Philippe Rémond : Fort comme la mort

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Les assassins reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes.

Le 31 mars dernier, était assassiné dans un hôtel de Yamoussoukro le Français Philippe Rémond, professeur agrégé des Sciences industrielles à l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, président des ressortissants européens pour la Côte d’Ivoire. Cet ami personnel de Laurent Gbagbo déclarait ouvertement son soutien au projet de création d’une monnaie ivoirienne, devant aboutir, à terme, à la disparition du franc CFA dans toutes les anciennes colonies françaises de l’Afrique de l’Ouest

« L’homme persiste et signe : la France et l’Onu sont dans l’arbitraire ! », pouvait-on lire sur le site d’Abidjan.net le 17 janvier dernier, et ce malgré les menaces de toutes sortes dont il était l’objet depuis sa dénonciation, sur le plateau de “Raison d’État’’ (voir ici), du complot de la France contre la Côte d’Ivoire et son Président Laurent Gbagbo.

« (…) Philippe Rémond, se sachant en danger, avait quitté son domicile et s’était caché à l’hôtel, malheureusement ceux qui en voulaient à sa vie l’ont retrouvé !… (…) je dénonce avec la plus grande énergie les « barbouzes français » qui ont dans un premier temps cherché à attribuer sa mort à des forces loyales à Laurent Gbagbo afin d’instrumentaliser la mort d’un Français pour galvaniser l’opinion publique française contre le président Gbagbo, ce qui aurait été une trahison des plus cyniques de cet homme courageux jusque dans la mort (…) », écrivait le 3 avril un de ses collègues dans l’hommage qu’il lui consacre.

Une chose est certaine : demain, à Yamoussoukro, les meurtriers de Philippe Rémond seront là, dans la tribune et mêlés à la foule.

Alors, s’il est une ombre dont la menace planera sur la farce médiatique d’une investiture toute bananière, c’est bien celle de ce martyr de la France barbouzarde aux mains encore dégoulinantes du sang de ses innombrable victimes.

Doublement réduite au silence, par la violence meurtrière des parrains qui nous gouvernent et par leur inépuisable malice à mentir et à dissimuler, avec la précieuse collaboration de leurs courtisans dans les médias, la voix de ce témoin-là retentira comme le tonnerre muet des terribles règlements de comptes à venir.

Cette voix, qui saura l’entendre, et la convertir en l’énergie d’une Résistance aussi implacable que l’amour du Cantique, « fort comme la mort « , « inflexible comme le séjour des morts », et aux « ardeurs de feu » ?

Rendez-vous est donc pris, pour demain à Yamoussoukro, entre l’Amour jaloux de la vie condamnée, de la liberté confisquée, de la vérité bafouée -fort comme la mort des assassinés-, et la bête assassine.

Eliahou Abel  Lynxionaute

Jérusalem, le 20 mai 2011

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