Pourquoi tant de tergiversation pour la libération du nord mali ?

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Quand on sait l’empressement avec lequel la France et sa soi-disant communauté internationale sont intervenues militairement en Côte-d’Ivoire et en Lybie pour se débarrasser respectivement de GBAGBO et de KADHAFI, l’on est fort surpris de constater que le cas Mali suscite tant de calculs et d’interrogations. Et pourtant le mali se meurt à petit feu par la faute de prétendus terroristes. Alors que ce seul mot ‘’terroriste’’ fait frémir les maîtres du monde.

On me dira certainement que les deux situations ne sont pas pareilles. D’un côté, il s’agit de deux dictateurs qui refusent d’appliquer la démocratie et de l’autre côté, il est question  d’un groupe islamique qui occupe une partie d’un territoire et qui fait appliquer la charia. Alors question ! Entre un dictateur qui ne menace pas la vie des citoyens au quotidien et un terroriste qui chaque jour que Dieu fait tue, menace et fait souffrir la population, laquelle des deux situations en présence doit nécessiter une intervention urgente de la part de la communauté internationale ? violente question, dira l’autre. Mais en fait, il en est rien. Nous le savons tous, au centre de tout cela, c’est une histoire de gros intérêts. Lorsqu’on voit la communauté internationale se mobiliser dans un coin du globe, c’est qu’il y a un intérêt en jeu ou il y a à manger suffisamment au détriment d’un peuple faible. Celui qui s’oppose doit nécessairement subir la loi du plus fort. Le cas GBAGBO et KADHAFI sont éloquents. Ils sont considérés comme des pestiférés nuisant aux intérêts des occidentaux.

La vie des peuples africains importe peu. Les occidentaux se servent de nous, nous divisent pour accéder à nos richesses. Ils nous maintiennent dans la pauvreté et dans la misère pour nous manipuler à souhait. Ah pauvre Afrique ! Quand comprendrons-nous que nous sommes des jouets  pour ces gens sans scrupules. Ils font et défont notre Afrique. Où est donc notre dignité ?

Les intellectuels africains, dans leur écrasante majorité, ne sont pas encore prêts à discuter d’égal à égal avec leurs homologues occidentaux. Pourtant, ils ont été les plus grands consommateurs des nombreuses idéologies politiques et sociales qui ont dominé le monde occidental. Le capitalisme, le marxisme-léninisme, le socialisme, le communisme et autres idéologies et concepts ont constitué les principaux axes autour desquels tournaient les débats politiques, économiques et sociaux. Aujourd’hui, ils conviennent que les mêmes d’hier les soutiennent pour balayer celui qui là et faire d’eux des sous-préfets prêts à se venger et être à la solde des colonisateurs leur permettre de spolier les africains, Pourvu qu’ils soient dans les bonnes grâces de ces derniers. Ces intellectuels n’entendent pas se séparer de ces vieilles habitudes rétrogrades. Et pourtant, on se sert d’eux comme un escabeau pour escalader un mur puis on les abandonne par la suite. L’astrophysicien, Cheick MODIBO Diarra, nommé récemment premier ministre du Mali, vient de faire les frais de la méchanceté et des complots ourdis par les occidentaux à travers le monde. Eh oui ! Ça n’arrive pas qu’aux autres.

C’est pour cette raison que malgré leur potentiel intellectuel, ces supposés éclaireurs de conscience n’ont jamais réussi à communiquer leur conviction politique à la majorité des peuples africains. Nous connaissant psychologiquement et socialement, les occidentaux s’adonnent à ce jeu favori de déstabilisation. Pour l’heure, le Mali est dans leur collimateur. Les terroristes installés dans cette partie de ce pays  n’est pas un fait du hasard. C’est une stratégie montée et planifiée par eux. Pour se dédouaner et faire croire aux aveugles que nous sommes qu’ils sont étrangers  à ce qui arrive à ce pays frère, alors on fait prendre des français en otage. De cette façon, le chantage peut commencer et obtenir ce qu’ils veulent. Tant que ces occidentaux n’auront pas obtenu ce pourquoi ils sont dans cette partie du Mali, le statu quo demeurera. Les otages français, qui sont en fait des espions, en collaboration avec les prétendus terroristes travaillent pour découvrir les richesses enfouies dans la partie nord du Mali. La mission n’étant pas achevé, il faut distraire les non initiés par les discours diplomatiques.

Pendant que le président Alassane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO demande la libération du Mali par la force, le secrétaire général de l’ONU, Banki-Moon fait savoir que l’intervention militaire doit être le dernier recours, car la guerre entrainera des dégâts incalculables. Que de contradictions au sein de la communauté internationale ! Et cela est fait à dessein. Voilà que les africains préfèrent l’option militaire mais en comptant sur les occidentaux. Ceux-ci déclinent l’offre à eux faite en prônant une résolution politique à la crise. Si cela est possible, pourquoi en Côte-d’Ivoire au lieu de recompter les voix on a choisi de bombarder la résidence d’un chef d’Etat et tuer les ivoiriens ? Oui, c’est une affaire de gros intérêts. Tout cela dépasse l’entendement de tout être humain normal possédant toutes ses facultés. Mais quand il s’agit de gros intérêts la raison n’a plus sa raison d’être. La crise économique et financière fait rage en Europe mettant en difficulté les différents gouvernements. Il est de plus en plus question de trouver les voies et moyens, peu importe la manière, pour résoudre cet épineux problème. En outre, la crise  énergétique pointe à l’horizon. Que faut-il faire ? Eh bien ! Il faut se rabattre sur les faibles, les désunir et s’approprier habilement leurs richesses.

Il semble que le nord du Mali possède  d’énormes richesses. Alors, c’est la ruée des grandes puissances vers l’eldorado à la recherche de denrées rares. Le partage pose problème. Raison pour laquelle la communauté internationale hésite à intervenir et fait souffrir les maliens. Aujourd’hui, le Mali se trouve dans un imbroglio, pris en otage par des impérialistes qui sont des sangsues qui sucent le sang des africains sans le moindre soupçon.

Tant que nous ne serons pas solidaires nous africains, c’est de cette manière les maîtres du monde se moqueront de nous. Être’’ noir ‘’n’est pas une fatalité. Elevons au-dessus des contingences matérielles, bannissons les attitudes versatiles et prenons notre destin entre nos mains. N’en déplaise à ceux qui pensent qu’il n’y a point de salut pour l’Afrique en dehors des ‘’Blancs’’. Le salut de l’Afrique passe inéluctablement par le changement de mentalité et de l’amour du travail. Ceux qui vivent, ce sont qui luttent, disait Victor HUGO. Pour l’heure, ayons une pensée pour nos frères du Mali qui souffrent le martyr de la bêtise des occidentaux.

Gilbert KOIME

gilbertkouame@yahoo.fr

 

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