Ça y est ! Faure , ses conseillers, et son bataclan d’amis ont réussi le coup de l’année 2010 : écarter Kofi Yamgnane, l’un des candidats sérieux à même d’inquiéter le pouvoir RPT au prochain scrutin du 28 Février. Si l’on ajoute à ce coup l’absence du leader de l’UFC Gilchrist Olympio, on peut dire que le clan au pouvoir a fini par réussir ce qu’il préparait depuis le début du processus électoral.
La libération du peuple était enfin arrivée et le régime l’a senti. A cet effet, il lui fallait tout mettre en œuvre pour empêcher celui qui pouvait incarner le mieux cette aspiration profonde du peuple de se présenter. Après le renoncement du patron de l’UFC , le régime a enfin cru avoir trouvé la parade pour mettre hors d’état de nuire tout autre candidat gênant. Kofi Yamgnane et Gilchrist Olympio absents à la prochaine compétition, il n’y a plus qu’un boulevard grandement ouvert devant le RPT pour occuper à nouveau le fauteuil présidentiel. Ce n’est pas un Jean-Pierre Fabre dont la maman est pur sang RPT qui pourra arracher le fauteuil des mains de Faure. Lui a été de tous les temps protégé par le RPT quand les autres devraient s’exiler pour survivre. En dehors du redouté Gilchrist Olympio, personne d’autre à l’UFC ne peut donner du fil à retordre au clan Gnassingbé. Certes, Jean-Pierre Fabre a une forte gueule mais il manque de charisme et est loin de faire l’unanimité au sein de son parti et dans les rangs de tous ceux qui aspirent à un véritable changement au Togo. Ce n’est non plus Yawovi Agboyibo ou Agbéyomé Kodjo qui ont eu des accointances poussées avec le régime RPT qui inquièteront Faure et ses lieutenants assurés déjà d’une victoire mais de celle au rabais et sans gloire. Beaucoup sont déçus et avouent ne plus pouvoir se rendre aux urnes le 28 Février. Pour eux, les dés sont pipés d’avance et leur vote dans ce cas ne servirait plus à rien.
Au fait, tout le monde au Togo sait que les uns et les autres en ont marre du système RPT qui ne fait que ruiner le pays et rabaisser sa stature dans le concert des nations. Si en plus de 40 ans de règne, ce parti créé de toutes pièces par feu Gnassingbé Eyadema et Edouard Kodjovi Edem Kodjo aujourd’hui ministre d’Etat sans portefeuille n’a pu faire grand-chose pour le Togo, ce n’est en 50 ans ou en un siècle de pouvoir qu’il réussira.
Il fallait une nouvelle gouvernance pour le Togo. Une autre manière d’appréhender le pouvoir beaucoup plus basé sur la compétence et l’amour de la patrie et ce, avec une sorte de dream team autour du président. Et non des félins insatiables prêts à bondir sur n’importe quelle pourriture comme l’on en dénombre à l’heure actuelle autour de Faure. A présent, tout ceci est en passe d’être renvoyé aux calendes grecques par la faute du RPT qui tient à s’accrocher au pouvoir contre vents et marées comme si sa survie en dépendait.
L’alternance est piégée. Les mêmes qui ont jusque-là régenté le pays en pensant plus à leurs poches qu’à l’intérêt général vont continuer leur basse besogne. Pauvre de Togo, qu’as tu fait pour mériter un triste sort ?
Thierno Bokar Lynx.info