Les leçons de la guerre en Côte d’Ivoire

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« La France officielle ne peut pas être l’ami de l’Afrique » (un intervenant dans le video « Sans Faux Fuyant » au Caméroun)

« French colonialism must end » (le sénateur américain James Inhofe)

Première partie : la guerre pour le maintien de l’ordre néocolonial

Introduction

Il est triste d’assister une fois encore à la sombre répétition de l’histoire de l’évincement du pouvoir de l’un des dignes fils d’Afrique SEM Laurent Gbagbo déclaré vainqueur lors des élections présidentielles de Novembre 2010 par le conseil constitutionnel de son pays au profit du candidat malheureux Mr. Alassane Ouattara imposé par la force des armes par les forces impérialistes venues de l’étranger. Une fois encore les clivages socio-ethno-tribalo-régionaux ont été attisés et sciemment exploités par les forces dominatrices étrangères pour tuer en oeuf un nationalisme en pleine renaissance qui peut à long terme porter préjudice à leurs intérêts économiques et surtout faire tâche d’huile dans les néo-colonies encore sous domination impérialiste malgré leur soi-disant indépendance il y a plus de 50 ans.

La concurrence économique et de conquête de marchés de plus en plus féroce avec la Chine, l’Inde et d’autres pays émergents, la crise financière et bancaire, la crise démographique et le casse-tête chinois de l’avenir des caisses de pension, la croissance structurelle de la dette publique et surtout l’absence de ressources énergétiques et minières stratégiques semblent ne plus laisser aux forces dominatrices étrangères notamment françaises un autre choix que celui de la violence, de l’intimidation, de l’instrumentalisation et la manipulation des textes de L’ONU par un habillage humanitaire à des fins de guerres destructrices. Les services d’espionnage sur l’évolution d’opinions et pensées en Afrique alertaient depuis longtemps les dirigeants occidentaux qu’avec l’éducation de masse une élite clairvoyante était en train d’émerger et qui ne serait pas prête à se mettre sous tutelle de l’Occident notamment la France. Gbagbo a la malchance d’être à la tête d’un pays phare et riche qui s’entête à faire à sa guise avec l’objectif de se mettre au service de son peuple pour l’avancer économiquement.

Les rivalités attisées par la soif du pouvoir et les divisions ethno-religieuses aidant, un coup d’Etat fut vite fomenté contre lui en 2002 à la suite de laquelle les forces armées étrangères s’étaient intervenues à titre impartial. Ces dernières ont choisi arbitrairement d’instrumentaliser et manipuler les textes de l’ONU à mauvais escient dans un contexte sans précédent dans l’histoire de cette organisation pour massivement et impitoyablement intervenir manu militari dans la guerre créée de toutes pièces en faveur de Mr. Ouattara et contribuer avec succès à déloger Gbagbo de la résidence présidentielle pour finalement l’assigner à résidence avec sa femme quelque part au Nord du pays. Le principal objectif de cet article est d’abord d’avertir nos frères Africains qui n’aiment pas Gbagbo et qui se saoulent à la champagne en félicitant à tout bout de champs la France parce qu’il est chassé du pouvoir que celle-ci n’a agi que dans le sens de ses propres intérêts et porte à la connaissance du lecteur les leçons à tirer de cette crise.

Les vilains efforts de réanimation de la FrançAfrique moribonde

Avec l’évincement de Gbagbo du pouvoir et l’imposition par la force des armes au pouvoir du Sieur Ouattara, la FrançAfrique semble reprendre le souffle à l’aide des Africains eux-mêmes par la soif du pouvoir, le tribalisme et l’ignorance (en voulant chasser l’ennemi on invite le diable à la maison). La Côte d’Ivoire est un pays riche avec du cacao, du café, des ressources minières et surtout du pétrole. Il lui faut à tout prix un lèche-bottes docile au pouvoir là-bas pour s’approprier les richesses et surtout empêcher la concurrence de la Chine et d’autres pays émergents. C’est un pays phare en Afrique de l’Ouest qui, dit on, ne doit pas échapper du contrôle surtout que la FrançAfrique semble être en difficulté à cause du patriotisme de plus en plus montant des Africains notamment de la jeunesse aussi de plus en plus éduquée, clairvoyante et ouverte sur le monde.

Une défaite en Côte d’Ivoire peut faire des émules et sonner le glas à l’empire néo-colonial francophone d’où cet acharnement des forces impérialistes internationales à tuer en oeuf ce regain de nationalisme après plus de 50 ans de contrôle.

Déjà au début des années 90s avec les événements survenus en Afrique francophone après le discours dit de la Baule de l’ancien Président Français Mr. François Mitterrand, les dirigeants français étaient convaincus que le statut quo qui favorise l’exploitation économique des peuples africains passe nécessairement par la confiscation de la liberté de ces peuples d’où le maintien de la dictature et la promotion d’une démocratie trompe l’oeil sous surveillance avec des élections frauduleuses sous supervision des observateurs touristes qui comme des perroquets à la suite chaque proclamation des résultats répètent sans honte la même chose « les élections se sont généralement bien passées, les quelques difficultés qu’on a observées n’ont aucune incidence sur les résultats » en totale contradiction avec la réalité sur le terrain faite de bourrages d’urnes, du manque de bulletins de vote dans les zones favorables à l’opposition, de meurtres, d’achats de conscience etc.

Ainsi, au nom des soi-disant intérêts de la France, on tolère en Afrique ce qu’on ne peut jamais tolérer en Europe. Les dictateurs africains sont maintenus au pouvoir contre la volonté populaire et leur relève est dans certains cas assurée par leurs fils comme au Togo et au Gabon. Ici par exemple, Bongo fils peut se permettre avec la garantie des autorités françaises d’être frauduleusement élu. Quand l’opposant Andre Mba Obame s’autoproclame Président, les autorités françaises font savoir que ce n’est pas acceptable parce qu’il faudrait respecter le conseil constitutionnel de son pays.

En Côte d’Ivoire, c’est un autre langage, le conseil constitutionnel n’a pas le droit d’élire Gbagbo Président de la Cote d’Ivoire. Les Africains devraient se rendre à l’évidence que s’ils le veulent ou pas que la perception que les occidentaux ont sur eux en tant que sous-hommes n’a fondamentalement pas changé depuis la traite négrière. Sinon comment expliquer qu’on leur refuse de choisir leurs propres dirigeants. Les divisions ethniques et religieuses au sein d’un pays sont sciemment exploitées et exacerbées pour semer la zizanie, la haine avec pour finalité les guerres fratricides.

Le Sud de la Côte d’Ivoire, plus éduqué, plus riche, plus en contact avec l’extérieur et donc plus clairvoyant ne semble plus être désirable. Il faut lui opposer le Nord musulman. Ainsi, les masses désoeuvrées et les chasseurs Dozos du Nord souvent de confession musulmane sont manipulés à l’idée que le Sud chrétien est responsable de leurs malheurs et qu’il faut à tout prix le conquérir pour devenir riches d’où leur motivation à commettre des massacres à grande échelle.

SEM Laurent Gbagbo, un digne fils d’Afrique, Ouattara un traître

Le nom de Gbagbo malgré son arrestation est déjà gravé dans l’histoire africaine pour avoir dit non aux maîtres dominateurs étrangers décidés par tous les moyens de faire main basse sur les richesses de son pays. Détenteur d’un doctorat en histoire et donc connaissant bien l’histoire tragique du peuple noir et particulièrement celui de son peuple, cet homme courageux dont la résidence fut sous les bombes incessantes des forces dominatrices étrangères refusa d’abandonner même au prix de sa vie son peuple. Même auparavant, il résista aux tentatives de corruption (poste d’enseignant dans une grande université aux Etats-Unis, retraite dorée avec des centaines de milliers d’Euros par an) méthode habituellement utilisée pour corrompre les hommes politiques africains généralement considérés par les Occidentaux comme faciles à avoir surtout avec l’argent. Retranché dans son bunker pendant une dizaine de jours, il refusa dignement à signer un soi-disant papier de renoncement à la présidence pour cautionner l’arrivée au pouvoir de son rival Mr. Alassane Ouattara.

Déjà véritable opposant à l’ancien Président Felix Houphouet-Boigny pendant la période du règne du parti unique, il fut à la fois craint mais aussi sous-estimé des milieux néocolonialistes français qui par tradition ne s’appuient que sur des dirigeants traîtres souvent complexés et dociles, nombre d’entre eux des assassins avides d’argent peu ou mal éduqués qu’ils choisissent eux-mêmes pour les imposer au pouvoir. Ainsi, au nom d’une soi-disant stabilité, les présidents africains sont maintenus au pouvoir par les autorités françaises contre la volonté de leurs peuples pendant des décennies. Comme dans un système donnant-donnant, ces faux dirigeants africains (ceux qui devraient être les vrais dirigeants étant écartés du pouvoir ou carrément assassinés) protègent les intérêts des Français au détriment de leurs propres peuples.

Avec ces bâtards dirigeants maléfiquement animés d’une grande jalousie aux pratiques obscurantistes, toutes les magouilles sont possibles, le pillage est systématique et impitoyable, la désorganisation est générale sur tous les plans d’ailleurs. Même c’est un fait bien connu qu’on vient chercher chez eux l’argent pour financer les élections dans l’hexagone.

Malheureusement pour les forces de domination françaises Gbagbo dont l’arrivée au pouvoir leur fut d’abord une surprise ne passe pas dans ce schéma nous a confirmé le leader des patriotes Charles Blé Goudé. Les réseaux furent aussitôt activés pour l’évincer du pouvoir surtout qu’il commença par afficher son indépendance vis-à-vis des dirigeants français en voulant par exemple diversifier les partenaires économiques de la Côte d’Ivoire et à voir de plus près le rôle des Français dans la gestion économique de son pays. Entouré de personnalités clairvoyantes telles que le redoutable Mamadou koulibaly (militant pour une monnaie sous contrôle africain) et l’intransigeant Pascal Affi N’guessan (anti-impérialiste et partisan de la souveraineté nationale) la peur gagnait les coeurs à Paris. Il fallait à tout prix neutraliser ce nègre avant qu’il ne soit trop tard.

Ainsi, une tentative d’un coup d’Etat perpétrée contre lui aboutit à la partition du pays en deux dont le sud était sous son contrôle, le Nord étant la chasse gardée des soi-disant forces armées des forces nouvelles, un ramassis de désoeuvrés de tout genre, d’ignorants haineux manipulés au tribalisme ethnique et religieux sous les ordres d’opportunistes, de mercenaires, des chasseurs dozos dont le passage à Duékoué a fait couler l’encre ces derniers jours. Du propre aveu des rebelles, c’est Ouattara le chef financier de la rébellion. Mr. Ouattara, le « candidat de l’étranger », marié à une Française, n’a pas d’assise populaire et veut pourtant se maintenir au pouvoir par la force des armes.

À l’opposé du fils digne d’Afrique Gbagbo jaloux de la souveraineté de son pays, le millionnaire Ouattara est le prototype des dirigeants africains aliénés heureux de se mettre au service des forces étrangères pour faciliter l’exploitation de leurs peuples. J’ose même soutenir qu’avec son usurpation du pouvoir, il ne va que se servir d’abord pour protéger ses propres affaires et servir les milieux économiques étrangers. Ses supporteurs africains notamment au pouvoir le regretteront un jour de façon amère mais il leur sera trop tard. Je crains pour son tribalisme et son régionalisme et qu’une fois au pouvoir, il ne va plus chercher à le quitter.

Vu la détermination des forces étrangères, je crains qu’il n’arrive au pays frère de la Côte d’Ivoire ce qui nous est arrivé au Togo, l’assassinat de notre président Olympio en réalité organisé par les Français, l’imposition du criminel Etienne Eyadema au pouvoir pendant plus de trente ans relayé illégalement par son fils. Le peuple togolais est majoritairement blessé dans son âme aujourd’hui et ceci n’émeut guère les forces de domination étrangères animées d’un mépris incroyable envers l’homme noir. Dans leur perception et leur psychologie profonde les sous-hommes africains n’ont droit à la liberté et à la démocratie. Il faudrait ici rappeler la déclaration arrogante de l’ancien Président français que la démocratie, c’est du luxe pour les Africains.

Pourquoi cette grave injustice ? Malgré son Ph. D. en sciences économiques je doute profondément des capacités intellectuelles du Sieur Ouattara. Quand on le met au pouvoir, comment pourrait il prendre des décisions autonomes pour avancer son pays surtout que ceux qui le mettent au pouvoir n’ont pas du tout intérêt à voir émerger la Côte d’Ivoire économiquement. Il devient bon gré mal gré automatiquement un otage et ils pourront aisément se débarrasser de lui une fois que leurs objectifs sont atteints. Déjà, l’encombrante histoire des massacres de Duékoué qu’on s’efforce pour le moment de passer pour des affrontements interethniques est un handicap sérieux pour Alassane Ouattara qu’on pourra si besoin se servir pour mettre la pression sur lui. Les preuves abondent dans l’histoire que les forces impérialistes se servent seulement des traîtres dociles pour assouvir leurs ambitions de domination économique.

Le même amour qu’ils ont aujourd’hui pour le Sieur Ouatara, ils l’avaient hier pour Moïse Tschombé. Qu’était il devenu par la suite ? Son pays, est il aujourd’hui développé malgré une richesse extraordinaire en produits miniers ? Non. La France est connue pour son impérialisme impitoyable et son bellicisme. En témoignent les nombreuses guerres qu’elles a faites en Indochine (le riz, l’étain, sphère d’influence) au Moyen-Orient (conquêtes économiques et sphère d’influence notamment au Liban et en Syrie), en Algérie (tentative d’annexion pure comme territoire d’outre-mer) et en Afrique notamment au Cameroun (assassinat de plus de 100.00 civils). En outre, Alassane Ouattara est un homme du statut quo en allant à l’encontre de la nouvelle dynamique pour l’émancipation des peuples africains soumis.

Par exemple, Alassane Ouattara semble maintenir le franc CFA la monnaie coloniale d’appauvrissement des Africains. Ancien fonctionnaire du FMI (Fond Monétaire International), il tient à appliquer les recettes de cette organisation pourtant conçues pour maintenir sous contrôle économique les pays sous-développés notamment ceux d’Afrique. En fait, les recettes du FMI et de sa soeur la BM (Banque Mondiale) favorisent le bradage des richesses nationales aux entreprises et multinationales étrangères. Je parie qu’avec Alassane Ouattara malheureusement imposé par les forces d’agression coloniales, et la dette de la Côte d’Ivoire et le chômage vont encore augmenter et par conséquent la pauvreté. L’émergence économique n’aura vraisemblablement lieu à moins qu’il n’adopte d’autres approches que celles habituellement promues par ses maîtres dominateurs sans foi ni loi. Mais est il libre ?

Wait and see !

Les supporteurs africains de Ouattara

Une fois encore Alassane Ouattara n’a pas d’assise populaire en Côte d’Ivoire à l’exception dans le nord. Le « candidat de l’étranger » fut simplement désigné par les forces de domination étrangères qui veulent l’imposer par la force des armes à la direction de son pays. Òn peut en réalité distinguer en 3 groupes les Africains qui le supportent.

Premièrement, le groupe des soudoyés et des ventrologues de tout genre y compris des journalistes qui voient dans l’imposition de Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire l’occasion dorée d’occuper des postes militaires, des ambassades des postes importantes dans la fonction publique comme on le connaît dans les autres dictatures africaines sous domination française. Nourrissant une grande haine envers le Président Gbagbo ils sont plus concernés à faire une santé économique plus que la libération véritable de leur pays. Leur motif principal, c’est l’argent et bien le ventre. Ce groupe comprend également les jaloux de tout genre qui avec l’arrivée de Gbagbo au pouvoir les affaires sombres avec des pots de vin ne marchent plus. Ils sont cyniques qu’ils refusent de voir la vérité en face et soutiennent mordicus le rouge à la place du vert. Au nom de tous ces intérêts à des fins personnelles, ils préfèrent la pérennité de la colonie qu’une véritable indépendance de leur pays.

Deuxièmement, la masse des ignorants et analphabètes de tout genre souvent nordistes et facilement manipulables qui ne comprennent rien au combat de la libération du Président Gbagbo dans leurs propres intérêts. Certains d’entre eux sont animés par l’esprit de haine, de tribalisme et de conquête religieuse. Dans leur esprit, Gbagbo est un chrétien sudiste favorisant son ethnie les Bété et s’accroche au pouvoir alors que la présidence devrait revenir à un fils de la région en l’occurance Alassane Ouattara. Avec lui, leur frère du Nord toutes les richesses du pays leur reviendront et ils vivront mieux d’où leur motivation à commettre des crimes et massacres crapuleux de tout genre notamment ceux de Duékoué.

En fin, le groupe de ceux qui argumentent à tort ou à raison que Gbagbo le perdant des élections devrait abdiquer et parmi eux d’éminents journalistes et intellectuels. Bien que l’on comprenne sur un plan émotionnel leur position, c’est le groupe qui m’agace le plus. Ils auraient eu raison si les rebelles avaient désarmé avant les élections et que celles-ci n’étaient pas frauduleuses dans les régions du nord du pays. Le film sur la Françafrique de Patrick benquet et celui de Cetaril « Gbagbo dans le Tourbillon du Golfe Guinée » constituent assez de preuves suffisantes pour les alerter sur les motifs réels de l’intervention française en Côte d’Ivoire. Croyez vous sincèrement en vous regardant dans les yeux au miroir que les dirigeants français veulent un soi-disant respect du verdict des urnes en aidant Alassane Ouattara à parvenir au pouvoir parce qu’ils aiment les Ivoiriens. Si c’est le cas je m’étonne qu’au Togo qu’elle n’est pas intervenue en Avril 2005 pendant la boucherie orchestrée par Faure Gnassingbé quand plus d’un millier de Togolais fut sauvagement assassiné par les militaires. Les faits sont là et les preuves sont devant nos yeux.

Dans la plupart des pays francophones du Tchad, au Caméroun, au Congo, au Gabon, en Centrafrique, au Burkina etc c’est la même histoire des élections frauduleuses. Après le carnage, c’est le tour des lettres de félicitation des autorités françaises. Alors soyez désenchantés ! Alassane Ouatara reste et demeure un nègre dans la perception des dirigeants Français. Un détenteur de Ph. D. (doctorat) dans une université occidentale ne devrait pas ignorer cette vérité. Il est tout simplement aimé pour tout au moins apparaître comme quelqu’un qui va défendre les intérêts économiques franco-américains. Si jamais il fait autrement, il sera même physiquement liquidé par les forces dominatrices étrangères. Ceci me rappelle le cas du Président Laurent Kabila d’abord adulé et puis physiquement éliminé pour avoir refusé de livrer les mines de son pays aux multinationales étrangères.

Déjà le spectre des massacres de Duékoué plane sur lui et qui sera utilisé à tout moment comme moyen de chantage pour l’obliger à se plier. C’est une victoire  »malheureuse » qui ne lui laisse aucune marge libre pour faire à sa guise. Je crains même compte tenu des différentes fractions qui composent la rébellion qu’il y aura bientôt des règlements de compte meurtriers entre les nouveaux conquérants du pouvoir pour le partage du gâteau. Soro est tout aussi un homme ambitieux comme Ouattara.

Je souhaite quand même une chance à Alassane Ouattara pour qu’il me démontre le contraire. Mais je doute fort ! Bref, beaucoup soutiennent Alassane Ouattara tout simplement par affinité ethnique et religieuse (Burkina, Mali, Sénégal) sans rien combattre du combat de libération de Gbagbo. Ils organisent des danses, se saoulent à la champagne pour une soi-disant libération de sa dictature. Ces liesses, c’est du déjà-vu. Certains Africains ne s’étaient ils pas fondus en joie à la nouvelle d’arrestation de Lumumba ? N’y avait il pas eu des liesses populaires à Accra quand Dr. Kwami Nkruma fut renversé ? Aujourd’hui, la plupart des Africains se plongent dans la tristesse rien qu’à l’évocation de ses noms. Gbagbo n’est certes pas un saint.

Il aurait pu peut être faire mieux pour le Nord. Alassane Ouattara aurait été plus grand en acceptant un poste de premier ministre et réclamer qu’on mette un plus grand accent dans la politique socio-économique sur le Nord dans une ambiance fraternelle et en toute franchise au lieu d’assouvir sa soif de pouvoir en faisant appel aux forces impérialistes à leur gloire pour détruire son propre pays. Aucun politicien français pour un contentieux électoral ne ferait appel à une force tiers pour venir bombarder son propre pays pour qu’il accède au pouvoir. Faut il encore souligner qu’en occident, les politiciens diverses tendances se querellent entre elles mais quand l’intérêt national est en jeu ils se retrouvent sur la même table pour se faire des concessions politiques réciproques.

Pour la reconstruction de la Côte d’Ivoire, c’est chez ceux là que vous avez fait appel à vous détruire que vous allez emprunter l’argent pour acheter encore tout le matériel et les armes de défense. En plus, l’argent empruntée pour faire la guerre doit être renversé. Leurs économies vont progresser. Et votre économie ? Regardez vous même comment l’homme noir est bête ! Pire, vous êtes sous commande de l’étranger puisque c’est lui qui vous a mis au pouvoir. Et là où le bat blesse, les forces étrangères n’ont aucun intérêt malgré les apparences de bienfaiteurs à voir votre pays émerger économiquement.

Alassane Ouattara, très bien ! en voulant chasser le « boulanger » par l’étranger, tu es contraint de vivre maintenant avec ton « chef boulanger » auprès de toi te contrôlant comme un esclave. C’est le loup dans la bergerie.

Kofi Asike

Vienne, 14.04.2011

 

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