« Pour la Serbie la Russie est une grande amie de longue date et Belgrade ne remettra pas en question ses principes moraux par le biais d’une attitude négative à l’égard de la Russie. Nous n’avons pas de choix et nous ne pouvons pas agir autrement » – Timislav Nikolic, président de Serbie.
« Président de Russie, sauve la Serbie de l’occupation de l’OTAN ! »
C’est avec de telles banderoles que Belgrade accueillait le dirigeant russe …
La visite de Vladimir Poutine a lieu à l’occasion de la libération il y a 70 ans de la capitale serbe des troupes hitlériennes. Les pourparlers du chef de l’Etat russe avec la direction de Serbie tournaient autour du problème du Kosovo, des perspectives du gazoduc South Stream, de la protection de l’information secrète et de la coopération technique et militaire.
ANCRER LES INTERETS RUSSES AU COEUR DE L’EUROPE : UNE VISITE QUI DERANGE LES OCCIDENTAUX
Vladimir Poutine est arrivé à Belgrade ce jeudi en début d’après-midi pour une visite symbolique visant à ancrer les intérêts russes au coeur de l’Europe, dans un contexte de vive tension entre Moscou et l’Occident en raison de la crise ukrainienne.
M. Poutine, dont la visite coïncide avec le 70e anniversaire de la libération de Belgrade de l’occupation nazie, a été accueilli à l’aéroport par son homologue, Tomislav Nikolic. L’autoroute reliant l’aéroport au centre-ville était pavoisée de drapeaux russes et serbes et des mesures strictes de sécurité ont été imposées en ville. Les deux présidents déposeront des gerbes au cimetière où reposent des soldats russes tombés durant la 2e guerre mondiale.
Après des entretiens avec M. Nikolic et la signature de plusieurs accords bilatéraux, M. Poutine, dont la dernière visite à Belgrade remonte à 2011, s’est entretenu avec le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic.
Il a assisté ensuite à un grand défilé militaire, vers 13H30 GMT, le premier organisé dans la capitale serbe depuis 1985, et a pris la parole devant la foule. Plus de 3.000 militaires serbes, de même que des unités de blindés et de l’aviation, participeront à ce défilé, ainsi que des invités venus spécialement de Russie, le groupe d’acrobatie Strizhi de l’armée de l’air russe.
VV Poutine se rendra ensuite à Milan, où il doit rencontrer son homologue ukrainien Petro Porochenko et de hauts responsables européens en marge du sommet ASEM (Dialogue Asie-Europe) qui réunira des dirigeants de l’UE et plusieurs pays asiatiques les 16 et 17 octobre.
LA RUSSIE SOUTIEN BELGRADE SUR LE KOSSOVO. BELGRADE NE SUIT PAS BRUXELLES SUR LES SANCTIONS.
La Serbie n’a pas l’intention de transiger avec ses principes moraux, en changeant d’attitude envers la Russie. C’est ce qu’a déclaré le président de la République de Serbie Tomislav Nikolic, en recevant à Belgrade son homologue russe Vladimir Poutine. D’après M. Nikolic, les Serbes apprécient hautement le soutien de Moscou en matière de préservation de l’intégralité territoriale et de l’indépendance de leur pays, surtout concernant le problème du Kosovo.
Vladimir Poutine a pour sa part confirmé la position de la Russie sur la question du Kosovo.
« La Russie occupe une position de principe. Elle repose sur notre amitié et notre affinité, mais aussi sur le droit international et l’équité. Cette position là ne se prête à aucun correctif. Nous continuerons de soutenir la Serbie. La Russie ne marchande pas son amitié. »
Tomislav Nikolic a de son côté qualifié de précieux le soutien en la matière que la Russie accorde à la Serbie. « Votre soutien à la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de la Serbie est précieux pour nous, surtout pour ce qui est du Kosovo », a ajouté le leader serbe.
L’UNION ECONOMIQUE EURASIATIQUE RIVALE DE L’UE : BELGRADE REGARDE AUSSI VERS MOSCOU
Bien entendu, Moscou et Belgrade sont aussi des pays partenaires en économie. Dans ce domaine les rapports sont dynamiques, a remarqué Vladimir Poutine. « Les échanges économiques et commerciaux entre la Russie et la Serbie connaissent un essor. Le chiffre d’affaire augmente considérablement, suivant nos données – de près de17 %. Les rythmes sont bons, les investissements croissent. Nous avons à diversifier nos contacts, nos liens économiques – y compris en matière d’industrie de hautes technologies. Pour la Serbie le moment est à présent très favorable pour occuper une niche digne sur le marché russe. »
A l’issue des pourparlers les parties ont noté que l’amitié de deux pays est passée par plus d’une épreuve. Ainsi, Belgrade n’a pas cédé à la pression de Bruxelles et n’a pas appuyé – et n’appuiera jamais, a remarqué le Premier ministre serbe – aucunes sanctions contre la Russie. Vladimir Poutine a à son tour promis que les investissements russes en Serbie vont pour le moins doubler prochainement pour atteindre 10 milliards de dollars.
L’UE fait décidément fausse route dans son bras de fer avec Moscou, qui ne profite qu’aux Américains …
BL