Ainsi titrait un auteur dans son livre «Pour ne pas que de fausses solutions deviennent de vrais problèmes». Les pays appauvris, pudiquement appelés sous-développés, en général et les pays africains en particulier vivent cette amère réalité.
La vision française des rapports avec ses ex-colonies est celle d’un pays avec ses ennemis ; c’est une vision de relations entièrement et exclusivement fondées et consacrées à ses seuls intérêts à telle enseigne que tout responsable politique africain qui voudrait privilégier une relation gagnant-gagnant avec cet ancien ( ?) colonisateur fait systématiquement l’objet d’un matraquage nuisible et dévastateur contre sa personne et son pays: propagande mensongère faisant passer une telle personne pour un dictateur, un criminel, un cannibale ….; usage itératif et grotesque du mensonge pour se forger une image de pays attaché à la démocratie, au progrès des états en développement.
Il apparait clairement que, depuis les indépendances factices, les solutions au sous-développement des pays africains proposées par la France et ses suiveurs du club de sadiques et voraces impérialistes occidentaux (CSVIO) se sont avérées de graves problèmes, jusqu’ici restés sans solution.
Quelques exemples l’attestent éloquemment : la Zone Franc imposée par la France à ses ex-colonies pour permettre à cette puissance de toujours tirer profit des devises de ces pays et de continuer d’imposer ses points de vue à ces états dit indépendants. C’est ainsi que dans sa guerre contre la Côte d’Ivoire de Gbagbo, elle peut imposer la fermeture de toutes les banques exerçant sur le territoire ivoirien. Comment comprendre que la France puisse disposer d’un droit de véto dans la gestion d’une monnaie qui n’est pas officiellement la sienne? Ceci montre bien l’esclavage monétaire de ces pays et que l’alliance monétaire avec la France, au lieu d’être une solution, est aujourd’hui le pire problème auquel sont confrontés les pays francophones.
Un deuxième exemple est celui des échecs successifs et patents des plans d’ajustements structurels (les fameux PAS) et autres facilités d’ajustement structurel renforcé (FARS) censés apporter le développement. Et pourtant, la Corée du Sud, qui a refusé le diktat de ces institutions de Bretton Woods, a pu prendre son envol, montrant ainsi que ces solutions ne sont que des cauchemars pour les pays vassalisés. A la vérité, les solutions du groupe de la Banque Mondiale et de la France ne sont que des instruments de préservation des intérêts égoïstes des puissances impérialistes.
De plus, après avoir subi la longue et honteuse traite négrière pour laquelle Hollande refuse tout dédommagement, malgré ses lourdes conséquences génocidaires, les africains, appelés péjorativement indigènes par les impérialistes occidentaux, ont été confrontés à la colonisation. Ce fut le début d’une autre période de déshumanisation de l’homme noir. Après ces déportations massives des forces vives, les africains rescapés de ce génocide des noirs ont assisté impuissants, après de nombreux autres massacres, à la colonisation, au partage et au morcellement de leur continent, selon la convenance des colons et au détriment des populations autochtones.
Une autre fausse solution est le néocolonialisme que ces impérialistes imposent hypocritement et malicieusement aux africains. Pour passer inaperçus et préserver leur image de pays se disant civilisés et démocratiques, ils se sont fait remplacer à la tête des états africains par des leaders politiques malléables, sans aucune assise populaire et bien souvent des renégats, avides d’enrichissement rapide et facile, corrompus et donc embrigadés dans les chaînes de chantage des pays impérialistes.
Si , malgré tout, quelques leaders aux idées souverainistes réussissent à se faire élire par les populations (exemple du Président Gbagbo), la France et ses amis du CSVIO fomentent des coups d’état, des guerres, des rébellions pour empêcher ces dirigeants patriotes de dérouler efficacement leur programme de gouvernement.
Qu’importe les massacres, les tortures, les expropriations, la famine et autres souffrances endurées par les populations. Seul compte pour la France l’objectif de déstabilisation et de changement de régime pour préserver ses intérêts égoïstes. Elle peut alors, impunément, tuer et/ ou faire tuer autant d’africains, des sous-hommes, selon elle. Comme on l’aperçoit, les solutions imposées aux africains sont depuis devenues de vrais problèmes. Il est donc clair que les africains ne doivent pas se tromper d’ennemi.
En Côte d’Ivoire, la France, pour réussir son coup d’état, a utilisé un conglomérat de rebelles entretenus par Ouattara et de partis d’opposition dont les principaux sont le RDR et le PDCI-RDA de Bédié.
Pour installer Ouattara au pouvoir, la France de Chirac a imposé à Marcoussis ce regroupement d’opposants rebelles à Bédié. Ce dernier n’avait pas d’autre choix que de se soumettre au diktat de la France afin d’éviter des poursuites judiciaires pour enrichissement illicite. Il est vrai que les richesses acquises par cet homme n’ont pas toujours été de façon honnête ; les surfacturations dévoilées par Houphouët ayant été la cause de son renvoi du gouvernement sont une preuve éloquente. De plus, les nombreux comptes ouverts dans les banques suisses et autres paradis fiscaux, alimentés par les surfacturations et autres détournements de fonds dont la France a connaissance, peuvent à tout moment faire l’objet de saisie et constituent une source non négligeable de chantage.
C’est pourquoi, il peut mettre au service de Ouattara et surtout de la France, le PDCI-RDA d’ Houphouët devenu PDCI-RDR de Bédié. Sinon, comment comprendre cette alliance contre nature quand on se souvient que Bédié dans son livre « Les chemins de ma vie » a déclaré que Ouattara était un national burkinabè et qu’il avait même lancé un mandat d’arrêt international contre son ancien rival, devenu son allié par la volonté de la France.
Si Bédié demeure inexcusable dans son soutien à la dictature féroce que vivent aujourd’hui les ivoiriens, il faut comprendre que la situation dans laquelle il est empêtré est la solution française pour soumettre les dirigeants africains par le chantage toujours possible sur eux. C’est ainsi que l’Afrique continuera d’être spoliée de ses richesses.
S’agissant de Ouattara, non seulement il vit la situation de Bédié en pire mais en plus il a les mains couvertes du sang innocent de milliers d’ivoiriens depuis son intrusion dans le microcosme politique de la Côte d’Ivoire. Il peut donc à tout moment être poursuivi pour crimes économiques et pour crimes contre l’humanité et même de génocide par les tribunaux français et par la CPI. Un tel individu ne peut qu’être au service de ses mandants. C’est pourquoi, il peut fouler au pied la constitution ivoirienne, en ne déclarant pas ses biens aux origines douteuses, en s’accaparant tous les pouvoirs, et en dirigeant le pays d’une main de fer.
Aujourd’hui, la solution de la France pour la Côte d’Ivoire est l’endettement à outrance et une dictature féroce. Il s’agit pour Ouattara d’appliquer fidèlement cette solution pour mettre à terme économiquement à genou ce pays et décapiter toute opposition à ce régime tortionnaire imposé par la France. C’est donc la France qui a jeté en prison tous les pro-Gbagbo et qui continue de les y maintenir, alors qu’apparemment elle parle de réconciliation pour endormir certaines populations naïves.
Le problème en cette terre d’Eburnie n’est donc pas Bédié ni Ouattara, encore moins un quelconque parti politique, mais cette France insatiable, vorace et honteusement impérialiste qui empêche les états africains d’être véritablement indépendants. C’est donc à cette France qu’il faut s’en prendre ; il faut aux africains comprendre que la lutte pour l’indépendance des leurs états est encore très actuelle et doit être menée avec acharnement et persévérance pour espérer remporter la victoire.
L’ennemi étant identifié, Dieu, le juste juge, se chargera, au temps marqué, de faire justice à tous les peuples opprimés.
NANWOULET G. Simone