Le Hezbollah vengera-t-il Assad ?

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La Syrie n’aurait pas, apparemment, l’intention de répondre, manu militari, à Israël. Or, ce qui préoccupe, surtout, les dirigeants israéliens, c’est comment Damas répondra à Tel-Aviv ? Au lendemain du raid injustifiable d’Israël contre un centre de recherches, près de Damas, les médias israéliens ont lancé une nouvelle campagne visant à transmettre ce message à la Syrie, que tout agissement militaire syrien contre Israël recevrait une réponse cinglante, de la part du régime sioniste, et pourrait même obliger ce régime à agir, sans retard, pour renverser le gouvernement Assad.

En dépit de la campagne médiatique des Israéliens, le silence officiel de Tel-Aviv n’a rien de nouveau. Les analystes politiques et militaires israéliens craignent, surtout, que le Hezbollah passe à l’acte, à la place de la Syrie, contre le régime sioniste, et qu’une véritable guerre se déclenche.

Le journal libanais, « Al-Akhbar », cite, dans un reportage, l’expert des questions militaires Amos Harel, qui évoque, dans le journal « Haaretz », les différentes dimensions de l’attaque d’Israël contre la Syrie et ses impacts : «Tel-Aviv a, clairement, montré, dans ces opérations, qu’il est prêt à s’impliquer, dans la guerre civile syrienne, en dépit des dangers à venir. Nous ne pouvons pas, non plus, ignorer la très haute capacité stratégique de la Syrie ; il nous est totalement impossible de l’ignorer. Mais ce qui est important ici, c’est qu’Israël s’est impliqué, pour la première fois, dans la crise syrienne, ce, alors qu’il ne semble pas qu’il puisse prévoir les dimensions de cette implication et ses impacts».

Harel rappelle, ensuite, dans sa note : «Les dirigeants israéliens se trouvent derrière les vitres opaques de la chambre des opérations du raid aérien contre la Syrie, alors qu’Israël avait, déjà, adopté cette tactique, en 2007, contre les installations nucléaires de Deir az-Zour, en Syrie. Et c’était exactement la même tactique d’opération aérienne, adoptée, il y a quelque temps, au Soudan».

Harel exprime plus loin son inquiétude : «Israël a lancé cette action militaire aérienne contre la Syrie, dans des circonstances où l’on dirait qu’il a qu’il a oublié que non loin des frontières, le Hezbollah se dresse avec puissance. Les évaluations raisonnables montrent que le Hezbollah est prêt à riposter avec force contre Israël ; indubitablement, la réponse du Hezbollah serait, cette fois-ci, différente de celle que le Hamas a donnée à Israël, à Gaza».

Harel analyse : en dépit des compétences de la Syrie, on prévoit qu’elle ne réagira pas aux opérations d’Israël, mais qui pourrait garantir que le Hezbollah ne passera pas à l’acte ? D’autant plus que tous les rapports internationaux montrent que le Hezbollah est plus que jamais en mesure de menacer la sécurité d’Israël. Il est clair qu’Israël est vivement inquiet des agissements du Hezbollah, surtout, depuis le mois d’octobre, lorsqu’il a envoyé le drone Ayoub, dans le ciel des régions sensibles d’Israël et a pu détecter des centres sensibles d’Israël et envoyer des renseignements importants et précieux à Beyrouth.

Yuaf Limur, expert des questions politiques, écrit, à son tour, dans le journal « Isral Today » : «La partie syrienne préfèrera faire preuve de retenue, dans la situation actuelle. Et tout en s’abstenant de donner une réponse du même niveau qu’Israël, elle cherchera une autre voie, pour se venger d’Israël. Bachar al-Assad est bien conscient qu’il devrait agir de sorte que les attaques israéliennes n’aillent pas dans le sens des intérêts de l’opposition armée. Pour cette raison, il a opté pour le silence et est en train de vérifier ses fichiers. Israël craint, notamment, ce silence, car il ignore comment exactement ripostera Assad. Le Hezbollah pourrait être une de ces options. Or, le Hezbollah, en dépit de sa haute capacité militaire, n’a pas aussi l’intention de s’impliquer dans les aventurismes d’Israël. Cependant, Israël est conscient que la réponse du Hezbollah a toujours été sur la loi du Talion».

Sur ce même plan, ce quotidien, citant un des proches de Benyamin Netanyahu, écrit : «Apparemment, la Syrie n’a pas l’intention de riposter, manu militari, à Israël. Mais la question qui préoccupe Tel-Aviv, c’est comment devra riposter Damas à Tel-Aviv ? Surtout que, de l’autre côté, le Hezbollah surveille, en secret et avec la plus grande vigilance, les agissements militaires et sécuritaires d’Israël et en est informé pour une grande partie».

Dans le même contexte, Alex Fishmann écrit dans le « Yediot Aharonot » : «Israël est en train de passer au peigne fin les agissements de l’autre partie. Quoiqu’une telle guerre soit peu probable, Tel-Aviv ne voudrait pas que le prix à payer pour son attaque contre le centre de recherche syrien soit à la hauteur d’une guerre».

Fishmann poursuit : «Le Président Assad a transféré une grande partie de ses armes chimiques vers des régions, qui ne seraient plus possibles d’être contrôlées. Ce dont les Occidentaux et les Israéliens sont bel et bien au courant. On peut, donc, légitimement, s’interroger sur la raison du raid aérien d’Israël contre un centre de recherche, près de Damas»

Irib

 

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