L’ex ambassadeur de Gbagbo en Afrique du sud charge Soro « Tu vas à Gagnoa pour te moquer des parents du vieux »

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Lettre à Soro Guillaume: Quand tu sera à Gagnoa dis aux parents du vieux, , que tu es responsable de tous les malheurs qui s’abattent sur eux

 

Monsieur le Premier Ministre, cher frère…

J’ai appris que tu iras bientôt à Gagnoa, chez toi. Je voudrais juste te rappeler que je ne serai pas à l’accueil, pour des raisons bien évidentes d’exil forcé. Aussi, si tu as bien reçu la lettre de notre grande sœur Marie Odette Lorougnon, verras- tu que le vieux n’est pas à Mama non plus. Quand tu t’arrêteras à Gnaliepa, comme tu l’as prévu, tu constateras ce que Marie Odette disait dans sa lettre, à propos de la mère du vieux. Elle n’y sera pas. Elle a dû rallier le Ghana à plus de 90 ans, sur une pirogue lorsque les tueurs de ton ‘armée ‘ semaient la terreur à Gnaliepa justement. Et jusque là, elle est toujours au Ghana, en exil. Avec tous ses autres enfants et petits enfants. Sauf Michel que vous avez pris en otage, ton patron et toi.

Tu passeras sûrement par Kpapekou. Alors là, tu trouveras ton partenaire dans le sang qui, souviens toi, avait juré aux premières heures de ta rébellion, boire un jour dans le crâne du vieux. Mais par la grâce de Dieu, ce vil dessein n’a pas pu être accompli. Oui, le rebelle qui fait aujourd’hui la pluie et le beau temps à Gagnoa, ne manquera certainement pas de te faire visiter son nouveau domaine en finition, fruit de sa part du gâteau obtenu lorsque vous avez versé le sang des ivoiriens que tu dis aimer tant, avant de faire main basse sur les banques et autres ressources, dans les régions, sous le contrôle de ta milice.

J’ai lu dans la presse que tu iras aussi dans le village de ton ancien secrétaire à l’organisation, le ministre Blé Goudé Charles. Si tu ne l’y trouves pas, tu n’en seras pas surpris puisqu’il est détenu dans une « résidence protégée » selon le gros bras de votre patron.

Cher frère, Pour revenir au sujet de ma lettre, permets moi de te ramener à celle de notre grand sœur Marie Odette Lorougnon. Oui Frère, tu vas à Gagnoa pour te moquer des parents du vieux. Tu le fais parce que tu sais que le vieux n’est pas rancunier. Il ne t’en voudra pas, il n’en veut d’ailleurs à personne. Même pas à ton patron dont il n’a plus prononcé le nom depuis plus de 2 ans. Il prie, il prie sans cesse, pour que le sang humain que vous continuez de boire ne vous passe pas de travers et qu’un jour, vous ayez compassion des ivoiriens. Mais en le faisant frère, tu toucheras à la dignité des filles et des fils de Gagnoa. Et ça tu risques de le payer cher, tôt ou tard… Puisque tu vas à Gagnoa pour narguer les parents de Gbagbo et pour mettre des fétiches dans la maison du vieux, comme nous le rapportent certains de vos proches, tu ne manqueras donc pas de donner tous les détails de tes prouesses pour les convaincre définitivement de ce que le super héros, c’est bien toi.

C’est pourquoi frère, je te prie de ne pas oublier les détails suivants: – Dis aux parents du vieux, ce paisible peuple, que tu es responsable de tous les malheurs qui s’abattent sur eux. Dis leur que c’est toi qui, pour aider ton patron a attaqué le régime de leur fils et que tout ce que nous vivons aujourd’hui est parti de là. – Dis aux parents du vieux que tu n’as jamais respecté aucun des accords que tu as signés avec leur fils pour ramener la paix en Côte d’Ivoire, après avoir divisé le pays en deux et tué des milliers d’ivoiriens pour asseoir ta milice. – Dis aux parents du vieux que tu as essayé en vain de le convaincre de te maintenir comme premier ministre. Dis leur que le vieux avait effectivement gagné les élections mais comme il avait refusé ta proposition de te garder premier ministre après sa victoire, tu as décidé de rester dans ton milieu naturel. Oui, là où il t’était plus aisé de marchander le poste de premier ministre avec tes rebelles qui de toutes les façons comprendraient difficilement que tu leur demandes de suivre le vieux, c’est à dire quelqu’un qui n’aime pas le sang. Ne dit-on pas que c’est toi qui, au plus fort de vos incertitudes dans “le Golf” proposa à ton patron ”l’ingénieuse” idée de faire tuer les ivoiriens autant que faire se peut, même ceux de votre camp, car c’est ce que Gbagbo n’aime pas?!!

Dis aux parents du vieux, comment tu as aidé à massacrer 2000 jeunes civils qui s’étaient constitués en bouclier humain devant la résidence de leur fils afin que ce dernier ne soit pas tué, selon vos vœux chers. N’as-tu d’ailleurs pas dit que si Gbagbo a eu la vie sauve, c’est grâce à toi? Cela ne veut-il pas pas dire que ordre a été donné pour qu’on élimine le vieux? Va donc plus loin, cher frère, en disant à nos parents qui a donné l’ordre de tuer le président Gbagbo. Sarkozy ou Ouattara? Nous voulons le savoir. L’occasion t’en sera donnée à Gagnoa.

Tiens, j’allais oublier! Quand tu seras à Kpapekou, tu demanderas à ton partenaire dans le sang de te conduire chez moi. Là, tu diras à mes parents que c’est toi qui a fait venir les rebelles qui tuaient et cassaient tout sur leur passage. ils auront sûrement le coeur en paix quand ils verront enfin le super héros qui est à la base de la mort de leur fille, ma tante Abié Solange décédée dans la brousse où elle avait trouvé refuge pour échapper à tes « vaillants guerriers ». Malade en pleine forêt et contrainte de ne plus se soucier que de la nourriture, elle a fini par y trouver la mort au grand plaisir de ses nouveaux compagnons et amis de circonstance: les animaux sauvages et autres bêtes de la forêt… Mais ne t’en fais pas frère, je ne t’en veux pas. J’espère que ton patron et toi, vous me permettrez un jour de venir m’incliner sur sa tombe…. En attendant je prie. Je continue de prier pour ne pas devenir méchant à mon tour…. Amen!

Cher frère, tu m’en voudras certainement si je ne dis rien sur la vraie raison de ton voyage, ô combien médiatisé sur Gagnoa, chez toi. Tu sais , chez nous à Accra on dit: ‘ton intelligence te fatigue’… Tu vas à Gagnoa frère, pour préparer le terrain par rapport à ce que tu vois venir. Tu sais très bien ce qu’il faut faire pour ne pas aller en prison à la Haye. Et tu sais qu’un Gbagbo à la CPI, c’est la garantie que ta cellule t’y attend. Mais, tu n’as plus vraiment toutes les cartes en main et la CPI ne ratera aucune occasion pour te coincer. C’est donc le moment de créer les conditions pour te positionner du bon côté de la conscience comme tu as su, si souvent le faire. En allant dans le village de Gbagbo, tu veux non seulement montrer aux juges de la CPI que si tu peux y être et t’y pavaner à loisir, c’est parce que tu n’as rien fait et que même son village sait que c’est Gbagbo qui est à la base des malheurs des ivoiriens, mais tu veux aussi convaincre les populations de Gagnoa que tu es le seul qui peut sortir leur fils des mains de la justice internationale. C’est pourquoi, pour rien au monde, tu ne manqueras de répéter ton mantra aux parents du vieux, que « si Gbagbo est encore en vie, c’est bien grâce à toi ». Tu ajouteras aussi, assez prudemment, que ton patron ayant un cœur plein de haine inutile, le moment est venu de se serrer les coudes; et que c’est fort de leur soutien seulement, que tu arriveras à obtenir la libération du vieux…

Les gens de Gagnoa te recevront, certainement, mais le cœur en peine. Ils n’ont pas le choix parce qu’ils ont peur de ta horde de sauvages. Ils ont trop subi les affres de cette milice que tu oses appeler ton armée pour oser se rebeller contre toi. Mais Frère, ta manipulation, cette fois, ne prospérera que le temps d’une visite. Tout le monde connait désormais ton jeu. Tu ne réussiras pas à arrêter le cours de l’histoire tel que décidé par Dieu, même si dans ton milieu tu es désormais considéré comme un dieu. Gbagbo sortira de prison parce que innocent, et le monde saura qui a engendré la guerre en Côte-d’Ivoire et de ce fait tué des milliers et des milliers de civils. La libération de Gbagbo et cette vérité sur les vrais responsables des massacres des ivoiriens entraîneront à coup sûr la réconciliation effective des fils et filles de notre beau pays.

Frère, je voudrais m’arrêter ici, et te présenter mes excuses, à toi et à tous nos frères, à qui tu passeras ma lettre pour commenter avec eux la déception qu’elle provoquera, surtout venant d’un frère. Mais on en reparlera certainement un jour quand on se retrouvera avec tous les autres. Je pense à OK, Kabila, Pickas, Navigue, Zeguen et tous les autres qui sont aujourd’hui exclus du ‘vivre ensemble’. Bien sûr, si Dieu permet que nous soyons tous en vie, libres et bien portants quand l’heure aura sonné. D’ici là, porte toi bien , bon séjour sur la terre de mes ancêtres et que mon Dieu te garde.

Ton frère, Dr ABIE Zogoé Hervé-Brice

Medecin

Ancien Ambassadeur de la Côte D’ Ivoire en Afrique du Sud.

Ancien representant du FPI en Afrique du Sud.

Fils de Gagnoa, en exile

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