Les larbins qui gouvernent au sahel appellent au retour de l’OTAN en Libye

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Vue du Nord, la Libye est un vaste foutoir où personne ne comprend plus rien. Vue du sud, c’est encore pire, les voisins ne sachant que faire, malgré les directives et les incitations à faire quelque chose. Seuls les initiateurs du chaos libyen savent de quoi il retourne, mais il n’est pas sûr qu’ils veuillent vraiment y mettre fin.
 

D’où une certaine irritation des pays limitrophes auxquels on fait faire le pas de deux, un pas en avant un pas en arrière, les obligeant à faire des préparatifs, des mobilisations, pour immédiatement les freiner afin qu’ils n’agissent surtout pas.

En plus de la Libye, dix de ces pays, l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad ont manifesté leur préoccupation par la voix du président mauritanien et président de l’Union africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz, depuis Nouakchott.

« Nous restons particulièrement préoccupés par la situation en Libye, où la violence et le terrorisme s’accentuent », a-t-il déclaré.

La semaine dernière, à Dakar, le président du Tchad, Idriss Déby, avait déjà interpelé la communauté internationale à propos de la Libye :

« C’est l’intervention de l’OTAN et la chute de Kadhafi qui sont à l’origine du chaos qui a gagné toute la région. La Libye est devenue l’arsenal où se sont approvisionnés et armés tous les groupes salafistes que nous combattons. L’OTAN a assuré le dépannage mais pas le service après-vente. Or, elle dispose seule des moyens qui lui permettraient de finir le travail. C’est ce que nous attendons d’elle.» avait-il déclaré.

On se doute bien que ce ne sont ni Deby, ni Abdel Aziz qui feront bouger l’OTAN si celle-ci ne veut pas agir. Mais, dans le cas où elle en aurait l’intention, ces déclarations sont indispensables, car elles légitimeront toute action ultérieure. On se souvient que la Libye a été détruite à l’appel de la Ligue Arabe. Ces déclarations ont donc un sens, et un but.

bss-20141009Comme si l’UA ne suffisait pas, un groupe de 5 pays, appelé le « G5 su Sahel » s’est formé au début de cette année à l’initiative du président mauritanien et comprend 5 des pays précédemment cités : la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad. On se doute bien que l’initiative de la création de ce énième groupe ne vient pas des chefs de ces états et qu’ils n’ont pas le premier sou pour le financer. Son financement se fait, comme à l’accoutumé, par la « communauté internationale » pour un montant de 8 milliards d’euros. Et ils sont rares les chefs d’état africains qui refusent de signer au bas d’un document pour 8 milliards d’euros.

Ce groupe, réuni en rencontre extraordinaire ce vendredi à Nouakchott, vient de demander une intervention militaire en Libye. C’est ce qu’a annoncé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui reconnait cependant qu’il y a des réticences de certains pays frontaliers avec la Libye sans les nommer, mais dont on se doute qu’il s’agit de l’Algérie.

Les cinq pays ont appelé à la création d’une force d’intervention internationale ayant la bénédiction du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour intervenir en Libye. L’appel d’Idriss Deby à l’OTAN sous-entendrait donc qu’il y aurait aide et appui de cette organisation.

Comme pour démontrer ce cinéma cynique de mise en place d’une autre machinerie otanesque, l’appel à l’intervention militaire en Libye de Abdel Aziz survient le lendemain d’un autre appel de l’Union Africaine, par la bouche de ce même Abdel Aziz, dans la même capitale, dans le cadre d’une rencontre sur « Le processus de Nouakchott », exhortant les parties en conflit en Libye à faire cesser les armes et à entamer un dialogue.

Avec l’assassinat de Mouammar Kadhafi, on pouvait penser que la Libye en avait fini avec les bombardements massifs. Il semble, au contraire que tout va recommencer. Et cette fois, ce ne serait pas avec la complicité de Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani du Qatar, mais avec celle de Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie et de quelques autres voisins. Ce qui prouverait, s’il en était besoin, que le Qatar ne fut qu’un outil à double rôle dont le premier fut de servir de bouc émissaire dans l’opinion arabe.

Avic – Réseau International

Agence Ecofin, Alakhbar

 

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