Les chiffres révélés par le Ministre congolais des finances, Gilbert Ondongo (dont l’épouse, Amélie a été récemment interpellée par les douaniers à Roissy avec des valises de billets) n’ont rien à voir avec ceux d’un PPTE (Pays Pauvre Très Endetté) que la République du Congo du dictateur sanguinaire et corrompu, Denis Sassou NGuesso prétendait être encore l’année dernière, en 2010, lorsqu’elle attendait l’effacement de ses dettes par le Club de Paris. De toute évidence cela ne fait que renforcer les soupçons sur l’existence de faux rapports du FMI, qui lui en ouvrirent l’accès. A ce propos, M. Serge Berrebi, créancier du Congo, vient d’ailleurs de déposer une plainte, à Paris, contre l’ancien directeur du FMI, M. Dominique Strauss Kahn, justement pour avoir permis ces prétendus faux rapports (pour lire la plainte, voir http://sergeberrebi.over-blog.com/).
Dans le contexte économique mondial actuel, écrasé par les problèmes des dettes souveraines et de l’endettement des Etats, nous trouvons très indécente cette sortie très médiatique de la part du ministre des Finances d’un pays qui a bénéficié de circonstances pour le moins très « obscures » pour obtenir l’effacement quasi-total de son endettement, et qui n’hésite pas à narguer dans sa déclaration ses généreux donateurs dont il aurait tout simplement abusé : « le Congo a eu le budget le plus important d’Afrique centrale, et même de la zone Franc hors France, en 2010 et en 2011. Il en sera, vraisemblablement, de même en 2012. Depuis 2009, le Congo est le pays qui détient le plus d’avoirs extérieurs à la B.e.a.c En 2011, on s’approche de la moitié du total, soit un peu moins de 3.000 milliards de francs CFA, en septembre, pour un total estimé à un peu plus de 7.000 milliards de francs Cfa » a déclaré le grand argentier congolais, Gilbert Ondongo, devant les députés.
Voilà qui doit faire plaisir aux experts de FMI et de la Banque Mondiale ainsi qu’aux dirigeants de la Banque Lazard, des groupes pétroliers Total et ENI mais surtout aux contribuables des pays membres du Club de Paris qui ont directement et indirectement permis au dictateur sanguinaire et corrompu congolais Denis Sassou NGuesso de bénéficier très généreusement de l’effacement de sa dette (et je pèse bien mes mots). La République du Congo, mendiante du programme PPTE, était en effet la première économie de la zone Franc en 2010 et 2011, juste après celle de la France elle-même ! En plus de cela, le Congo détient à lui seul la moitié des avoirs en compte à la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale). Trois mille milliards de Francs CFA, soit l’équivalent de 5 milliards d’euros ! Naturellement, les autorités de Bercy ainsi que les responsables du Trésor Public français et de la Banque de France ne pouvaient ignorer cela.
Comment expliquer alors devant cette accumulation de richesses et de ressources que l’arrogant dictateur sanguinaire et corrompu congolais Denis Sassou NGuesso, au pouvoir depuis près de 30 ans, ne fasse rien pour soulager la misère, la souffrance et la désolation dans lesquelles vit la population congolaise ?
Cette richesse ne provient pas du génie économique de ce dictateur sanguinaire et corrompu ni de l’un quelconque de ses enfants et neveux (qu’il rêve de voir lui succéder après sa mort) ou de ses ministres corrompus. Elle est le fruit élémentaire d’une économie de cueillette réalisée par des opérateurs pétroliers. Elle appartient donc à tous les Congolais sans exception. Comment ne pas s’étonner alors depuis des années, que ces sommes énormes s’accumulent sur les comptes de l’Etat et dans les comptes privés appartenant aux membres du clan NGuesso et aux familles des membres du gouvernement, que rien n’ait été fait pour améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population ?
Comment ne pas s’en indigner, puisque ce mot est d’actualité ? Comment ne pas s’en indigner alors que ces sommes colossales accumulées depuis des années, sont mises de côté par l’Etat/Sassou NGuesso et son clan, et qu’en même temps les populations souffrent, meurent ou émigrent ? C’est à croire que tout cela relève d’une volonté délibérée du Denis Sassou NGuesso et son gouvernement Cela montre très clairement que Denis Sassou NGuesso n’aime pas ce peuple et ce pays. C’est la raison pour laquelle nous disons qu’On ne peut pas prétendre AIMER le Congo ou être AMI du Congo et soutenir Denis Sassou NGuesso. Autrement dit, aujourd’hui il y a tout lieu de penser que tous ceux qui continuent de soutenir ce dernier sont les ennemis du Congo comme lui.
A l’heure où l’on parle des soulèvements populaires qui font sauter les dictateurs les uns après les autres, combien d’années encore ce dictateur sanguinaire et corrompu, incapable de satisfaire les besoins élémentaires de la population, alors que le pays a beaucoup d’argent disponible, va-t-il tenir en otage le peuple congolais, sans les soins, sans l’éducation, sans l’eau, sans l’électricité, sans la liberté, sans la dignité, sans la véritable démocratie ? Jusqu’à quand sera-t-il toujours soutenu par la France et les compagnies pétrolières qui opèrent au Congo ?
Dans le monde entier, les gens s’indignent principalement face à une crise qui menace leurs acquis sociaux, leurs emplois ou leurs conditions de vie. Les grandes nations sont toutes très endettées et pour continuer d’emprunter à des taux d’intérêts préférentiels, leurs dirigeants ne disposent désormais plus que de très faibles marges de manœuvres pour conserver leurs notes de triple A auprès des agences de notation. Leur situation est si difficile, au point d’être même contraints de recourir à l’aide de pays émergents comme la Chine. A vrai dire, aujourd’hui la situation de ces grands pays dits développés est tellement catastrophique qu’il ne serait plus tout à fait inapproprié de parler désormais des Pays Très Riches et Très Endettés (PTRTE) s’agissant des Etats-Unis, la France, l’Italie, l’Espagne…. Le Congo du dictateur sanguinaire et corrompu, Denis Sassou NGuesso, lui, n’est plus endetté mais la misère est quasiment généralisée et son ministre des Finances, M. Gilbert Ondongo, vient nous affirmer, non sans arrogance, que l’Etat Congolais est le plus riche de toute la zone franc. Une belle humiliation pour la France n’est-ce pas ? Pourtant en 2010 tout le monde le savait déjà mais on avait choisi de fermer les yeux, y compris à l’Elysée pour permettre à ce dictateur sanguinaire et corrompu d’accéder à l’initiative PPTE. Pourquoi donc ce favoritisme alors que tout le monde savait que le Congo avait les moyens de rembourser ses dettes ? Y a-t-il eu des contreparties financières, à tous les niveaux, et qui auraient permis l’aboutissement de ce processus qui a du reste duré plus de dix ans et dont tout le monde savait à l’avance qu’il n’avait aucune chance d’aboutir sans les complicités au sein du FMI, de la Banque mondiale et du Club de Paris ? C’est cette question cruciale qui taraude tous les observateurs politiques et économiques du Congo, et dont on espère avoir enfin des réponses avec cette plainte de M. Serge BERREBI. Certes la pauvreté de la population congolaise est bien réelle et elle est d’autant plus inacceptable et choquante du fait de cette déclaration de M. Gilbert Ondongo.
Jusqu’à quand les Congolais devront-ils encore subir cette cynique maltraitance de la part de cet arrogant dictateur sanguinaire et corrompu qui les martyrise depuis plus d’un quart de siècle et qui continue de bénéficier du soutien de la France et des compagnies pétrolières opérant dans le pays et ce, bien qu’il ait pris très ouvertement le contre-pied de la communauté internationale en affichant jusqu’au bout son soutien inconditionnel à son ami intime, l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi ?
Bienvenu MABILEMONO
S.G. du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C.)