Plus de 400 000 manifestants dans les rues de Lomé

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Il pleuvait ce mardi sur Lomé, la capitale togolaise. Mais les populations qui ont une vive soif de changement, ont défié la pluie pour répondre massivement à l’appel du Collectif « Sauvons le Togo ». Au point de départ à Bè Gakpoto jusqu’au marché de Bè, il y avait une foule monstre, une première après les tumultes politiques du début des années 1990.

« Ce que j’ai vu ce matin, est énorme. Malgré les intimidations et les menaces, les gens sont sortis nombreux pour crier haro sur la gouvernance hasardeuse de Faure Gnassingbé. C’est la preuve que les Togolais ont compris que c’est à eux-mêmes de lutter pour leurs droits et leur bien-être. Déjà, nous sommes satisfaits pour la mobilisation », déclare Me Raphaël Kpande-Adzare, président de la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH).

En fait, beaucoup d’observateurs des organisations de défense des droits de l’homme ont estimé la foule entre 400 et 500 000, sans compter ceux qui attendaient au point de chute à Deckon et ceux qui ont été bloqués par des barricades dressées par les forces de l’ordre sur les voies qui menaient au point de sit-in.

Pendant que la gigantesque foule de manifestants convergeaient vers Deckon, les forces de l’ordre stationnées entre la BTCI et le collège NDA ont commencé subitement à charger les manifestants à coup de gaz lacrymogène arguant avoir été provoquées par des jeunes. Juste une manœuvre pour disperser les manifestants puisque plusieurs jeunes se sont confiés plus tard aux organisateurs qu’ils ont été recrutés à coup de billets de CFA dans la nuit de lundi pour provoquer les forces de l’ordre une fois que les manifestants seraient arrivés à Deckon. Mais des jeunes manifestants ont bien évidemment répondu par des jets de pierre. Des affrontements entre forces de l’ordre et jeunes ont gagné de nombreux quartiers de Lomé notamment Bè , Akodessewa, la zone de l’aéroport , le grand marché de Lomé bref toute la capitale était paralysée. Des fumées noires montaient de partout.

Selon les informations, il y a eu, dans la débande orchestrées par les forces de l’ordre, une dizaine de  blessés dont un enfant qui revenait de l’école.

En revanche, le calme est revenu vers 13h et le sit-in a lieu, et ce jusqu’à demain matin.

« Nous ne devons pas baisser les bras puisque l’article 150 de notre Constitution nous autorise à dire non quand ça ne va pas, darde Agbéyomé Kodjo, président d’OBUTS, légèrement blessé lors de la répression. Aujourd’hui, je salue le courage du peuple togolais et je sais que la victoire est proche ».

Le président de l’ANC, Jean-Pierre Fabre, s’inscrit dans les mêmes veines en invitant que tous ceux qui sont à la maison à les rejoindre à Deckon. « Si nous continuons dans cette dynamique, nous allons arracher à coup sûr la victoire », a ajouté Jean-Pierre Fabre.

En rappel, le CAR qui annonçait des actions d’envergure et la CDPA n’étaient pas curieusement aux côtés du peuple togolais.

Mensah Olivier Liberté Hebdo

 

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