Quand soutenir un journal peut être un aspect du combat

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Je ne peux plus compter le nombre de fois où je me suis énervée en lisant un article sur la Côte d’Ivoire ou ai perdu patience devant ma télé suite à des propos prononcés ici et là par un journaliste ou un commentateur.

A certains moments j’ai eu envie d’y répondre afin de leur apporter une contradiction. Il m’est même déjà arrivé de rédiger une lettre ou un e-mail avant de finalement me décider contre l’envoi car me disant que cela atterirait de toute façon dans la corbeille à papier. Ma colère contre une certaine chaîne de télé – suivez mon regard– a même été si grande que j‘ai fini par la boycotter, me coupant ainsi des seules informations en français à ma portée. Mais croyez-moi elle ne me manque pas car depuis j‘ai aussi arrêté de me mettre en colère à son sujet. Mais bref, ce n‘est pas le sujet du débat aujourd’hui, qui est tout autre et se résume à cette question:
Que comptons nous faire contre cette situation?
Le NOUS désigne tous ceux d’entre nous qui se sont déjà trouvés devant des informations erronées sur la Côte d’Ivoire, ou encore des histoires à dormir debout à son sujet. Je ne suis certainement pas la seule dans ce cas. Ou bien?
La suite ressemble sans doute à de la publicité, alors prenez-la comme telle si c’est votre sentiment, mais moi je la considère plutôt comme un plaidoyer pour un paysage médiatique plus équilibré.
Il y a quelques semaines lorsqu’en faisant un tour sur son blog j’ai lu un tweet de Théophile Kouamouo expliquant qu´ils avaient des problèmes pour payer leur éditeur, l´idée m’était déjà venue de lancer cet appel, mais je ne l’ai pas fait. Au départ je n’osais pas me lancer en pensant que des voix plus autorisées que la mienne le feraient; malheureusment les jours passent et rien ne se passe, alors j’ai décidé de me lancer à l’eau quitte à m’attirer les foudres de certains d’entre nous.
Le Nouveau Courrier – puisque c’est de lui qu’il s’agit– n‘est certes pas le meilleur journal du monde francophone, mais il est celui qui s’efforce d‘établir ou de rétablir les faits véritables sur cette crise «post- électorale».
Le combat pour une Côte d’Ivoire indépendante, il faut que nous le réalisions a plusieurs axes et se déroule sur plusieurs fronts, dont la communication est l‘un des aspects les plus importants. Laurent Gbagbo semble avoir négligé cela et voyez l’image déplorable qu’il a dans le monde. Il m’est même déjà arrivé de choquer certains amis rien qu’en disant que je soutenais sa cause, tout simplement à cause de l‘image exécrable qu’ils en avaient gardé des infos.
Tout cela pour dire que Le Nouveau Courrier a besoin de notre soutien. Et cela, non pour chanter les louanges de Laurent Gbagbo ou de son parti, ou encore moins pour lui lancer des fleurs — il y a assez d‘autres journaux pour cela—mais juste pour traiter l’actualité ivoirienne de manière professionelle. Afin que l’actualité ivoirienne, délivrée du prisme français atteigne plus de monde hors de la Côte d’Ivoire.
Mais je voudrais aussi dire qu’à y regarder de plus près c’est plutôt nous qui avons besoin du Nouveau Courrier: pour qu’aux côtes des blogs et pages facebook il apporte au monde francophone l’autre version cachée des faits que les journaux francophones connus ou les plus en vue refusent de publier car alignés sur les opinions de leurs gouvernements respectifs, ou refusant tout simplement de voir la vérité telle qu’elle est. N’attendons donc pas le miracle de leur côté, qui se résumerait au fait qu’ils se décident du jour au lendemain à rétablir la vérité, mais cherchons d’autres moyens à côté d’internet, des marches, sit-ins, publications de livres, conférences etc…
L’un de ces moyens consiste à soutenir le Nouveau Courrier.
Mais parce que nous aurions décidé de le soutenir, ne demandons pas au Nouveau courrier de faire de la propagande, mais attendons plutot de lui qu’il nous rapporte les faits. Un journal qui rapporte la vérité peut être un outil de combat redoutable: Voyez Mediapart en France.
Je sais que la vie n’est pas toujours facile pour chacun de nous, et que dépenser dix (10) Euros par mois pour un journal peut parfois ressembler à un casse-tête. Mais d´un autre côté ne dépensons-nous pas souvent plus que cela pour des choses futiles? Alors ma proposition? Si nous ne pouvons pas nous abonner pour une année faisons-le pour six (6) mois, si cela est au dessus de nos moyens abonnons-nous pour trois (3)mois. Si cela est encore trop difficile faisons-le pour deux (2) ou encore un mois. Si cela non plus n’est pas à notre portée envoyons tout simplement de l‘argent pour soutenir le journal. Même s’il ne s’agit que de un (1) Euro –ou de 1000 francs CFA ou moins pour ceux qui sont au pays. Utilisons tous les moyens qui sont à notre disposition pour le faire. PayPal, un chèque, un virement bancaire etc… Et si nous n’avons pas de compte bancaire? Alors remettons, les un, deux, cinq, dix Euros à un(e) ami(e) et chargeons cette personne de faire parvenir cet argent au Nouveau Courrier.
Chacun de nous mène le combat à sa façon, mais rien ne nous empêche de le faire de plusieurs manières et à plusieurs niveaux. Le Nouveau Courrier est certainement un «investissement» important car son sérieux commence à être reconnu. Alors quoi de plus naturel que de lui donner les moyens de rétablir la vérité?
Pour ceux qui seraient prêts à tirer sur moi – ce qui est votre bon droit—je voudrais simplement avertir que je ne connais Theophile Kouamouo ni d’Adam ni d’Eve et que je ne l‘ai découvert qu’au travers de la crise «Post-électorale». Je ne suis donc pas mandatée par lui pour faire sa pub. Il ne m’a dailleurs pas attendue pour commencer. Pour les autres et pour tous ceux qui répondrons à cet appel, ne nous attendons pas à ce que le Nouveau courrier se comporte comme un des journaux affidés au FPI. Ne commençons pas à taper sur lui dès qu’il critiquera Laurent Gbagbo ou tout autre personalité au motif que nous l´aurions soutenu. Soutenons-le et laissons-le garder sa liberté éditoriale, mais surtout ne restons pas les bras croisés en laissant mourir un tel journal.

N.C.

 

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