Les 7 recettes de la prospérité d’un pays selon (LIDER)

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A LIDER, nous critiquons régulièrement les actes posés et la politique pratiquée par le régime d’Alassane Dramane Ouattara. C’est notre rôle de parti d’opposition. Mais la critique n’est pas une fin en soi. Il ne s’agit pas de critiquer pour le plaisir de le faire. L’exercice du contre-pouvoir implique que nous proposions des solutions alternatives, dont la mise en œuvre conduirait à une amélioration du quotidien et du cadre de vie des populations.

Le dernier concept à la mode en Afrique est l’émergence. Les gouvernants, qui ont tous, les uns après les autres, échoué à tenir leurs creuses promesses électorales et à améliorer les conditions de vie de leurs peuples, tentent de se maintenir au pouvoir en leur faisant miroiter la perspective d’une éventuelle «émergence». Malheureusement, les populations n’ont aucune chance de sortir de la pauvreté tant que ceux qui les gouvernent ne procèdent pas à certaines réformes indispensables, qu’aucun d’entre eux ne semble prêt à faire.

Pour qu’un pays soit dit émergent, il faut qu’il opte clairement pour l’économie de marché et qu’il instaure des marchés émergents de capitaux libres. Réussir de telles avancées ne peut se faire sans difficultés et les défis à relever sont multiples. Mais les perspectives de progrès devraient permettre de relever le challenge.

Nous partageons donc généreusement nos 7 recettes de la prospérité pour tous.

Recette 1: Rompre avec l’aide publique

Il n’est pas facile de tourner le dos aux politiques traditionnelles de célébration de l’aide publique au développement (Apd) et de l’assistance bilatérale et multilatérale, surtout quand, au fil des années, des réseaux, des intérêts, des connivences inavouables, de la dépendance, des privilèges injustifiés, de la corruption et des passe-droits se sont ancrés comme mauvaises pratiques. Et pourtant, toutes les économies à marchés émergents privilégient l’investissement privé à l’aide publique au développement, qui place les pays qui en bénéficient sous contrôle étranger. Au lieu de cela, en Afrique dite francophone, les gouvernants s’appliquent tous à obtenir le statut de pays pauvres très endettés, oubliant trop volontiers qu’aucun pays émergent n’est jamais passé par la case Ppte.

Recette 2 : Maîtriser l’action de l’Etat

Dans les pays qui réussissent, l’Etat n’est plus le seul agent capable d’apporter le développement aux populations. Le secteur privé devient un partenaire de premier choix dans l’offre de biens, de services, d’infrastructures, sans que cela n’entraine un accroissement de la dette et des impôts futurs. Les nationaux, quant à eux, ne peuvent plus se considérer comme les seuls capables de développer leur pays. Le pays s’ouvre au monde entier, sans discrimination. Un défi majeur est d’arriver à reprofiler l’Etat, à préciser son rôle ainsi que la place et la mission du gouvernement et des hommes politiques, quel que soit celui qui gouverne. Dans les économies de marchés émergents, on se préoccupe moins de savoir qui va gouverner que de préciser ce que le gouvernement doit faire ou non, et ce qu’il doit laisser au secteur privé et aux marchés qui émergent. Une bonne façon de maîtriser l’action de l’Etat est d’abandonner le régime présidentiel pour passer au régime parlementaire, où l’Exécutif est tenu de rendre compte régulièrement devant le parlement et ne peut donc décider unilatéralement d’aller s’endetter, d’accorder des monopoles spoliateurs ou de dépenser de façon insensée l’argent des contribuables.

Recette 3 : Adapter la législation à l’environnement nouveau

L’instauration de marchés de capitaux implique la révision de toutes les législations anciennes, des procédures judiciaires, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Cela implique que le droit des affaires et le droit du travail soient simplifiés, que la sécurité soit garantie pour tous; que les entrepreneurs étrangers et locaux soient traités de la même façon sans discrimination; que les politiques budgétaires et monétaires ne soient pas hasardeuses et que l’Etat de droit soit la norme. On est bien loin de remplir ces exigences dans la plupart des pays d’Afrique francophone. Aujourd’hui, sous nos cieux, la norme pour la justice est d’être au service de la vengeance. L’opacité et la mauvaise gouvernance sont reines. En Côte d’Ivoire, depuis bientôt 3 ans qu’il est au pouvoir, le président de la République n’a toujours pas rendu public son patrimoine, alors qu’il était tenu par la loi de le faire au lendemain de son élection. L’agence de régulation des marchés publics a rendu public un chiffre effarant : 40% des marchés publics ont été passés de gré à gré l’an dernier, en dehors de toute procédure d’appel d’offres. Ceci a largement contribué à fragiliser la confiance des investisseurs, qui rechignent, face à cet environnement arbitraire et de copinage, à s’installer en Côte d’Ivoire.

Recette 4: Rompre avec le franc Cfa

Toutes les économies de marchés émergents ont leurs propres monnaies et sont connectées au reste du monde par des taux de change flexibles. Dans le jeu de leur ouverture sur le reste du monde, et par des procédures de marchés libres, les EME acceptent d’assumer le rôle de leader économique dans leur sous-région et influencent de ce fait leur voisinage avec des effets externes positifs. Le défi consisterait à créer une monnaie commune avec les voisins de l’actuelle zone franc. Sans rupture avec l’actuel franc CFA et ses mécanismes protectionnistes, point d’économies de marchés émergents. Comment y arriver? A supposer que l’on puisse être une EME avec le franc CFA, comme le prétend le Dr Ouattara, peut-il nous dire par quel mécanisme il compte procéder? Comment construire un marché des capitaux crédible et efficace avec le franc cfa et les mécanismes du compte d’opérations?

Recette 5: Faire le cadastrage des terres

Les EME ne sont pas encore des pays développés mais sont dans une phase de transition dans laquelle les structures institutionnelles sont relativement faibles avec beaucoup de déséquilibres sociaux et de pauvreté. Des tranches de la population sortent de pauvreté mais nombreuses sont celles qui y resteront encore pour quelques temps. Pourtant, ces populations pauvres méritent d’être intégrées aux circuits officiels du crédit pour qu’elles puissent financer leurs activités. Dans le cas d’un pays comme la Côte d’Ivoire, le remède serait de faire le cadastrage des terres; de donner des titres fonciers aux populations rurales et agricoles et de faire émerger un marché hypothécaire pour faciliter le financement de la production agricole. Sans cela, toutes ces populations resteront en marge de l’émergence des marchés et réduiront de ce fait les performances de l’EME.

Recette 6 : Contrôler l’enrichissement personnel des dirigeants

Dans le même ordre d’idée, avec l’EME les décideurs publics ne peuvent plus utiliser la politique comme juteux moyen d’enrichissement rapide. Dans le pays en voie de développement (PVD) traditionnel, les gens qui ont de l’argent sont ceux qui ont le pouvoir politique. Or, ceux qui ont ce pouvoir ″oublient″ de financer les services sociaux de base qu’ils n’utilisent pas eux-mêmes directement. Malades, ils vont se faire soigner à l’étranger aux frais du contribuable. De surcroit, ils s’arrangent pour ne pas payer leurs impôts et n’hésitent pas à proposer des augmentations des prix des denrées de grande consommation pour financer leur niveau de vie et leur gaspillage. L’inégalité, l’iniquité sont de vrais freins à l’EME car, avec ces pratiques, tous les secteurs ne participent pas pleinement et positivement à l’émergence et cela en réduit la portée et l’effet.

Recette 7: Désenclaver les zones les plus pauvres

Dans les EME de grands projets d’infrastructures sont engages mais, d’une part, tres souvent ces projets ne sont pas financés par la dette publique mais par l’investissement privé. Par ailleurs, les infrastructures sont construites dans les zones de grande pauvreté traditionnelles, exclues des bénéfices des biens et services publics. Les routes, les ponts, les logements, les services publics de santé doivent être offerts aux zones les plus pauvres. Mais dans l’approche traditionnelle du développement les dépenses d’infrastructures sont effectuées d’abord pour les bénéfices des gens qui sont au pouvoir et de leurs proches dans les cites urbaines et les quartiers où ils habitent eux-mêmes.

A côté de la difficulté à mettre en œuvre ces recettes, les avantages à en tirer sont significatifs. Lorsque les pays font le choix de l’EME, les échanges marchands de capitaux et les investissements entre opérateurs économiques nationaux et étrangers privés sortent les pays traditionnellement en voie de développement de la logique de dépendance pour une logique d’interdépendance mondiale. Cette possibilité offre aux EME de disposer d’informations en quantité et en qualité. Les décisions doivent être prises rapidement dans un environnement complexe et cela est facilité par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic). Ainsi, un plus grand nombre de gens dans le pays sont assurés qu’ils peuvent s’enrichir par le commerce libre, l’investissement rentable et l’échange volontaire. L’avenir reste ouvert et toutes les barrières peuvent être levées puisque les frontières nationales ne sont plus que virtuelles. Cette option amplifie le sentiment de liberté ce qui est très stimulant pour l’entrepreneuriat, la confiance et la paix.

Ensemble, nous réussirons.

LIDER News | 09 janvier 2014

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