Quand Guillaume Soro lira cette lettre !

0

Je ne vais pas recourir au vouvoiement dans ce message pour la simple raison que je ne parle ni à un inconnu, ni à un supérieur.

Je  vais rappeler que dans le cadre des luttes estudiantines dans les années 90, nous nous sommes retrouvés à maintes reprises en Afrique de l’Ouest toujours en compagnie de ton ami et camarade Charles Blé Goudé.

De la date où tu t’es mis à la tête de la rébellion du nord de la Côte D’Ivoire jusqu’en ce novembre 2012, beaucoup de personnes (paysans, enseignants, avocats, hommes d’affaires, diplomates, amis et camarades) t’ont inondé et t’inondent de leurs soutiens et louanges.

Moi, Tu as, en tant qu’ancien camarade, en tant qu’un assoiffé de la justice et de la vérité, en tant qu’un fervent défenseur des droits humains et de la cause africaine, en tant qu’Africain issu d’une famille qui ne peut en aucune occasion tronquer sa dignité contre des privilèges ou des amitiés, je viens te dire vivement, Guillaume Soro, que tu as fait trop du mal à ton pays et à l’Afrique.

Guillaume Soro, comment cela finira-t-il ? Ni toi ni moi, ni quelqu’un d’autre ne peut le dire avec exactitude. Mais nous pouvons toutefois être unanimes que ce ne sera pas un happy end, compte tenu des fumées et nuages qui continuent à peupler le ciel ivoirien.

Je vais te poser ces questions: qui est l’ennemi du peuple ivoirien ? Laurent Gbagbo et le FPI ? Blé Goudé ? Tes frères et sœurs sud ? Tu diras, oui. Et voilà où je dis que tu t’es trompé d’ennemi dès le départ.

Tu t’es trompé d’ennemi et continues de foncer à vive allure dans un océan d’erreurs où tu vas te perdre plus, si tu ne te crois pas déjà perdu. Mais pour moi, tu es déjà désespérément perdu.

L’ennemi de la Côte D’Ivoire n’est ni le FPI, ni Le président Laurent Gbagbo, ni Blé Goudé, ni encore tes frères et sœurs ivoiriens.

Le premier ennemi de la Côte D’Ivoire, c’est d’abord la France et les impérialistes qui ont besoin ici et là des « malades mentaux » africains pour assoir leur autorité et continuer à ruiner l’Afrique.

Le second ennemi du peuple ivoirien, c’est bien toi, mon cher ancien camarade. Pourquoi dois-je te le cacher ? C’est bien toi. C’est toi qui a choisi d’être la couverture de Ouattara qui, lui à son tour incarne les intérêts sordides des puissances étrangères.

C’est toi qui as pillé les richesses du nord de la Côte d’Ivoire sous la rébellion, fait violer et tuer tes sœurs et frères sous la rébellion, fait sacrifier d’autres pour tes pratiques occultes, tuer certains de tes amis de la rébellion.

Et au milieu de tous ces crimes, toujours y a-t-il des gens pour t’applaudir. Des gens malades, des gens en quête d’argent et d’amitié, des gens sans convictions de vrais ennemis de l’Afrique à bâtir.

Ce sont tes hommes qui ont tué des femmes à Abidjan pour accélérer la machine de guerre de l’occident impérialiste en marche contre ton propre pays.

C’est toi, guillaume Soro, que Ouattara et l’occident ont piqué et utilisé pour faire la guerre au vaillant, accueillant et paisible peuple de Côte d’Ivoire que j’ai connu et admiré de prêt dans les années 90.

C’est toi, Ivoirien pur, qui a été utilisé pour semer la pagaille, la peur, la mort, et la douleur infinie sur le territoire ivoirien. Ah, cris inoubliables des violés, des blessés des refugiés ou des mourants d’un peuple souverain et généreux qui arrivent par la main de l’un de ses fils !

Plus troublant, toi Soro et ton Ouattara continuez à remuer le couteau dans des plaies d’un peuple déjà exsangue. Arrestations, expropriations, musèlements, tueries, emprisonnements, etc. sont les plats quotidiens des Ivoiriens.

Guillaume Soro, tu as fait trop du mal à ton peuple. Le sais-tu ? Je t’ai connu et connu Gbagbo. Il te donnait ainsi qu’à Blé Goudé beaucoup de conseils. Il était un guide et un père pour vous. Tu l’as trahi et trahi ton peuple.

Par le passé j’ai cru que t’envoyer ainsi que ton Ouattara à la CPI ouvrirait les portes à un début de réconciliation des Ivoiriens. Ma position a évolué et je ne souhaiterais jamais voir un autre fils d’Afrique là-bas, aussi longtemps que n’y entreraient Sarkozy, Bush, Blaire et autres qui attaquent des pays souverains.

Guillaume Soro, sur quoi, sur qui comptes-tu pour continuer à persécuter tes frères et sœurs ivoiriens, à leur refuser de pleurer en paix sur leurs malheurs et à les écarter de la gestion de leur pays ?

Comptes-tu sur Ouattara ? Comptes-tu sur des amis ? Comptes-tu sur l’occident ? On t’ouvre des portes, on t’accable d’éloges, on te fait la cour. Très bien.

Mais n’oublie pas et n’oublie jamais ceci : L’occident n’est pas l’ami de l’Afrique. Mon cher Soro, tu n’es qu’une paille parmi les « éléphants » que l’occident a utilisés et jetés après tout sans souci ni ménagement.

Guillaume Soro, je vais te répéter que Laurent Gbagbo était un grand patriote ivoirien, un père. Je vais te faire savoir qu’Alassane Ouattara ne sera jamais un père. Si tu fermes l’œil, tu ne seras plus en mesure de savoir de quoi je parle

Les « malades africains » d’Afrique et de l’occident peuvent lire nos propos ici comme des lamentations, des calomnies et autres, parce qu’ils ont assez bu des désinformations dans les medias occidentaux à s’en saouler. Mais nous savons que l’ennemi de l’Afrique ne doit pas être l’Africain.

Guillaume Soro, avec toute ta formation militante, tu es tombé dans la boue et au lieu de faire des efforts pour t’en tirer, tu t’y baignes et t’y plais. Le mal fait à ton pays et à l’Afrique est très profond.

Notre rôle partout aujourd’hui et demain c’est de rappeler aux fils d’Afrique la nécessité d’unir leurs forces pour venir à bout de ceux qui nous refusent notre droit d’être au soleil.

Léon Tuam,

15 novembre 2012

Partager

Laisser une réponse