Ils courent ainsi le risque d’être arrêtés n’importe quand et n’importe où pour être ensuite transférés devant la Juge Française
Pendant l’un de ses séjours en France, Soro disait avoir rendu visite au Président Ouattara en période de convalescence à Paris. Visiblement désarçonné par ce qu’il avait vu, Soro a écrit et cité Chinua Achebe : « le monde s’effondre » et il termine par ceci : « les temps ont bien changé ».
Effectivement il y a déjà belle lurette que le monde de Soro a commencé à s’effondrer, mais il n’y a que lui qui ne s’en rend pas compte.
Dans l’affaire qui l’oppose à Michel Gbagbo, fils de l’ancien président ivoirien, par deux fois ce dernier a été empêché de sortir du territoire ivoirien pour aller consolider la plainte qu’il a portée à Paris contre Guillaume Soro et dix rebelles et chefs de guerre pro-Ouattara, pour traitement dégradant et inhumain pendant sa détention à Bouna au nord de la cote d’ivoire.
Le fils du plus célèbre prisonnier politique du régime Ouattara n’avait pas honoré la première convocation par crainte pour sa propre sécurité.
Pour la deuxième convocation, ce qu’il craignait s’est vite transformée en une comédie judicaire à l’ivoirienne et en un piège pour Soro et le régime Ouattara.
La juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris, Sabine Kheris n’a donc pas pu auditionner Michel Gbagbo à cause de l’obstruction exercée par les actuelles autorités ivoiriennes, malgré deux convocations successives émises depuis la France.
Il est évident que les actuelles autorités ivoiriennes veulent banaliser cette affaire qui est pourtant d’une extrême gravité. Soro lui-même ne disait-il pas avec l’arrogance qu’on lui connait, cette boutade : « depuis quand a- t-on jugé au monde des vainqueurs de la guerre ? » En se déterminant ainsi, Soro s’est toujours cru investi d’une immunité de fait pour tous les crimes par lui commis.
Et pourtant la suite judiciaire logique de la plainte du fils GBAGBO est que cette juge d’instruction française vienne en Côte d’Ivoire pour auditionner les protagonistes et qu’elle termine son travail.
Elle va alors demander et obtenir un Bureau de juge d’instruction au Tribunal d’Abidjan. Les convocations seront convoyées par les services de police ou de gendarmeries françaises présentes en Côte d’Ivoire. Ici deux cas de figures peuvent se présenter :
1er cas : Les protagonistes se présentent volontairement et les choses se déroulent normalement. Michel Gbagbo pourra alors aisément confirmer et argumenter sa plainte. La juge française recueillera toutes les dépositions et conduira à son terme son travail en France.
2ieme cas : Soit Soro et ses amis, par défiance, ne se présentent pas. La Juge constate la carence de Soro et de ses chefs rebelles et en tire les conséquences quant à la suite à donner à la procédure judiciaire.
Ce dernier cas expose Soro et ses amis à un mandat de comparution qui sera diffusé à travers le monde entier via Interpol. Ils courent ainsi le risque d’être arrêtés n’importe quand et n’importe où pour être ensuite transférés devant la Juge Française.
L’appareil judiciaire aimant fouiner dans le passé de toute personne mise en cause, les Juges n’auront pas de mal à découvrir le lien entre cette affaire ( Gbagbo fils contre Soro ), et les crimes, massacres, viols, vols et génocides , commis en Côte d’Ivoire depuis le déclanchement de la rébellion en 2002 jusqu’à ce jour, ayant causé plus de 16 000 morts. Ce sera alors le début d´un long voyage vers la CPI pour Soro, les chefs rebelles concernés et leurs parrains qui ne sont en réalité que des vainqueurs factice des élections de 2010.
Ce jeu de « croquis coté » judiciaire (tu joues, tu perds ; tu ne joues pas, tu perds quand même) risque d’assommer définitivement le régime de Ouattara qui est déjà bien affaibli et isolé car bâti sur de sable.
Il est désormais évident que le monde de Soro s’effondre.
Nous ouvrons le débat
GnaZo
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