’y fit. Seul, ne voulant pas donner à couper la tête de l’Afrique du Sud, il n’a pas osé brandir la menace militaire pour obliger le bloc occidental à laisser les Dozos de OUATTARA avoir une explication d’homme à homme avec les combattants d’élite de l’Armée ivoirienne. Aujourd’hui plus qu’hier, il hausse le ton quand Kadhafi est attaqué sous de faux prétextes, avec l’intention claire de massacrer le peuple libyen jusqu’à la reddition indispensable à une exploitation frauduleuse de son pétrole. Mais Zuma ne peut que se plaindre et dénoncer. Dans tous les cas, « le chien aboie, la caravane passe » avec à ses côtés, des chefs d’Etat collabos de tous âges et de tout acabit.
Et puis il y a Thabo MBeki. Ancien Chef d’Etat d’Afrique du Sud. Il ne cache pas sa rage devant l’inqualifiable agression de l’Afrique. Mais, il écrit à l’attention de cadres africains dont la plupart s’en foutent de savoir si l’Afrique va être détruite par ses agresseurs. Ceux-là veulent sauver leurs acquis, leurs emplois, leurs niveaux de vie obtenus grâce à des Gouvernements corrompus. Cela implique d’être toujours du bon côté, du côté du plus fort. Et pour l’instant, le plus fort, c’est l’homme blanc. Ne dit-on pas qu’il est raisonnable de sécher son habit là où le soleil brille ?
Et celui-là. Yaya Jammeh de la petite Gambie. Il affirme avec autorité qu’il ne coopérera jamais avec un suppôt du Colon blanc. A preuve, il ne reconnaît que Laurent GBAGBO comme Président de l’ex-République de Côte d’Ivoire en ignorant gracieusement les nouveaux acteurs de la Côte d’Ivoire bradée et recolonisée. Mais, il ne peut que dénoncer, être en colère. Il n’a pas les moyens pour combattre seul, surtout que l’envahisseur est organisé en bande de malfaiteurs.
Il faut envisager une autre approche tactique
Alors nous y voici enfin. Tout ce que j’ai rappelé plus haut, c’est surtout et essentiellement des efforts sans des résultats salvateurs pour l’Afrique. Vous le savez mieux que moi-même, la guerre, c’est comme au football. Les efforts, c’est bon. Mais, c’est le résultat final qui compte.
L’Afrique se muscle. L’Afrique grogne ; elle veut en découdre. Parce qu’elle a besoin maintenant de résultats. Sinon, c’en est fini d’elle. Le prédateur ne laissera pas la proie survivre à cette ultime prise. Certains l’ont compris déjà. D’autres suivront pour grossir les rangs de la Révolution. C’est pourquoi vos efforts m’intéressent. Mais ils sont insuffisants. Donc vos efforts n’intéressent pas l’Afrique, notre seule et unique terre dont nous avons hérité. Elle a besoin de vos résultats !
Marchez à Paris, à Londres, à New York, partout dans le monde. Votre ambition si noble est d’alerter l’opinion internationale. Mais, cette opinion comprend ce qui se joue. Elle a presque déjà été sensibilisée. Continuez de marcher. Mais sachez que ce sont ceux à qui vous parlez qui envoient leurs enfants commettre des massacres en Afrique. Parce qu’ils pensent que cette cruauté est indispensable à leur survie. C’est une façon d’être martyr pour la bonne cause. Martine Aubry, en France, le dit mieux que moi : « il fallait cette intervention en Libye ». Pourquoi, fallait-il oser tuer, massacrer et ensuite partager la Libye contre tous les principes élémentaires de la Morale ? Simplement parce que c’était une question de vie ou de mort pour ceux qui ont tiré des missiles contre des écoles maternelles sachant que les enfants y étaient. N’est-ce pas raisonnable de ne pas privilégier la vie des autres au détriment de celle de ses propres enfants ?
Nous allons marcher en Afrique, nous allons aussi écrire beaucoup. Nous le faisons déjà. Cela pose problème à l’homme blanc qui a déjà envoyé ses analystes lire tous nos écrits sur Internet pour en saisir l’orientation idéologique et leur influence inévitable sur l’opinion nègre.
Mais et si nos marches à Paris, à Londres, à New York, tous nos écrits, étaient insuffisants ? Que faisons-nous ?
Quelle leçon avons-nous tiré des nombreux livres écrits par Sékou Touré ? Quelle leçon tirons-nous de la bravoure de Lumumba qui n’a ni gémi de douleur, ni imploré le pardon du tortionnaire et qui est tout de même mort, en laissant un pays devenu de nos jours, un grenier géant sans propriétaire ?
Et si tous nos efforts avaient besoin d’un complément tactique, d’un peu plus d’audace révolutionnaire, afin de provoquer une remise en question chez l’agresseur ? Et si cela s’imposait à nous de couper tous les piliers sur lesquels l’envahisseur s’appuie désormais ? Et si l’ennemi n’était qu’un tigre en papier avec plusieurs points faibles comme je les voie en filigrane ?
C’est pourquoi je vous prie de ne point me parler de vos efforts mais seulement de vos résultats. Parce qu’il nous en faut, des résultats qui obligent à réfléchir par deux fois avant de prendre le risque de revenir en Libye et dans la Côte d’Ivoire restaurées ou de lâcher les chiens de guerre contre l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Zimbabwe, le Soudan,etc. Il nous faut des résultats, ici et maintenant !
A très bientôt.
Hassane Magued