Les 22 ans de gaffes de l’opposition togolaise

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Il y a quelques mois, le gouvernement FILLON et l’ex-Président français SARKOZI avaient introduit à l’Assemblée Nationale française, une loi fixant l’âge de  la retraite à 62-65ans. Le parti socialiste, la société civile et les

Syndicats étaient descendus par millions dans les rues des grandes villes de France…pour une marche de protestation ponctuelle. La  loi fut tout de même promulguée et l’opposition s’était alors concentrée sur l’essentiel, c’est-à-dire les élections qui s’approchaient. Et les élections vinrent…François Hollande fut  élu Président de la République, et, le 17 Juin dernier, les socialistes remportèrent facilement les législatives, avec, à la clé, une majorité absolue au Parlement : 335 députés pour les socialistes et leurs alliés (verts, communistes…), pour 222 députés pour l’UMP de SARKOZI, FILLON, COUPPE, JUPPE et compagnie..

Aujourd’hui, la Gauche peut, à loisir, si elle veut, voter une nouvelle loi ramenant l’âge de la retraite à 60ans…Les socialistes ont la majorité au SENAT, à l’Assemblée et dans les municipalités. C’est comme cela que doit se comporter une opposition, avec intelligence, modération et mesure, mais surtout, avec une vision et une stratégie de la « gagne »…

Au Togo, depuis 22 ans, l’opposition ne commet que gaffes sur gaffes, autiste qu’elle est, aveuglée par des mirages aux contours diffus…

Commençons par la toute dernière gaffe de l’opposition, celle du Collectif « Sauvons le Togo », dirigé par Me Zeus AJAVON. Le Collectif a initié une marche avec « sitting » les 12, 13 et 14 Juin, et appelé à un « Togo mort » le 15 Juin. Voilà des intellectuels qui veulent que Lomé soit bloqué pendant presque toute une semaine ! Imaginent-ils que Paris, New York, Bruxelles, Tokyo, par exemple, puissent être paralysés pendant toute une semaine pour des raisons de découpage électoral ?

Pire, à Lomé, des jeunes surexcités se sont affrontés, avec une violence inouïe, avec les forces de l’ordre et les blessés se comptent par dizaines. Cette logique insurrectionnelle est tout simplement irréaliste, car, ce ne sont pas des jeunes aux mains nues (ou avec des pierres et des pavés) qui peuvent affronter les forces de l’ordre bien formées et aguerries.

A Me AJAVON, Coordinateur du Collectif « Sauvons le Togo », je voudrais rappeler que, depuis 1990, il y a eu 19 mots d’ordre de grève (avec 9 mois de grève générale illimitée), 122 marches à travers les rues de Lomé, et 17 mots d’ordre de « Togo mort ». On sait ce que tout cela a donné !

Aujourd’hui, des dizaines de personnes ont été arrêtés, plusieurs blessés ont été enregistrés, des dégâts matériels occasionnés… Quel gâchis, Me AJAVON ! C’est ce qui arrive, quand des Défenseurs des Droits de l’Hommes se forcent à devenir leaders politiques…

Le même Collectif a encore appelé à une marche le 19, le 20 Juin, au moment où les élèves composent pour le CEPD et le BAC II ! Qu’elle irresponsabilité !

Espérons qu’après le Collectif « Sauvons le Togo », ce ne sera pas le  « Collectif des prostitué(e)s du Togo », qui va initier des marches et des « sittings », et exigera que le Président Faure reçoive ses membres… Puis , que ce ne  sera pas  le « Collectif des cocu(e)s du Togo » ; puis, le « Collectif des veuves et des veufs du Togo », puis le « Collectif des sourds muets du Togo »… qui vont « exiger » que le président les reçoive ! Pitié pour la fonction présidentielle togolaise !…

Le 21 Janvier 1963 et début Février de la même année, la presse française, notamment PARIS MATCH et, FIGARO, publièrent une interview de l’Adjudant- Chef Etienne Eyadema, avouant l’assassinat du Président Sylvanus OLYMPIO. Les observateurs avisés trouvèrent cette confession un peu tirée par les cheveux et conclurent à une manipulation. Jamais un homme qui a assassiné un Chef d’Etat, sans témoins (hornis ses complices), ne va se vanter d’avoir commis ce genre de crime et le proclamer dans la presse internationale ! Quelques années plus tard, c’est un journaliste français qui livra la même version du crime sous forme de  bande dessinée. Là encore, c’était trop gros pour être vraiment crédible !… Mais le mal était fait et tout le monde attendait la réaction des héritiers du Président assassiné. Si c’était en CORSE, nous sommes partis pour une vendetta qui va s’étaler sur plusieurs générations, entre les OLYMPIO et les EYADEMA…

Néanmoins, le 23 septembre 1986, un commando lourdement armé, venu du Ghana, attaqua Lomé et avait failli avoir la peau du devenu général GNASSINGBE Eyadema. Gilchrist OLYMPIO, le fils de Sylvanus OLYMPIO, fut cité par des assaillants arrêtés, et  il fut même condamné à mort par contumace ! La vie politique du Togo se trouva plombée par la haine entretenue entre les deux familles, surtout entre les deux hommes (Eyadema et Gilchrist), et les togolais se demandaient, s’il ne fallait pas mettre les deux protagonistes sur un terrain vague, avec chacun, un revolver de même calibre, pour un duel, jusqu’à la mort d’un ou des deux combattants, pour qu’ils « collent la paix » aux Togolais…

Heureusement, la révolte du 5 Octobre 1990 remit le débat au centre du pays et la Conférence Nationale Souveraine (CNS) se tient en Août et Septembre 1991.

Tous les réfugiés rentrèrent au bercail pour cette Conférence Nationale, avec une amnistie, obtenue après d’âpres négociations entre Eyadema et le Collectif des leaders de l’opposition politique…

Avant l’ouverture des travaux de cette Conférence, et selon des sources diplomatiques, une photo vidéo de l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO, filmé par une ambassade occidentale le 13 janvier 1963, aurait été montrée à Gilchrist OLYMPIO, identifiant formellement celui qui a tiré sur le Président OLYMPIO.

Le but de cette opération était de faire baisser la tension entre Eyadema et Gilchrist, selon les mêmes sources…

La première grande question est la suivante :

Est-il vrai que Gilchrist OLYMPIO a visionné ce document avant de participer aux travaux de la Conférence Nationale Souveraine ?

La seconde question importante est la suivante :

A-t-il reconnu, sur le document, le vrai meurtrier de son père, et qui ne serait pas l’Adjudant-chef Etienne Eyadema ?

Ces deux questions et leurs réponses sont importantes pour comprendre l’état d’esprit de l’ennemi juré de GNASSINGBE Eyadema, à l’ouverture de cette fameuse Conférence Nationale Souveraine (CNS)…

Les partisans d’Eyadema ont beau gesticuler et accuser la CNS d’extrémisme, en la comparant à celle du Bénin, il n’y avait pas de Chef d’Etat assassiné au Bénin (les 4 anciens Présidents du Bénin ont pris part à la Conférence béninoise), aucun parti au Bénin n’a prélevé 5% sur les salaires des travailleurs béninois pendant des années, et il n’y avait pas de camp d’extermination comme Agombio ou OTADI au Bénin…

La CNS togolaise a débuté ses travaux dans une atmosphère électrique et émotionnelle indescriptible. Rien qu’à voir tous ces exilés de longue date dans la salle FAZAO, beaucoup ont fondu en larmes !

La première gaffe de l’opposition est de ne pas avoir canalisé les énergies débordantes de certains participants, qui ont cru qu’Eyadema était déjà mort. Ceux-ci ont fait circuler, dès l’ouverture des travaux, une pétition exigeant la démission immédiate du Général ! Celui-ci, laissa tomber devant un petit cercle restreint, à Lomé II :

« Il faudrait qu’ils passent sur mon cadavre ! DJOUA, préparez vous ! » (Conversation rapportée plus tard par le Colonel Narcisse DJOUA)…

Mais, il faut reconnaître que rien n’était facile dans cette atmosphère…

La première vraie erreur de l’opposition a commencé, quand la CNS a demandé aux leaders politiques et aux leaders d’opinions de poser leur candidature pour le poste de Premier Ministre de la transition. Seuls Léopold GNININVI, Joseph Kokou KOFFIGOH, Atsutsè AGBOBLI, et KPETIGO Elias, se sont déclarés candidats. Les poids lourds de l’opposition ont refusé de postuler ! La raison principale de ce refus est connue : tous ceux qui auront participé à la transition ne pourront postuler à aucun poste de dirigeant après les douze mois de durée impérative de la transition ! Tout le monde voulait s’asseoir dans le fauteuil présidentiel virtuellement vacant d’Eyadema ! Tragique erreur et manque de vision.

La Constitution transitoire empêchant les acteurs politiques qui ont occupé un poste dans le gouvernement de transition de briguer un poste après la Transition, visait le Président Eyadema, le Premier Ministre élu, en l’occurrence Me KOFFIGOH, les ministres , les députés de la transition (les Hauts Conseillers de la République etc… Ainisi, Gilchrist OLYMPIO, Yaovi AGBOYIBO, Edem KODJO, BOUKARI DJOBO ne voulaient pas du poste de Premier Ministre, mais voulaient tous être Président de la République Premier Ministre pour un an ? Oh ! C’est trop « petit et trop court ! »…

Le destin du Togo aurait basculé dans le bon sens, si OLYMPIO, AGBOYIBO, KODJO ou DJOBO avaient accepté de briguer la Primature. Le séisme au Togo, aurait été de voir Gilchrist OLYMPIO élu Premier Ministre de transition ! Le leader de l’Union des Forces de Changement aurait sauvé le Togo de tous les massacres survenus au cours et après la transitoire démocratique ! Le problème, c’est qu’il aurait fallu qu’il disculpe publiquement le général Eyadema du meurtre de son père ! Or, c’est un fond de commerce inépuisable de se présenter comme le fils du Président assassiné par le Présidente au pouvoir !

Pour que Eyadema accepte de quitter le  pouvoir à la fin de la transition,   il aurait fallu que Gilchrist OLYMPIO avoue à Eyadema qu’il a vu la vidéo montrant l’assassinat de son père, et ainsi, le Général et lui, inéligibles, auraient le temps de se reposer après la Transition … Car, la plus grosse trouille du Général Eyadema, tout le restant de sa vie, après le 13 Janvier 1963, est de se faire arrêter ou tuer par les héritiers du Premier Président togolais assassiné ! Une amnistie générale aurait été encore décrétée après la CNS pour tous les crimes commis depuis 1958.jusqu’à  cette date de la fin de la Conférence Nationale. Gilchrist OLYMPIO aurait-il été mieux inspiré de fumer le calumet de la paix avec Eyadema, qu’avec son fils Faure ? Le vieux leader est aujourd’hui abandonné par ceux-là mêmes qui, hier, le poussaient à l’extrémisme le plus intransigeant, mais il n’a pas encore dit son dernier mot. Il s’accroche comme à une bouée de sauvetage, à son parti, l’UFC, et il dispose encore d’une capacité de « nuisance » ou de « jouissance » appréciable. Même s’il ne dispose, dans la future Assemblée, que de deux ou trois députés, il sera un faiseur de roi incontournable, quand chaque camp fera ses comptes à la fin des prochaines législatives et des municipales. Celui qui se considérait comme le « seul opposant véritable » au Général Eyadema, doit aujourd’hui méditer sur cet adage populaire qui dit :

« L’opinion publique est comme la météo, elle peut changer radicalement d’un jour à l’autre !».

La grosse gaffe suivante est survenue à peine deux mois après la CNS : c’est la dissolution du RPT par les Hauts Conseillers de la République. Influencée par le courant Olympioiste, l’Assemblée Nationale Transitoire vota, illégalement presque à l’unanimité, la dissolution du Rassemblement du Peuple Togolais, avec les conséquences prévisibles et inévitables, et ce, malgré la mise en garde réitérée de nous tous, diplomates étrangers compris. La transition vacilla, mais ne rompit pas et eut le mérite d’organiser le référendum constitutionnel du 27 septembre 1992, qui se solda par un « Oui » massif de 95% de nos compatriotes. Avec ce joyau en main et dans cette période précise, tout le monde avait cru que la bataille était enfin gagnée. Une opposition totalement et parfaitement unie serait venue, sans coup férir, à bout de la dictature d’Eyadema, lors de l’élection présidentielle de 1993. Mais c’était compter sans l’épicentre du tremblement de terre : l’UFC boycotta la présidentielle, le CAR, la CDPA et les autres boycottèrent la présidentielle, pour faire plaisir à Gilchrist OLYMPIO. Edem KODJO ne se retira de la course présidentielle, la mort dans l’âme, que trois jours avant le scrutin, poussé par la furie des boycotteurs !

« Vous êtes idiots ou quoi ? Edem KODJO allait battre à plate couture Eyadema ! », nous a lancé un diplomate que j’ai rencontré au Bénin. Aucun étranger n’a compris pourquoi, voulant tous le départ d’Eyadema, on ne vota pas pour un candidat sérieux, compétent et qui n’a pas de sang sur les mains, et pourquoi tout le pays est pris en otage par Gilchrist OLYMPIO et l’UFC !

« Edem KODJO, et Eyadema, c’est bonnet blanc et blanc bonnet ! », nous a lancé, à l’époque, un politicien Olympioiste. Il a dû rougir de honte quand MACKY SALL, qui doit toute sa carrière politique à Abdoulaye WADE, a battu celui-ci avec un score sans appel de 66% de votants, en sa faveur !

La gigantesque gaffe suivante fut commise en 1994 par les opposants togolais. Alors qu’Eyadema s’était fait proclamer élu Président de la République en 1993, l’opposition avait l’opportunité de rafler la mise aux législatives et contraindre Eyadema à une cohabitation risquée pour lui. Et c’est patatras ! L’UFC brandit son arme favorite : le boycott. Qu’à cela ne tienne ! Le CAR et l’UTD, conduits respectivement par Me AGBOYIBO et Mr Edem KODJO, obtinrent la majorité absolue au Parlement avec respectueusement 36 et 6 députés, ce qui fait un total de 42, sur 81 députés que comptait le Parlement. Si l’UFC avait pris part aux scrutin, l’opposition aurait raflé au moins 50 à 60 députés et Eyadema était cuit. Mais hélas, gaffe des gaffes, les deux leaders vainqueurs se bouffèrent le nez. Sur les sept (7) membres de la Cour Constitutionnelle d’alors deux (2) devaient être nommés par le Président de l’Assemblée Nationale, deux (2) par le Premier Ministre, deux (2) par le Président de la République et un, choisi dans la profession des juristes.

En 1994, l’opposition avait la chance d’avoir cinq (05) membres sur sept (07) de la Cour favorables à sa vision politique. Eyadema joua majestueusement en nommant Edem KODJO Premier Ministre. Il avait le droit et n’avait pas violé la Constitution, qui stipulait que :

« Le Président de la République nomme le Premier Ministre dans la majorité parlementaire », point barre !

Pris dans ce piège grossier, Edem KODJO et Yaovi AGBOYIBO, laissèrent la Présidence de l’Assemblée Nationale de façon inexpliquée à … Dahuku PERE, un fanatique d’alors du RPT, et le gouvernement RPT-UTD se forma, avec en tout et pour tout, quatre ministres pour l’UTD et le reste des ministères pour le RPT, le CAR ayant refusé de participer au gouvernement !

Le ridicule des ridicules a donné la vice-présidence de l’Assemblée nationale à Mr HEGBOR, Vice-président du CAR ! Pourquoi Me HEGBOR n’a pas pris la présidence de l’Assemblée Nationale ? Seuls Dieu et Me AGBOYIBO peuvent répondre à cette question !

L’autre gaffe des gaffes fut commise en 1999, aux législatives de cette année-là. L’opposition boycotta le scrutin, malgré nos supplications. Le fer de lance de ce boycott et les maîtres d’œuvre sont avant tout Gilchrist OLYMPIO et les politicards de l’UFC (comme Jean Pierre FABRE, Patrick  LAWSON, Isabelle AMEGANVI, Eric Armelding…). Ces gaffeurs professionnels ont entraîné tous les autres partis dans le boycott, et ce qui devait arriver arriva : l’Assemblée devient monocolore et modifia la Constitution « légalement », à sa guise. C’est pourquoi, quand j’entends et vois ces gaffeurs professionnels comme Jean Pierre FABRE et Patrick LAWSON gueuler pour réclamer des réformes constitutionnelles et institutionnelles, ils me donnent la nausée…

Que ces gaffeurs sachent ceci : si l’opposition avait gouverné en 1994 et avait obtenu la majorité absolue aux législatives de 1999, jamais Eyadema n’aurait été élu, ni en 1998, ni en 2003. Au finish, Edem KODJO l’aurait battu en 1993, et il ne serait pas élu en 1998 ni en 2003 et Faure GNASSINGBE ne serait sûrement pas été élu en 2005 !

GAFFE quand tu nous tiens !

En 2005, la gaffe s’amplifia par la prise en otage par l’UFC de toute l’opposition qui se voit imposer un vieillard malade, Bob AKITANI, comme candidat unique de l’opposition à la présidentielle, pour affronter Faure GNASSINGBE, qui avait 39ans. Le RPT joua le jeu et les médecins délivrèrent un certificat médical d’aptitude au vieillard qui fut battu.

Le pauvre AKITANI fit, quelques mois plus tard, un accident vasculaire cérébral et mourut dans l’oubli et l’indifférence des militants de l’opposition…

Bob AKITANI, repose en paix, et que la Terre de nos aïeux te soit légère !

Le 5 Février 2005, la « catastrophe nationale » avait surpris le Togo, et le général Eyadema tira sa révérence ! Le pays fut surpris plus encore quand, faisant fi des dispositions constitutionnelles, l’Etat major des FAT fit allégeance à Mr Faure GNASSINBE et le propulsa au devant de la scène politique, dans un cafouillage indescriptible…

 L’élection de 2005 était une élection à très haut risque et l’opposition n’avait rien trouvé de mieux, comme candidat unique, que Bob AKITANI, 45ans l’aîné de Faure GNASSIGBE ! On dénombra au moins 500 morts à la fin du processus électoral de cette année noire 2005 !

Puis, le 20 Août 2006, la lumière divine descendit sur la classe politique, qui signa l’Accord Politique Global (APG), le seul bébé né d’un consensus politique au Togo depuis 40ans ! Yaovi AGBOYIBO (CAR), du  Bureau du dialogue, Léopold GNININVI (CDPA), Lardja KOLANI (PDR), Fambaré NATCHABA (RPT), SAVI DE TOVE (CPP),Eric ARMEDING (UFC), Celestine AÏDAM (GF2D), Maria APOUDJAK (REFAMP/T), Gahou HEGBOR (CAR en tant que Parti), Kokou TOZOUN (Gouvernement ) et le Président Blaise COMPARE, du Burkina Faso, apposèrent leurs signatures sur le document final de l’APG, le 20 Août 2006, au grand soulagement du peuple togolais. Mais la joie de nos compatriotes fut de courte durée…

Dès que le Premier Ministre du gouvernement d’union nationale, fut nommé, en la personne de Me AGBOYIBO, Gilchrist OLYMPIO, Jean Pierre FABRE, Patrick LAWSON, Eric ARMERDING, Isabelle AMEGANVI et Cie, constituant le fameux épicentre du tremblement de terre qui émietta toujours l’opposition, refusèrent de participer au gouvernement d’union nationale, sous prétexte que le Premier Ministre devait provenir de l’UFC !

On n’en serait pas où nous sommes aujourd’hui, si Gilchrist OLYMPIO et ses naïfs lieutenants n’avaient pas commis cette nième gaffe…

C’est fou, que la classe politique togolaise ne comprenne pas, jusqu’à ce jour, qu’être Premier Ministre n’est pas une fin en soi, ou la clé de la porte du  paradis !

Baignant toujours dans la gaffe, l’opposition togolaise se présenta en rangs dispersés aux législatives de 2007 et à la présidentielle de 2010 et les perdit, à la loyale. C’est fou que cette opposition ne puisse pas comprendre que, face à une machine rodée et puissante comme l’ex RPT, le salut ne peut résider que dans l’union sacrée de l’opposition !

L’ UFC, en 201O, nous a gratifié d’un épisode loufoque de son cheminement digne d’un conte pour enfants sous doués. Victime selon lui, d’un accident domestique aux USA, Gilchrist OLYMPIO se dit incapable de venir passer les formalités de candidature à la Présidence. Moi je n’avais pas cru un seul instant à cette fable et je l’avais fait savoir à l’époque. N’étant pas dans le coma, ni grièvement blessé, Mr OLYMPIO aurait pu venir à Lomé, transporté par un avion sanitaire, passer la visite médicale, avec le certificat médical des médecins américains, puis retourner le même jour, avec le même avion, pour terminer ses soins. Comme s’il n’attendait que cela, son dauphin s’empressa de se déclarer candidat. Jean Pierre FABRE commis un « parricide politique », puisque Mr OLYMPIO revient à Lomé, sur ses deux jambes, pour soutenir ( ?) du bout des lèvres son remplaçant. Ça ce n’était pas une gaffe, mais une « embrouille volontaire », concoctée par OLYMPIO et FABRE, qui a mal tourné et conduit au divorce, avec la création de l’ANC, devenue ennemie jurée de l’UFC !

Fort de ses 33% de suffrages en sa faveur, Jean Pierre FABRE  n’a pas compris que ces voix proviennent du rejet primaire de Faure GNASSINGBE par des électeurs (20%), du report de voix glanées grâce au désistement de Gilchrist (15%), et que lui-même n’a obtenu en réalité que 3% sur sa  personne !

Au lieu de capitaliser ses 33% de voix, le leader de l’ANC se complait dans la médiocrité, en organisant marches sur marches, pour réclamer la fauteuil présidentiel au début, puis aujourd’hui, pour une multitude de plaintes.

Il a tellement marché qu’il a oublié qu’un Président de la République qui se dit élu, doit prendre des mesures immédiates, pour sa sécurité, pour ne pas se faire gifler gratuitement par un gendarme ou se faire assener un marteau sur le crâne,  comme Diancounda Traoré au Mali. Le problème de Mr FABRE est qu’il ne se rend pas compte que pour qu’on vote pour lui, il faut qu’il présente un programme crédible, puisqu’il n’a jamais géré ni une épicerie, ni une petite mairie, ni une petite entreprise, ni occupé un petit poste administratif…Son plus gros fait d’arme est de mettre les chômeurs sur le trottoir, au lieu de leur chercher du travail. Peut être que cette stratégie payera en 2015, puisqu’il y a tellement de chômeurs au Togo que leurs votes seuls peuvent peut-être le faire élire (sic) !

Des gaffeurs, il y en a partout maintenant. Prenons un avocat comme Me Zeus AJAVON, qui se lève avec son collectif « Sauvons le Togo », qui adopte aussi les marches. On a beau leur enseigner dans la franc- maçonnerie (pour ceux qui y sont), les vertus de l’humilité, rien à faire. Il n’arrive pas à « sauver » son client, Kpatcha GNASSINGBE, en le sortant de prison par des compromis avec la famille GNASSINGBE, mais il veut « sauver » tout d’un coup, tout le Togo…

Gaffeurs de toute l’opposition démocratique togolaise, réveillez-vous !

J’ai lu à la UNE du journal FORUM DE LA SEMAINE, datée du vendredi 1er juin 2012, ce titre qui m’a fait énormément plaisir :

« Le CAR s’abstient, l’UFC vote contre, le GMP vote pour, l’Assemblée Nationale adopte ».

Il s’agit du projet de loi relatif au nombre de sièges à notre hémicycle, adopté avec 46 voix pour et 12 voix contre. L’Assemblée Nationale comprenant 81 députés, la majorité simple requise est de 42 députés. C’est cela la Démocratie, ce n’est pas autre chose ! Ce ne sont pas les professions de foi, les marches hebdomadaires, les prières hebdomadaires, les « sittings », les invectives ou les casses…

Mais, si on n’est pas de gros pécheurs, nos prières peuvent faire que l’opposition obtienne 47 députés sur 91 dans la prochaine Assemblée Nationale…

Dr  David IHOU

 

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