Il me souvient de ma solitude lorsqu’il fallait dénoncer les agissements de l’Occident contre deux nobles africains : Laurent Gbagbo et Mouammar Khadafi.
Nous étions peu à crier contre ces agissements malhonnêtes de l’Occident ; nous étions peu à dénoncer la mise à mort physique et politique de ces dignes fils d’Afrique . Il me souvient que certains m’accusaient de soutenir dictateurs et assassins… Il me souvient qu’on me qualifiait de tous les noms d’oiseaux inconnus.
Nous étions peu…
Il s’avère qu’aujourd’hui, le monde entier reconnaît que Mouammar Kadhafi ne tuait pas son peuple, qu’il s’agissait d’un complot…
Il s’avère qu’aujourd’hui, le monde entier sait que le transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI est un montage pour l’écarter durablement du pouvoir…
Nous avions raison… Nous en sommes tristes … Nous avions raison et cela explique pourquoi nous ne souhaitons plus parler…
Parce que finalement, ils parlent des droits de l’homme alors qu’ils sont les premiers à les bafouer…
Ils parlent d’humanisme, alors que ce sont les plus grands assassins du monde.
Que dire face à autant de malhonnêteté venant des intellectuels et de la classe politique ?
Que dire face à la manipulation des institutions comme l’ONU ou la CPI dont la mission se voulait noble ?
Rien du tout…
D’où mon silence… Et la raison pour laquelle je préfère aujourd’hui vivre le plus souvent possible, en Afrique.
Calixthe Beyala
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