La concurrence chinoise est toujours à redouter dès lors qu’il s’agit d’économie où ce sont les Chinois qui travaillent et les autres qui achètent. N’est-ce pas le cas en matière de prostitution ? RI
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Il y aurait entre 13000 et 18500 prostituées chinoises en Afrique subsaharienne.
Les expatriés chinois ont débarqué en masse sur le continent africain depuis le début des années 2000. Ils seraient près d’un million selon certaines sources. Et avec ces travailleurs, qui bâtissent des routes, des stades, s’échinent sur des plateformes pétrolières, sont venus des travailleuses du sexe chinoises. Ce n’est pas une surprise: le plus «vieux métier du monde» a toujours prospéré en même temps que les grands chantiers. Mais l’ampleur du phénomène peut tout de même surprendre.
Selon le site d’informations Quartz, qui s’appuie sur les chiffres de Basile Ndjio, chercheur à l’université de Douala au Cameroun, il y aurait entre 13000 et 18500 travailleuses du sexe chinoises en Afrique subsaharienne. Ces prostituées visent une clientèle d’expatriés, mais aussi des locaux. Car avec l’explosion de la classe moyenne africaine qui a triplé depuis 30 ans, selon la Banque africaine de développement, la clientèle pour les prostituées s’est également considérablement élargie. Et les travailleuses du sexe chinoises y trouvent leur bonheur en côtoyant des clients prêts à débourser beaucoup pour leurs services.
«Beautés de Shanghai»
En témoigne ce fait-divers qui remonte à 2011, quand 11 prostituées chinoises avaient été interpellées à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Les autorités chinoises avaient voulu les rapatrier au pays, mais les 11 femmes avaient refusé, expliquant qu’elles gagnaient mieux leur vie au Congo qu’en Chine. «Elles sont payées 100 dollars par chaque client, la moitié de l’argent va à leur patron et l’autre moitié pour elles», confiait un officier de police chinois à l’époque.
Mais la forte présence de ces expatriées du sexe mécontente aussi les prostituées locales, comme au Cameroun. «En effet, la migration des travailleuses du sexe chinoises est une grande menace pour les prostituées locales qui doivent maintenant affronter une concurrence déloyale de Chinoises qui sont vues par les locaux comme les “beautés de Shanghai”», peut-on lire sur le site de la London school of economics and political science.
SlateAfrique
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