Une fois n’est pas coutume. Les Chinois réputés taiseux sur les dessous de leurs affaires en Afrique et plus précisément au Togo, ont délié un peu leur langue à la faveur d’une discussion. A propos de la qualité des infrastructures routières qu’ils réalisent dans le pays, ceux-ci ont été catégoriques : « Petit argent, petite route ». Comme pour dire que, la qualité d’une route dépend des moyens financiers débloqués à cet effet.
Ces dernières années, les chantiers d’infrastructures routières se multiplient à Lomé la capitale et à l’intérieur du pays. Aux côtés des entreprises nationales notamment CECO GROUP, GER, CENTRO, MIDNIGHT SUN, et internationales, EBOMAF, SBI, SOROUBAT, SOGEA SATOM, EIFFAGE, COLAS, se trouvent les Chinois de la SNPCT. Ces derniers ont décroché les marchés de construction du grand contournement de Lomé et des contournements de la faille d’Alédjo et de Défalé. Mais il se trouve que ces Chinois sont sur la sellette depuis que des anomalies ont été constatées sur le contournement de la faille d’Alédjo sur la Nationale N°1. Eh bien, pour montrer leur bonne foi, ces Chinois accusent le ministère des Infrastructures et des Transports de ne pas jouer franc jeu quant au respect des clauses du contrat. Pour eux, c’est en fonction de ce que l’on met à leur disposition comme moyens financiers que les travaux sont exécutés. Ce qui est normal car, personne ne peut débloquer peu pour s’attendre à plus. « Petit argent, petite route », lancent-ils comme pour signifier que des coupes réglées sont faites dans les financements des routes au Togo. Ce qui est au fait un secret de polichinelle. Tenez, lorsqu’ils annoncent 25 milliards par exemple pour une voie, ce ne sont pas les 25 milliards qui sont effectivement débloqués au final. Une part non négligeable prend d’autres destinations. La dernière fois, le ministre des Infrastructures et des Transports Ninsao Gnofam s’est permis un petit show à propos de ce contournement de la faille d’Alédjo. Il avait dit en substance qu’il revenait aux Chinois de refaire les travaux bâclés sur cette voie ce, avec leurs propres moyens. Sauf qu’il n’a pas soufflé aux Togolais que, c’est au vu du montant débloqué à cet effet que les Chinois ont jonglé pour en arriver là.
« Les mêmes contorsions à chaque fois pour venir chanter des conneries aux autres. C’est pourri depuis dans ce ministère des Travaux Publics aujourd’hui Infrastructures et des Transports. Sinon, ce ministre Ninchao ou quoi là peut dire ce qu’il a pu offrir comme cadeau à l’entreprise CECO pour que les véhicules appartenant à celle-ci déversent régulièrement des cartons de présents chez lui à la maison. Les gens oublient que le Togo est petit», lâche une source sous couvert de l’anonymat. A l’allure où vont les choses dans le secteur des infrastructures, il faut une agence des grands travaux dotée de personnalités sérieuses pour arrêter l’hémorragie. Le phénomène des travaux d’infrastructures routières bâclés ne se limite pas au seul contournement de la faille d’Alédjo.
A Lomé, la plupart des voies réalisées par CECO dans la nouvelle préfecture d’Agoè sont déjà dégradées alors qu’elles n’ont pas encore été réceptionnées. A ce propos, le ministre Ninsao Gnofam et ses collaborateurs qui se sucrent et continuent à se sucrer auprès des mêmes entreprises, ne disent mot. Ils n’ont pas le temps à ça puisqu’après tout, le Togo pourra emprunter de nouveau pour réhabiliter les mêmes voies dans deux ou trois ans. A ce rythme, ce n’est pas demain matin la fin de la corruption, des retro-commissions, des bakchichs et autres dans le domaine des infrastructures au Togo. Ou bien le ministre Ninsao Gnofam, le nouveau Crésus qui achète tous les terrains autour de sa maison à Agoè et qui n’en finit pas avec son arrogance légendaire, peut-il dire le contraire ?
Malika Igomzikpé & Pâ Tamba
Lynx.info
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