Le Baccalauréat deuxième partie ou BAC II qui était jadis un important sésame pouvant permettre à son détenteur d’entrer dans la vie active, est devenu de nos jours l’ombre de lui-même. La facilité et la corruption semblent avoir gagné tous les compartiments conduisant à la délivrance de ce diplôme que, d’aucuns en sont arrivés à croire qu’il suffit de disposer de moyens et de relation pour obtenir sans coup férir le BAC.
Et dans cette affaire, ce sont des agents sans scrupule de l’Office du Baccalauréat sis dans l’enceinte du lycée de Tokoin à Lomé qui sont pointés du doigt. Selon des sources proches de cet Office, le premier diplôme universitaire s’échange contre des billets craquants. » En 2007, lorsque j’avais échoué au BAC, un employé de l’Office du Baccalauréat qui me connaît dans le coin où j’habite m’a approché pour me proposer d’introduire une réclamation pour qu’il puisse avec l’aide ses collègues, me délivrer le BAC en bonne et due forme« , a confié un étudiant de l’Université de Lomé.
D’après des indiscrétions, le stratagème consiste à conseiller aux candidats attirés par la voie de contournement des réclamations, d’user de ce moyen pour parvenir enfin à se voir délivrer le diplôme. Et ce, avec en coulisses une enveloppe aux main des élèves en réclamation. Les employés de l’Office du Baccalauréat qui sont dans le coup se chargeant du reste concernant les notes à rectifier et autres. On parle de 200 à 300 000 F CFA le montant souvent mis en jeu par les demandeurs.
A en croire d’autres sources, de tels diplômés du BAC optent d’habitude pour les écoles de Brévet de Technicien Supérieur (BTS) et les centres de formation moins regardants sur les origines des diplômes; l e contrôle étant fait à la légère dans ces établissements. « Ils craignent qu’on puisse découvrir leur manège; c’est pour cela que ces bacheliers après leur « réclamation assidue » choisissent les écoles de BTS et autres centres de formation dans lesquels, ils sont plus ou moins à l’abri« , a fait savoir un cadre au parfum des contorsions liées au BAC.
Dans un autre registre, un phénomène non moins négligeable relatif au BAC a pris de l’ampleur entre-temps au pays. il s’agit de la traversée des frontières surtout de celle béninoise de jeunes togolais et ce, pour aller décrocher le BAC au profit d’autres Togolais moyennant payement. A chaque examen du BAC, ça grouille de vrais et de faux élèves à la frontière entre le Togo et le Bénin. De jeunes compatriotes prennent sur eux de franchir la frontière afin d’aller de l’autre côté composer frauduleusement pour des élèves restés au pays et dont les parents sont nantis. Ce business aurait permis, d’après des sources dignes de foi, à plusieurs jeunes togolais de décrocher sans trop de peine leur Baccalauréat. « Avec la nouvelle règlementation en vigueur à présent dans l’espace UEMOA, qui veut que, désormais, le BAC soit organisé au même moment dans les Etats membres de cet espace, ce phénomène va disparaître« , a lancé un enseignant avouant être au courant de telles pratiques.
Ali Baba Lynx.info