Selon le quotidien al-Arab, paraissant à Londres, les analystes estiment que Hitto a été contraint à démissionner, face à de lourdes pressions qui s’exerçaient contre lui, de la part de divers courants de la coalition de l’opposition, que ce soit à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Syrie.
Selon les observateurs, Hitto est devenu premier ministre provisoire de la coalition rebelle à un moment où le Qatar jouait un rôle efficace dans le dossier syrien. Mais maintenant, le rôle du Qatar a été édulcoré en faveur des Saoudiens. C’est l’Arabie Saoudite qui décide, actuellement, pour les opposants de Bashar al-Assad, tout en bénéficiant, bien sûr, du soutien des Etats-Unis, de l’Europe et des pays arabes du Golfe persique.
Les analystes politiques estiment que la démission de Hitto est liée, également, à l’affaiblissement du rôle de la place des Frères musulmans au sein des opposants. C’est ainsi que le Qatar a perdu sa dernière carte gagnante au sein des opposants syriens, d’autant plus que Ahmad Assi Al-Jarba, choisi comme le nouveau chef de la coalition de l’opposition syrienne est l’homme de l’Arabie Saoudite. Les analystes sont persuadés que l’acceptation rapide de la démission de Hitto par les autres membres de la coalition de l’opposition syrienne montrent que cette démission ne relevait pas d’une décision personnelle et qu’une partie puissante l’avait contraint à démissionner.
Dans son communiqué, la coalition de l’opposition syrienne a précisé que M. Ghassan Hitto s’était retiré de la responsabilité de la gestion du gouvernement provisoire, favorisant ainsi le terrain aux autres candidatures et que le nouveau premier ministre » sera choisi d’ici 10 jours ». Les sources proches de l’opposition ont annoncé que la personne la plus pressentie pour succéder à Hitto, est Ahmad Tomeh, l’un des dirigeants de l’opposition considérée comme une personnalité libérale n’ayant de tendance à aucun courant particulier.
Toujours selon ces sources, la récente réunion des opposants syriens, à Istanbul, n’a pas été marquée, et ce pour la première fois, par des affrontements entre partis pour se disputer des postes, et la raison en était plutôt la diminution du rôle des Frères musulmans et l’absence des efforts du Qatar et de la Turquie pour exercer de l’influence et imposer leur volonté dans la répartition des postes. A cela s’ajoutait, également, l’encerclement de Homs, qui se serait libéré totalement dans les jours qui suivaient.
Donc, l’incapacité des opposants de faire quelque chose pour réduire l’encerclement de Homs avait affecté, directement, l’ambiance de la réunion. Dans le même temps, le nouveau chef de la coalition de l’opposition syrienne a déclaré qu’il s’attendait à ce que de nouvelles armes arrivent, bientôt, entre les mains des opposants, pour doper, selon lui, la situation des opposants, sur le plan militaire, qui est actuellement, faible.
Dans sa première interview après sa désignation à la tête de la coalition rebelle, Ahmad Assi al-Jarba a déclaré que les opposants ne participeront pas, à la conférence Genève II, proposée par les Etats-Unis et la Russie, tant qu’ils ne se trouveront pas dans une position militaire forte.
Irib