Réformes constitutionnelles et institutionnelles: Le sort que le pouvoir réserve à l’appel des Eglises et des ambassadeurs de l’UE

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Comme s’il existait une télépathie avec les trois congrégations religieuses, c’est l’Union européenne qui enfoncera le clou le lendemain, à l’occasion de la 15e session du dialogue politique tenue ce jeudi 2 octobre et qui a regroupé les ambassadeurs de l’Union et des émissaires du Gouvernement. 

Togo – Elle semblait définitivement enterrée ; mais la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles est revenue sur le tapis en fin de semaine dernière, avec l’appel conjoint des Eglises catholique, évangélique presbytérienne et méthodiste et la requête des ambassadeurs de l’Union européenne. Mais de toute vraisemblance, ces exhortations sont destinées à être jetées dans la poubelle, si l’on en croit un article-réponse du site-maison, et aussi une sortie du président de la Cour constitutionnelle.

Les Eglises et l’Ue ressuscitent un dossier classé

Oui, la page des réformes constitutionnelles et institutionnelles de l’Accord politique global (Apg) nécessaires à la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance était manifestement tournée par le pouvoir Faure Gnassingbé, avec le sort réservé le 30 juin dernier au projet de loi de réformes introduit par le gouvernement à l’Assemblée nationale. En rappel, ce texte a été rejeté par les propres députés du pouvoir. Et entre-temps, c’est le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Gilbert Bawara qui a tué tout espoir de voir le pouvoir se reprendre et mettre en œuvre ces réformes avant le scrutin de 2015. Comme pour prouver le classement définitif de ce dossier, il a même laissé entendre que chaque candidat développera sa propre vision de ces réformes. Mais c’était compter sans les Eglises catholique, évangélique presbytérienne et méthodiste, et les ambassadeurs de l’Union européenne.

A travers un appel lancé conjointement le mercredi 1er octobre, les trois Eglises ont relancé le Gouvernement à mettre en œuvre les réformes, bien entendu avant le scrutin. « Tout en respectant les positions exprimées par les diverses formations politiques représentées ou non à l’Assemblée nationale, la Conférence des Evêques du Togo, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo » ont tenu à adresser « un appel pressant au Chef de l’Etat, au Premier ministre et à son Gouvernement, au Président de l’Assemblée nationale, à tous les députés et à tous les responsables de l’opposition togolaise en faveur d’une nouvelle initiative visant à réexaminer les questions introduites auprès de l’organe législatif de notre pays en vue d’y trouver une issue plus positive ». Elles ont au finish exhorté « tous les fils et filles de notre pays à faire prévaloir l’amour de la Patrie sur toutes les autres considérations partisanes et égoïstes afin de faire avancer la démocratie et permettre à l’élection présidentielle de 2015 de se tenir dans un cadre serein, paisible, juste et équitable ».

Comme s’il existait une télépathie avec les trois congrégations religieuses, c’est l’Union européenne qui enfoncera le clou le lendemain, à l’occasion de la 15e session du dialogue politique tenue ce jeudi 2 octobre et qui a regroupé les ambassadeurs de l’Union et des émissaires du Gouvernement. Cette rencontre a offert l’occasion aux diplomates de réitérer leur désir de voir les réformes mises en œuvre avant le scrutin de 2015. « Nous avons mis beaucoup de temps à parler des élections présidentielles, et naturellement, des réformes que nous aurions souhaitées qu’elles soient faites avant les élections », a déclaré le chef de la délégation de l’UE au Togo, Nicolas Berlanga-Martinez. Et d’appeler le gouvernement à réintroduire un nouveau projet de loi.

C’était au demeurant une sale semaine pour le pouvoir. Embêté, le pouvoir Faure Gnassingbé l’est vraiment par ces sorties.

Tino Kossi

Liberté Hebdo
 

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