À moins que le bassari soit dans son petit monde, dans son univers breton. À moins que que le bassari n’est pas tiré les enseignements de ce qu’il dit avoir vu à l’œil nu. Ces corps dénudés , ces filles violées, ces pépés dans des flaques de sang pour être si évasif dans son interview. Erreur ou fin de match du FRAC? Et qui peut dire que ce temps printanier à l’atterrissage de Paris-Roissy n’a pas eu raison sur les températures tropicales qu’a connu le sexagénaire au Togo ? Ce que les Agboyibor, Gnininvi Olympio , Péré, Agbéyomé n’ont pas pu changer, Kofi pense le changer. Et en un temps records soit en deux ans de présence au Togo son pays.
La magie , il doit détenir jalousement le secret. Chez les confrères du Télégramme le bassari gromelle : « D’ici là, je compte faire pression sur le pouvoir pour obtenir un recensement général de la population. Pour qu’enfin, on sache combien de Togolais sont majeurs, combien peuvent voter. Pour qu’enfin, on cesse de faire voter les morts comme ce fut encore le cas dans ces Présidentielles. » De quelle pression parle t-il le bassari ? Apparemment l’homme Kofi n’aura rien compris. IL n’a pas compris que Pascal Bodjona est plus puissant que lui. Il n’a pas compris que dans les couloirs de l’UE les « amis » à Faure sont plus respectés que lui paceque au moins eux peuvent faire tourner la planche à billet. Il n’a pas du tout compris que compte plus la voix de Gilbert Bawara dans les allées et les caves de l’UE et que son aura de ministre, de député et de maire en France est depuis dans les tiroirs, mieux dans les caves. Mais Kofi, a qui voulez-vous demander des comptes ? Aux affairistes de l’UE ou à José Luis Zapatero qui a été l’un des premiers à reconnaître Faure Gnassingbé ? Non ! soyons sérieux.
Ce n’est pas parce que le Togo est déséquilibré et sans repère sur tous les plans qu’on puisse se permettre de prendre tous les togolais pour des moutons de panurge. D’un côté vous ne reconnaissez pas Faure comme président au FRAC et de l’autre vous voulez aller aux élections législatives en 2012 . Qui les organisera ces élections ? Faure ou Fabre ? C’est tout le hic de la politique togolaise. La grande « gueule » qui une fois ouverte ne fait que sortir des mensonges au peuple. Dites-nous Kofi comment aviez-vous constatez que les marches se sont émoussées ? Et pourquoi ne l’avoir pas dit haut au Togo devant des journalistes quelques heures avant votre décollage pour la France ? A voir de près, tous ces leaders manifestent mais personne ne croit en la bonne finalité de ces marches du samedi.
Et Kofi dans son arrière boutique sait comme Péré , Fabre , Abi Tchessa que ce n’est que de la politique spectacle. Du folklore pour rien ! A mettre à l’actif d’une opposition sans repère et sans stratégie. Sauf que cette fois-ci un cadors est venu s’ajouter : Kofi Yamgnane.
Ahmed Bamba Lynx.info
Interview de Kofi Yamgnane avec le Télégramme
Pourquoi ce retour en France ?
Je viens souffler un peu, revoir mes amis à Châteaulin (29), mais aussi des responsables politiques et économiques. Ma tournée en Europe passera notamment par Strasbourg et Bruxelles, et j’ai aussi demandé officiellement une entrevue à José Luis Zapatero, dont le pays préside l’Union européenne.
Que comptez-vous lui demander ?
Les fonctionnaires de la mission d’observation européenne, chargés d’assurer la transparence du scrutin au Togo, ont parfaitement fait leur travail. Ils ont relevé un certain nombre d’irrégularités, fait un rapport dans ce sens. Alors, comment se fait-il que l’Europe, qui a investit 16 millions d’euros dans cette affaire, n’a pas donné suite à ces irrégularités ? Je viens chercher une explication à cet état de fait, qui est pour moi un véritable scandale. Par ailleurs, les contribuables européens doivent aussi savoir comment on a utilisé leur argent. A l’heure où toute l’Europe semble sur le point de chanceler, les citoyens européens doivent demander des comptes sur l’utilisation dévoyée de l’argent public. Pour que l’Afrique change un jour, il faut d’abord que l’Europe change.
Mais n’est-ce pas aujourd’hui trop tard ?
Oui, sans doute, même si on ne veut pas renoncer. Mais c’est vrai : depuis que le président Gnassingbé s’est déclaré élu il y a quelques jours, il faut bien reconnaître que les manifestations de protestation se sont émoussées.
Quel est votre avenir au Togo désormais ?
Mon cas personnel importe peu. Ce qui importe, c’est le sort des Togolais. Aujourd’hui, il y a une forme de désespérance infinie parmi la population. Mon rôle est de continuer à “conscientiser ” les gens, en leur disant que ce n’est pas l’Europe qui va les sauver. J’ai entamé des démarches pour transformer mon association Sursaut Togo en parti politique, dans la perspective des législatives prévues en septembre 2012. D’ici là, je compte faire pression sur le pouvoir pour obtenir un recensement général de la population. Pour qu’enfin, on sache combien de Togolais sont majeurs, combien peuvent voter. Pour qu’enfin, on cesse de faire voter les morts comme ce fut encore le cas dans ces Présidentielles.
Vous n’avez donc pas renoncé à jouer un rôle politique au Togo ?
Une cohabitation à la Togolaise est possible, à condition que la transparence soit enfin respectée. Une élection aurait lieu demain, avec cette condition remplie, elle ne ferait pas un pli.
Propos recueillis par Jean-Luc Padellec