Pétrolegate : La loi ne réprime pas le montant du détournement, mais plutôt l’acte de détournement commis en violation de la loi [Par Le Vieux]

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Peine perdue : la loi ne réprime pas le montant du détournement, mais plutôt l’acte de détournement commis en violation de la loi. C’est cet acte criminel que le journaliste Ferdinand Ayité dénonce dans son article publié par l’Alternative!

Les propos du conseil des Adjakly mis en cause peuvent être se traduire de la façon suivante : mon client s’est effectivement rendu coupable de détournement des derniers publics, un fait puni par la loi. Mais la somme publiée par l’Alternative ne correspond pas à celle que mon client a détourné. Par conséquent, mon client estime que le journaliste a porté atteinte à son honneur. Donc le juge doit le condamner de ce chef à réparer le préjudice qu’il a subi!

Ainsi donc la preuve de ses allégations réclamée à Ferdinand, ne se rapporte plus à l’acte illégal de détournement reproché aux Adjakly, mais au MONTANT de la somme détournée.

Autrement dit le juge est appelé à condamner Ferdinand, non pas pour avoir dit que les Adjakly ont volé l’Etat togolais, mais pour avoir gonflé le montant des sommes volées.

Pour faire simple, *les Adjakly ont volé un œuf appartenant à l’Etat togolais, mais Ferdinand a dit qu’ils ont volé un bœuf appartenant au même État togolais.*

L’honneur des Adjakly n’est pas sali par le fait qu’ils ont volé, ce qui est normal, mais par fait que Ferdinand a affirmé faussement qu’ils ont volé un bœuf, alors que c’est plutôt un œuf qu’ils ont volé.

Le juge, en abondant dans cette logique, fait l’impasse sur L’ACTE DE VOL pour ne retenir que la VALEUR DE LA CHOSE VOLÉE. Il acquitte le VOLEUR et condamne son dénonciateur au motif que le montant de la somme allégué ne correspond pas au montant de la somme effectivement volé.

Cette affaire nous rappelle tristement une autre encore plus pathétique. Vous nous avez bien compris. Il s’agit en effet de l’affaire d’escroquerie internationale dans laquelle étaient impliquées des personnalités illustres de la République. À peu de détails près, les deux affaires se ressemblent étrangement.

En effet, dans les deux cas, le Parquet fait l’impasse sur le point crucial du droit, à savoir l’acte délictueux en lui-même. C’est ainsi que le Procureur a reçu la plainte d’un Monsieur qui se présente clairement à lui comme étant un escroc. À ce titre, il venait se plaindre d’avoir été lésé par ses comparses qui s’étaient accaparés des sommes qu’ils avaient ensemble escroquées à une autorité d’un pays de la sous-région. Contre toute attente le Procureur avait jugé la plainte recevable et ordonné des poursuites contre les comparses du l’indélicat plaignant, faisant l’impasse sur L’ACTE D’ESCROQUERIE à la base du partage inégal des sommes volées !
L’affaire, ses rebondissements et ses suites avaient défrayé la chronique au point d’être détournée de son cadre judiciaire pour prendre indûment des dimensions politiciennes.

Revenons au procès du Pétrolegate

Cette affaire est l’occasion, non seulement d’engager une lutte conséquente et résolue contre l’impunité et la corruption sous toutes leurs formes, mais aussi et surtout de réformer en profondeur l’institution judiciaire. Il n’y a pas de justice indépendante et intègre, sans magistrats libres, passionnément épris de vérité, de justice et de probité. Cela vaut également en matière de gouvernance globale du pays

N’en déplaise à Sir Obama, si l’Afrique nègre doit se débarrasser de la funeste doctrine politique néocoloniale de l’homme fort, elle ne peut pas faire l’économie de la théorie salvatrice du citoyen patriote intègre, éclairé, courageux. Les lois et les institutions tiennent leur valeur et leur force des citoyens et citoyenne compétents, intègres, zélés pour la souveraineté nationale, la défense des intérêts vitaux du pays, la prospérité et le bien-être du peuple, la justice sociale.

Ce fut jadis des hommes et des femmes correspondant à ce profil qui ont assi la souveraineté des USA, bâti la prospérité de l’Amérique et sa puissance. Il n’y a pas de remplaçant institutionnel, ni technologique à l’acteur humain dans la conduite avisée de la destinée des peuples et des nations. Donald Trump nous en donne le contre exemple pathétique !

Le Vieux

Lynx.info

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