« Les nègres de maison » ou le malheur de l’Afrique! Pour ceux qui l’auraient oublié!

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Ils sont les fruits d’un investissement à long terme pour servir le système impérialiste.

 

 

 

 

 

« Les nègres de maison »

Je n’y ai pas cru au départ. J’ai même pensé qu’elle émanait des officines des activistes comme Kemi Seba et qu’elle se laisserait couvrir, avec le temps, par le brouillard poussiéreux de la contre-attaque de la communauté dite internationale. Quand elle est devenue un sujet à l’ordre du jour du sommet des Chefs d’Etats Africains, j’ai continué d’être sceptique. J’ai cru à un coup de bluff. Il a fallu que j’entende Kofi Annan et Desmond Tutu donner leur avis sur la question pour que je me réveille de désespérer de mon continent. Le premier, certainement à la sortie d’une audience que venait de lui accorder Jacob Zuma a dit que ce serait une honte pour l’Afrique de sortir de la CPI. Le second a rué dans les brancards des autorités africaines en dénonçant le fait qu’elles veulent se tailler une immunité sur mesure et être au dessus de la loi dans leur pays. La cognée a été portée dans la fourmilière du système et les esclavagistes ont lâché les mieux domptés d’entre nous pour nous ramener dans le rang.

L’image est assez pathétique. C’est à se demander si l’histoire est linéaire ou cyclique. Au moment où Kofi Annan demandait à Affi N’Guessan de rentrer dans le gouvernement de Ouattara, un ami m’a appelé pour me poser une question suggestive. « Vois-tu une différence entre Ouattara et Kofi Annan ?» apparemment oui. Il y en a des multitudes. Mais dans le fond, ce sont les mêmes personnalités formatées par le même système impérialiste. Ils ont été cooptés tous deux, à un moment donné de leur parcours, par le système, ont appartenu par voie de conséquence, au monde de la finance et de la politique internationale et se sont mariés en deuxièmes noces à des juives. Les deux ne peuvent pas avoir des points de vue divergents. Ils sont les fruits d’un investissement à long terme pour servir le système impérialiste. Ce sont des blancs qui portent un masque noir. C’est d’eux que parlent Marcus Garvey et Malcom X, dans leur description du « nègre de maison » par opposition au « nègre des champs ». « Le nègre de maison, lui, vit, respire et se règle sur le pas de son maître et de sa famille. Il est majordome, cuisinière, servante ou mieux encore nourrice. Il aurait même la possibilité de racheter sa liberté ou de s’émanciper quand la bonne fortune le met entre les mains d’un maître éclairé, mais n’en veut pas vraiment car elle l’éloignerait de sa protection et ses bienfaits. Il voit même, dans le droit de cuissage exercé par son maître ou ses fils, une chance de purification de sa descendance, et accepte les châtiments corporels comme une œuvre de redressement moral salutaire pour lui ».

Kofi Annan n’est donc pas venu en Côte d’Ivoire pour tordre le bras à Ouattara comme j’ai cru le lire dans la presse de l’opposition ces derniers jours. Et sa croisade contre la sortie de la CPI des Etats africains ne relève aucunement d’une réminiscence de sa filiation africaine. Il est en mission tout comme Desmond Tutu dont je fais la promesse de revenir sur la plaidoirie pour une Afrique marche pieds.

Joseph MARAT
 

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