OBUTS : Procès à huis clos pour éviter le non-lieu ?

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Les dernières évolutions le 15 juin 2010 de la procédure judiciaire ont définitivement levé le voile et faire éclater au grand jour la dimension purement politique du procès intenté à OBUTS, par une poignée de membres démissionnaires de son Bureau National, à la solde de Faure GNASSINGBE. Méconnu dans le noble univers de la légitimité et rejeté par le Peuple togolais, Faure GNASSINGBE pour pouvoir exister, tente de museler à la fois la liberté de parole des médias et la liberté d’expression politique garanties par la constitution du Togo.

Sans le soutien massif de la population togolaise qui ne fait plus de différence entre les marches du samedi et les soutiens au rétablissement du parti OBUTS dans ses droits, lors de chaque audience au palais de justice de Lomé, le Pouvoir aurait déjà procédé à la dissolution d’OBUTS. Tous ceux qui de quelque manière ont accompagné sans ménagement OBUTS et répondu par leur présence massive devant le Tribunal de Lomé sont ici vivement remerciés pour leur patriotisme !

La puissance d’organisation des populations, depuis le 6 mars 2010, la capacité d’analyse et la force de proposition de solutions alternatives des partis d’opposition et de l’alternance politique, ont mis à nu les faiblesses profondes de ceux qui ont usurpé le pouvoir au Togo et avilissent la Nation toute entière.

En cherchant à faire taire et disparaître le parti OBUTS et son principal dirigeant, le régime confirme son enfermement dans une gouvernance basée sur la coercition qui conduit à l’autisme et à l’autarcie. De ce fait il est incapable d’apprécier la liberté effective procurée par les réseaux d’information pour tisser des liens directs avec la communauté internationale, qui reste outrée par de telles méthodes qui confinent à l’abus de pouvoir.

En réalité, la contestation toujours grandissante du Peuple togolais pour exiger la vérité des urnes et des comptes, et les graves irrégularités relevées par le rapport final de la Mission d’Observation Electorale de l’Union Européenne, empêchent la légitimation de Faure GNASSINGBE, et lui interdisent de faire avaliser par la communauté internationale un succédané de gouvernement et une démocratie palliative.

Cet échec de plus après son quinquennat désastreux, conduit Faure GNASSINGBE, à s’enfoncer dans une voie répressive, dangereuse à bien des égards pour la paix civile, qui pourrait inexorablement nous ramener aux pires moments de la dictature.

Tout ceci démontre à suffisance que le procès intenté à OBUTS est bien un procès politique, un procès d’opinion, dans lequel le droit est purement et simplement ravalé au rang des accessoires.

LA MEILLEURE REPONSE A CE PROCES POLITIQUE EST LE RENFORCEMENT DE LA MOBILISATION !

Toutes les filles et tous les fils du Togo tout entier épris de justice et de vérité des urnes, qui ne souhaitent plus voir se perpétuer à travers des générations le régime de dictature maquillée en démocratie de façade où tout se trame dans l’ombre ou dans l’opacité, doivent se mobiliser plus que jamais dès à présent. Marcher tous les samedis, toujours plus nombreux, est loin d’être du temps perdu ! C’est, au contraire, un gain de temps considérable pour installer rapidement une autre gouvernance politique capable de construire dans la confiance mutuelle notre avenir commun.

Les 22 propositions de sortie de crise formulées par le CVU le 19 mai 2010, prennent encore plus de relief dans les circonstances actuelles !

Le soutien populaire grandissant apporté au FRAC et à Jean-Pierre FABRE, et aujourd’hui à OBUTS et à Agbéyomé KODJO, est la marque par excellence de la résistance du Peuple togolais et son refus de l’imposture d’une République de la contre-vérité des urnes et des comptes au Togo.

Soutenir aujourd’hui les forces politiques qui ont choisi de ne pas trahir le Peuple Togolais et refusé de s’associer à des combinaisons politiciennes stériles et sclérosantes, c’est contribuer modestement, efficacement et pacifiquement à l’émergence de la refondation démocratique du Togo.

Les officiels de la communauté internationale ont déjà été sélectivement saisis pour leur exposer les preuves – formulées de manière non partiale – de la forfaiture électorale, et maintenant celles des motifs arbitraires de l’interdiction d’un parti politique au Togo.

Le Peuple Togolais ne désespère pas ! Malgré les crises multiples auxquelles la communauté internationale doit faire face, par la force de notre propre mobilisation et de notre organisation, elle ne saura perpétuellement oublier d’insérer le Togo sur son Agenda. Elle sait que le droit, la vérité des urnes et la liberté du Peuple togolais sont remis ignominieusement en cause par un pouvoir usurpé.

Le Peuple togolais aujourd’hui en mesure de compter ses propres forces et intelligences, tant au plan des idées que des hommes et femmes, peut trouver en son sein des solutions alternatives pacifiques fondées sur l’éthique et la justice. Après trois mois et demi de résistance citoyenne, il sait désormais sur quelles forces politiques il peut compter pour le conduire sans défaillir jusqu’au bout de la démarche citoyenne pour la Libération Nationale.

Nous devons faire de la marche du samedi 19 juin, le plus grand rassemblement populaire pour exiger le respect du droit imprescriptible à l’expression politique !

Nous devons être tout aussi nombreux le 22 juin 2010, devant le Palais de Justice de Lomé pour soutenir massivement le parti OBUTS !

Ou à toute autre date s’il y a report d’audience !

Tout en sachant que le Pouvoir viendra avec des escadrons de police pour tenter de prendre des décisions de justice dans les ténèbres du huis clos.

En avant la Résistance citoyenne, et que Dieu bénisse le Togo !

le 17 juin 2010
Le Coordinateur International Provisoire,
Dr Yves Ekoué AMAÏZO

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