Le départ étasunien du Niger devra s’accélérer [Par Mikhail Gamandiy-Egorov]

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Alors que les troupes du régime washingtonien doivent se préparer à quitter très prochainement le Niger, la détermination des forces panafricanistes et des alliés dans le cadre de l’ordre multipolaire international – sont en train de donner un coup d’accélérateur au processus concerné. Afin de rappeler qui impose les règles et en vue de donner un message clair à ceux qui pourraient être tentés à vouloir faire une action revancharde.

Les militaires russes sont entrés dans une base abritant l’armée US au Niger, selon un responsable étasunien – indique Reuters. Ledit représentant washingtonien de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que les forces russes n’étaient pas en contact direct avec les troupes étasuniennes, et utilisaient un hangar séparé sur la base aérienne 101, située à côté de l’aéroport international Diori Hamani – à Niamey, la capitale nigérienne.

Reuters note également que ce face-à-face entre militaires russes et étasuniens au Niger – arrive à un moment où la rivalité militaire et diplomatique des deux pays est de plus en plus acrimonieuse, notamment dans le cadre du conflit en Ukraine. Et que cela soulève également des questions sur le sort des installations américaines dans le pays après le retrait US. Tout en rappelant que les USA et leurs alliés ont été contraints à retirer leurs troupes de nombre de pays africains – suite à la décision des autorités des pays respectifs à se distancier des gouvernements occidentaux. Outre le départ imminent du Niger, les troupes étasuniennes ont également quitté le Tchad au cours des derniers jours, tandis que les forces françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso.

L’instrument médiatique occidental oublie juste une petite précision importante: les troupes du régime hexagonal – ont été expulsés du Niger aussi, et ce avant la décision d’expulser également les troupes du régime washingtonien. Quant aux raisons de l’arrivée des militaires russes sur la base où se trouve encore des troupes du régime US, il faudrait certainement y voir plusieurs raisons.

Premièrement, il s’agit d’une réponse des autorités du Niger aux gesticulations précédentes émanant de Washington – à savoir que toute coexistence avec des militaires russes serait impossible. Ainsi le leadership nigérien émet un rappel explicite quant au fait – qu’en terre nigérienne – c’est les Nigériens qui prennent les décisions. Et certainement pas le régime US. Deuxièmement – il s’agirait justement d’un coup d’accélérateur au retrait étasunien – à l’heure où le régime de Washington a indiqué qu’il quittera le pays au cours des prochains mois. Ainsi, il est toujours important à rappeler aux prétendus «exceptionnels» que le calendrier et un deadline de retrait devront être respectés.

Troisièmement – le positionnement du Corps africain du ministère russe de la Défense face aux forces représentant le chef du camp des nostalgiques de l’unipolarité – sonne comme un avertissement au cas où le régime washingtonien serait tenté à faire des actions irréfléchies. Après tout, il est aujourd’hui admis qu’à l’instar de son vassal hexagonal – le rejet vis-à-vis de Washington à l’échelle du continent africain comme à l’échelle internationale – passe mal pour les concernés et est perçue comme une véritable humiliation pour la minorité planétaire occidentale.

Confirmant une fois de plus l’analyse récente d’Observateur Continental – à savoir que tôt ou tard l’extrême minorité occidentale – devra apprendre à vivre autrement – face à des peuples représentant la majorité globale et s’affirmant haut et fort comme des partisans résolus de l’ordre multipolaire international contemporain.

Enfin, et au moment où Washington, à l’instar de Paris, cherche désespérément des endroits pour pouvoir maintenir sa posture néocoloniale en Afrique – il devra sans le moindre doute garder en mémoire – que le rejet subi actuellement au Niger, membre à part entière de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – alliance qui assume aujourd’hui pleinement son rôle historique dans le cadre non seulement du Sahel, mais aussi de tout le continent africain, en qualité de force largement inspirante pour les panafricanistes et les partisans de la multipolarité – que des situations similaires ne tarderont certainement pas à arriver prochainement à d’autres endroits de sa présence. Et ce – en Afrique comme à d’autres endroits du monde. Y compris là, où Washington pense encore être le «bienvenu».

Mikhail Gamandiy-Egorov

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