L’indécente vie de riches des Adjakly à travers une folie immobilière : »Togo Phoenix Corporation » incluant barons du régime et fils [Par Anani Sossou]

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Le procès Fabrice Adjakly contre le journal « L’Alternative » est repoussé d’une semaine, une véritable fuite en avant qui permet aux Togolais et à tout citoyen révolté par les révélations du #PetroleGate de prendre position, de se documenter sur ce qui est fait de l’argent du contribuable et de demander que justice soit rendue pour que ceux qui prennent des largesses avec les deniers publics soient châtiés.

Le scandale des 400 à 500 milliards ponctionnés dans l’achat du carburant par la famille Adjakly à travers le Comité de suivi des fluctuations des prix des produits pétroliers (CSFPPP), une structure liée au ministère du commerce, a ouvert la boîte à pandore qui permet de s’intéresser de près à cette famille dont personne n’a vraiment entendu parler dans ce pays. En s’y intéressant de près, on découvre une famille complexe dans laquelle le patriarche le vieux, s’apparente à Bill Gates dans la philanthropie mais rien qu’au sein de son clan composé au-delà des liens de sang, de coquins, de coquines et toute une bande organisée qui ratisse large dans l’accaparement du pactole des énergies au Togo.

Folie immobilière familiale

Comme l’avait révélé le confrère L’Alternative, Fabrice l’héritier déchu disposerait d’un ranch en Afrique du Sud dans lequel il mène sa vie de pacha. Pour ne pas léser ses autres progénitures, le père dans sa générosité s’est donné le devoir d’acquérir deux duplex à ses filles à la Cité Mokpokpo près du Lycée technique d’Adidogomé dans la banlieue ouest de Lomé, une cité destinée avait-on dit, à des logements sociaux. Mais en consultant la fiche de renseignement de ce projet immobilier que nous avons retirée auprès de la société qui gère lesdits logements (voir la copie ci-dessous), nous nous sommes rendus compte que cela n’a rien de social et qu’en réalité ces logements sont destinés à des familles riches.

C’est ainsi que le patriarche Adjakly aurait acquis deux duplex d’une valeur brute de 75 millions de franc Cfa pour chacune de ses deux filles. Mais en réaménageant pour les mettre au goût des acquéreurs, ce montant peut grimper jusqu’à 100 millions de nos francs et d’après certaines sources confidentielles sur le site de la cité Mokpokpo, une société libanaise serait chargée de mettre tout le luxe dans lequel doivent vivre ces filles de riche.

Au-delà de ses filles et dans la même cité, le père Adjakly aurait également doté une de ses connaissances, qui nous apprend-on, serait son assistante dans sa société, d’un autre duplex d’une valeur de 42,5 millions de fcfa et dont l’aménagement avoisinerait les 60 millions. Cette générosité envers son assistante serait aussi étendue à la petite sœur de celle-ci. Ce qui fait de Adjakly père l’un des principaux acquéreurs des villas de la Cité Mokpokpo. Il serait donc le véritable propriétaire de 4 villas dont la valeur brute est de 235 millions fcfa. En y ajoutant les prix des réamenagements, ce montant flambe à 320 millions fcfa. Ce n’est pas donné au citoyen ordinaire togolais. Et ceci sans compter le mobilier qui va s’y ajouter.

Le patriarche lui-même n’est pas du reste dans cette folie immobilière. Pour étendre sa résidence située près du Lycée français de Lomé au quartier Nyékonakpoè (voir en images), il a racheté la maison mitoyenne à la sienne d’une valeur estimée à 60 millions, l’a fait casser pour en faire un emplacement pour fourneaux de barbecue en bordure de piscine autour de laquelle s’agglutine son cercle fermé les jours de fête et les week-ends avec de gros cigares à la bouche et de grandes crues.

Togo Phoenix Corporation, une véritable nébuleuse

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Depuis la dislocation de la société « Management Corporation » suite à des querelles familiales et le retrait des signatures au fils Fabrice Adjakly, le père avait créé une nouvelle structure qui joue exactement le même rôle que la défunte société mère. « Togo Phoenix Corporation » dont le siège est à Tokoin Hôpital, est une véritable nébuleuse, un mélange des genres. C’est au siège de cette nouvelle société que les comptables des marqueters (propriétaires des stations d’essence) vont déposer les chèques pour leur approvisionnement en carburant.

Or il se fait que le fils d’un des barons du régime depuis déjà 50 ans, Yakine Barqué, membre du CSFPPP en charge du secteur gaz butane, travaille également à « Togo Phoenix Corporation » la société Adjakly qui achète le carburant pour le Togo. Un délit d’initiés en clair.

En faisant des rapprochements, il apparaît que le très discret Barry Moussa Barqué, par ailleurs le monsieur Mines et Énergie au Togo pendant près de 35 ans sous le règne de feu Eyadèma Gnassingbé serait un proche du patriarche Adjakly depuis le moment où celui-ci travaillait dans les années 70 à 80 au sein de la défunte CIMAO, société d’État qui a coulé à cause de la cupidité de ses dirigeants et cadres.

Structure des prix des produits pétroliers, l’État grand gagnant ?

En consultant la structure des prix des produits pétroliers (voir les fiches ci-dessous) il apparaît à l’évidence que plusieurs taxes reviennent au trésor public. Or pour l’acquisition du carburant c’est la société privée des Adjakly « Togo Phoenix Corporation » qui vend le pétrole aux marqueters. Par quel mécanisme l’Office Togolais des Recettes (OTR) récupère-t-il ces taxes pour le compte de l’État ? Les marqueters paieraient-ils une double taxe ? Celle de la commande du carburant à la société Adjakly et celle des stations d’essence ? L’actuel ministre du commerce et de la consommation locale Kodzo Adédzé qui était le Commissaire général à l’OTR avant d’être nommé à son poste actuel doit avoir une idée sur cette question. Et de ce fait au procès Francis Adjakly contre L’Alternative, l’office togolais des recettes doit aussi être convoqué à la barre pour fournir toutes les explications sur la procédure qui permet à l’État de récupérer ses taxes à travers les commandes de Togo Phoenix Corporation et des marqueters.

Le scandale de l’approvisionnement du Togo en produits pétroliers est un gros dossier qui risque d’éclabousser tout un pan de l’appareil de l’État tellement les liens sont énormes entre les rapaces qui se sucrent à volonté depuis des années. Ce scandale qui, dit-on, embarrasse le Chef de l’État Faure Gnassingbé, l’a mis en colère au point de demander que toutes les responsabilités soient situées, doit sonner le glas de la corruption et du vol des deniers publics au Togo. L’audit crié par Kondo Komlan, le coordinateur du CSFPPP à la TVT ne doit pas être un vain mot ou un effet d’annonce. Cet audit doit être confié à une société privée indépendante qui doit faire un véritable travail de fourmis pour sortir les gros lièvres qui permettent aux Adjakly de mener une vie de magnat digne des princes des monarchies du Golfe.

Personne ne reproche à aucun Togolais d’être riche ou de le devenir. Mais que cette richesse soit légalement acquise. Cela permettra d’ailleurs d’avoir de la plus value pour le pays à travers la création d’emplois. Mais il se fait qu’au Togo, les riches se sont enrichis illégalement et pire refusent de distribuer cette richesse à travers la création de sociétés pourvoyeuses d’emplois.

Anani Sossou

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