Togo. Les Sécurocrates chassent Houngbo !

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Démissionnaire le 11 juillet, le premier minsitre Gilbert Houngbo a payé son ouverture d’esprit dans un contexte de plus en plus tendu à l’approche des législatives d’octobre.

Nommé chef du gouvernement en 2008, l’ancien fonctionnaire du PNUD Gilbert Fossoun Houngbo a payé au prix fort sa volonté de pacifier le champ politique togolais, une posture loin d’avoir été du goût des hauts gradés. Solon nos osurces, sa soudaine démission, le 11 juillet, est intervenue à l’issue d’un contentieux avec le colonnel Yotrofei Massina, patron de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR, services secrets), et le général Mohamed Atcha Titikpina, le chef d’état major des Forces Armées togolaises (FAT).

Fin juin, Gilbert Houngbo avait réuni plusieurs ambassadeurs occidentaux en poste à Lomé, dont le Français Nicolas Warnery, pour leur faire part de sa volonté d’autoriser à l’avenir toute manifestation de l’opposition et de libérer la cinquintaine de personnes arrêtées lors de celles de juin. Ces engagements fermes pris de vant le corps diplomatique ont été balayés d’un revers de main par les deux sécurocrates du régime. Ainsi, Massina et Titikpina ont refusé de fairelibérer les détenus en question, malgré une demande du procureurde la République sur instruction du Premier Ministre. Alors qu’il a souhaité s’entretenir de ce blocage avec le président Faure Gnassingbé, Gilbert Houngbo a trouvé porte close au palais de Lomé II. Un désaveu qui l’a contraint, au final, à jeter l’éponge.

A la tête du sipositif de répression (Yotrofei Massina a pour habitude d’envoyer ses nervis au coeur des manifestations en les affublants des uniformes de la police nationale….), le duo a également organisé les perquisitions matinales aux domiciles d’Agbeyome Kodjo, membre du collectif Sauvons le Togo (LC 638), le 15 juin, puis le 14 juillet, de Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Massina et Titipkina, qui sont parvenus à rendre le ministre chargé de la sécurité et de la protection civile, le colonnel Dokisime Gnama Latta,totalement inaudible sur toutes ces questions, sont d’autant plus influents auprès de Faure Gnassingbé qu’ils font comprendre au chef de l’Etat tout le risque que repérsenteraieent pour son pouvoir d’éventuels débordements des forces de l’opposition. L’influence des deux hommes forts rappelle,si besoin est, la nature militaire du régime togolais.

Lettre du Continent N°640 du 26 Juillet 2012.

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