Peut-être, comme la Révolution Permanente, vous n’avez connu et donc pu pas porter assez tôt, votre attention sur le travail immense abattu par cette organisation qui s’est voulue probablement discrète durant la période électorale de 2010 en Côte d’Ivoire.
Mais depuis les révélations de Médiapart, la Révolution Permanente passe sans cesse en revue les analyses publiées par cette ONG. Aujourd’hui, il nous plaît de partager avec vous cette autre analyse courte, précise et très pertinente qui révèle comment et pourquoi le Président GBAGBO a gagné les élections le 28 novembre 2010.
« Publications du 08 Novembre 2010 – www.interwatch.org/publications
Les résultats des élections en Côte d’Ivoire donnés par la CEI au 1er tour sont: Gbagbo 1 750 000 voix, Ado 1 450 000 voix, Bédié 1 150 000 voix. Pour passer la barre des 50% Gbagbo a besoin de 425 000 voix de Bédié tandis qu’Ado a besoin de 725 000.
Les électeurs de Bédié en majorité du groupe Akan attachés aux valeurs monarchiques et à la propriété terrienne, voient d’un mauvais œil un Ado perçu comme le candidat de l’étranger et près à distribuer la nationalité ivoiriennes aux étrangers pour que ces derniers bénéficient des mêmes droits de propriété en milieu rural comme le stipule le code foncier rural.
Par conséquent il sera plus facile à Gbagbo, défenseur de la souveraineté nationale, d’obtenir ses 425 000 voix des électeurs de Bédié qu’Ado de réunir les 725 000 voix malgré l’appel de Bédié. Sauf surprise, le combat ne sera pas facile pour Ado d’effacer son image de candidat de l’étranger après l’erreur de Dakar. »
Les manifestations de cette analyse d’International Watch lors du Second
Les 725 000 voix dont avait besoin Monsieur Ouattara représentent dans l’électorat de Monsieur Bédié, un taux de 63% de report de voix. Cependant les 725 000 voix représentent 12,66% des 5 725 721 électeurs inscrits au niveau national.
Qu’est ce que ce chiffre de 12,66% impliquait donc ?
Premièrement, il mettait Ouattara dans l’obligation d’obtenir un report de voix mécanique sans dispersion, de Bédié à lui.
Deuxièmement, il rendait obligatoire le même taux de participation qu’au premier Tour des élections.
Troisièmement, si au second Tour, il y a un taux d’abstention de voter qui empêche Ouattara d’atteindre 12,66% de report de voix de Bédié ou de tout le RHDP, c’est qu’il a perdu les élections.
Mais chose plus importante, le Président GBAGBO avait moins besoin du report de voix que de l’abstention des militants de Bédié.
Cela veut dire quoi concrètement ? Mathématiquement, plus il y a des abstentions de participer, plus le taux de 38,04% obtenu par le Président GBAGBO au premier Tour augmente mécaniquement au second Tour.
Or, avant de déclencher la fraude électorale franco-onusienne, le taux de participation unanimement affiché au second Tour était de 70% contrairement au Premier Tour où il y avait 83% de taux de participation. C’est-à-dire que par rapport au Premier Tour, 13% des électeurs n’ayant plus leurs candidats dans la course, ne se sont pas déplacés pour voter et parmi ceux-là, il y a au moins 95% qui sont des électeurs de Bédié, les autres candidats RHDP ayant obtenu moins de 70 000 électeurs tous scores cumulés.
Conséquences :
Le pronostic de l’ONG International Watch se confirme. En effet, avec 13% de taux d’abstention par rapport à la participation de 83% du Premier Tour, c’est 751 983 Baoulés et autres Akans qui s’abstiennent de voter celui qu’ils appellent « le Mossi ».
Ainsi, ils ont permis à Laurent GBAGBO de gagner les élections. En effet, en déduisant les 751 983 abstentions des 4.843.445 Votants au premier Tour, il reste 4 091 461 votants au Second Tour. En supposant que le Président GBAGBO conserve d’abord ses 1.756.504, son taux de 38,04% du Premier Tour devient 42,93% au Second Tour. Il lui reste alors 7,07% de report de voix du Premier Tour soit 324 431 électeurs plus une voix pour gagner les élections ; ce qui devrait donner 1.756.504 + 324 431 + 1 = 2 080 936 voix pour gagner les élections.
Or, malgré la volonté inébranlable de nuire et la fraude massive, Youssouf Bakayoko lui-même a annoncé que Laurent GBAGBO a obtenu 2.107.055 voix au Second Tour. Cela est donc très clair. Il fallait à GBAGBO 2 080 936 voix pour gagner les élections. Il en a obtenu selon eux-mêmes, 2.107.055 voix soit 26 119 voix de plus qu’il ne lui en fallait. Tirez en vous-mêmes la conclusion.
C’est pourquoi la Révolution Permanente pense, aujourd’hui plus que jamais, que pour la manifestation de la vérité, une attention particulière doit être portée aux données publiées par l’ONG International Watch (www.interwatch.org/publications).
A Très bientôt.
Hassane Magued