Obiang Nguema. « Nous regrettons la disparition du colonel Mouammar Kadhafi »

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« Nous regrettons la disparition du colonel Mouammar Kadhafi. Prendre le relais de son combat panafricain est difficile » – Teodoro Obiang Nguema, président de la République de Guinée Equatoriale

Le chef de l’Etat équato-guinéen a donné ce mardi 14 mai 2013, à Malabo, une conférence panafricaine de la presse, devant des journalistes venus d’Afrique (Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Comores, Bénin, Rdc, Congo-Brazza, Tchad, etc). « Il y a exposé une pensée panafricaine renouvelée, qui, deux ans après la destruction de la Jamahiriya libyenne où Moammar Kadhafi exerçait un leadership moral et politique sur l’Union Africaine – et auquel le président guinéen rend hommage -, offre une alternative à un processus panafricain qui semblait brisé », analyse Luc MICHEL.

« Le temps fort du discours du président, c’est l’hommage à la vision panafricaine de Moammar Kadhafi. Un discours courageux à l’inverse et à l’encontre de la propagande occidentale », ajoute-t-il.

Ecoutons ce que dit le président Theodoro Obiang Nguema de l’Afrique, du néoclonialisme et de Kadhafi…

* Il développe une vision panafricaine après la mort de Kadhafi et défend sa mémoire :

« Nous regrettons la disparition du colonel Mouammar Kadhafi. Prendre le relais de son combat panafricain est difficile. Ce d’autant que chaque pays a sa politique et quelques différences subsistent.  Globalement, beaucoup de chefs d’Etat africains étaient d’accord avec les idées de Kadhafi et ont d’ailleurs soutenu celles-ci.

Je ne peux pas prendre le relais. J’invite plutôt les autres chefs d’Etat du continent noir à être solidaires. Certains chefs d’Etat sont téléguidés par des puissances occidentales, ils doivent éviter de tomber dans le piège des manipulations exogènes à l’Afrique, car ces puissances ne veulent pas que l’Afrique avance. »

* Il dénonce le retour au néo-colonialisme :

«  … rechercher des solutions aux maux qui minent l’Afrique. J’ai été favorable à cet échange parce que le continent africain est méprisé à l’échelon international. L’Afrique a souffert des affres de l’histoire. D’abord la traite négrière qui a consacré la violation des droits de l’Homme. On ne saurait, de notre point de vue, transformer des humains en esclaves.

Ensuite la colonisation. Une période au cours de laquelle, l’Afrique a été spoliée. Exploitation de l’homme, exploitation de nos richesses. Ceux qui hier étaient le socle de cette exploitation sont aussi à la base des diverses crises qui secouent le monde. Je citerai la crise du néo-colonialisme, de l’exploitation de nos richesses…Le souci de certaines puissances est de voir comment elles peuvent avoir accès à nos richesses. C’est ce qui s’est passé en Libye où on a déstabilisé le pays pour pouvoir contrôler les matières premières.

La presse africaine doit faire son travail en informant les Africains non pas en faisant confiance aux gens qui veulent exploiter ou détruire l’Afrique. C’est à ce titre que nous continuons à demander des indemnités pour le dédommagement de l’Afrique, victime de l’esclavage et de la colonisation et aujourd’hui du néo colonialisme. L’Afrique est un continent déclaré pauvre. Si nous sommes pauvres, c’est à cause de l’exploitation de nos ressources. Ceux qui n’aiment pas l’Afrique utilisent des expressions dénuées de sens du genre «Biens mal acquis» alors qu’ils disposent des propriétés en Afrique. »

* Dans cette optique anticolonialiste, le président Teodoro Obiang Nguema refuse les diktats occidentaux :

« Je n’accepte aucune leçon de gouvernance de la part de gens qui n’ont pas hésité à piller systématiquement et qui continuent de piller l’Afrique. Je n’ai aucun complexe vis-à-vis de dirigeants occidentaux. »

« Nous donnons la priorité à la coopération sud-sud, à la coopération interafricaine. Car nous devons d’abord resserrer nos liens. N’oubliez pas que cela fait seulement cinquante ans que nous nous sommes débarrassés du joug colonial. Il faut du temps pour mettre les bases du développement. Mais nous sommes optimistes et notre volonté est que l’Afrique grandisse. »

« Nous n’attendons rien de la presse occidentale, pour agir dans le sens de construire l’Afrique (…) La presse occidentale donne une image négative de l’Afrique. »

En 2011 Theodoro Obiang Nguema s’était opposé à l’agression occidentale contre la Jamahiriya

Alors président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef d’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, avait condamné à Genève les interventions étrangères en Côte d’Ivoire et en Libye.

Teodoro Obiang Nguema avait particulièrement rejeté l’intervention militaire étrangère en Libye, où la Jamahiriya du colonel Kadhafi était la cible depuis le 15 février d’un coup d’état organisé par l’Occident, vite transformé en guerre civile, puis en agression étrangère par l’OTAN, le Qatar et la Turquie islamiste d’Erdogan.

« Je crois que les problèmes en Libye doivent être résolus de façon interne et non pas au travers d’une intervention qui peut être apparentée à une intervention humanitaire. Nous l’avons vécu en Irak », avait-il estimé.

KH pour ELAC & ALAC Committees

With Cameroon Voice / 2013 05 17 /

ELAC Website

(Déclaration de Teodoro Obiang Nguema d’après le résumé réalisé par Frédéric BOUNGOU et Alain NJIPOU pour Radio Cameroonvoice)

 

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