Les mânes du Faso s’agitent dans leur tombe;
Le coup d’état revient; des centurions de l’ombre
Décident de plomber tout espoir nouveau-né
Qui n’aurait pas l’aval des pouvoirs surannés.
Pourquoi a-t-il fallu déranger Sankara
Qui reposait en paix la-bas près de Ouaga,
Profaner ses restes pour des laboratoires,
Ressusciter l’envie d’honorer sa mémoire?
Voilà que reviennent ses fervents ennemis,
Ceux dont les gâchettes lui ont ôté la vie;
Vous pouvez être sûrs qu’ils préparent dans l’ombre
La mort de ce dossier devenu une bombe.
Le flambeau du peuple que l’on cloue au poteau
Ne va jamais mourir; il est si dur de peau;
Et plus tôt on le sait, et mieux chacun se porte;
Putschistes arrêtez! Car nul ne vous supporte.
Libérez Kafando, les rues et boulevards;
Laissez aussi Zida et on verra plus tard
Le traitement qu’il faut réserver à vos crimes;
Tout sang versé se paie jusqu’au dernier centime.
Joseph Kokou Koffigoh
Poème inédit
Lomé le 18 septembre 2015
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