L’argent des Ouattara

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Alassane Ouattara est marié à une riche femme d’affaires française née en Algérie, Dominique Nouvian, qui est arrivée en Côte d’Ivoire à l’âge de 20 ans, alors qu’elle était la conjointe d’un certain Folloroux, beaucoup plus âgé qu’elle, qui était professeur au lycée technique d’Abidjan. M. Folloroux est décédé et Mme Nouvian s’est remariée. Le mariage de Dominique Nouvian et d’Alassane Ouattara a eu lieu en octobre 1990 à Neuilly-sur-Seine et a été célébré par le maire, Nicolas Sarkozy lui-même.

Alassane Dramane Ouattara avec la fille Dominique Nouvian, lors du mariage de cette dernière, cette année, en France. Le mariage d’Alassane Ouattara et de Dominique Nouvian a eu lieu en France, lui aussi. Il a été célébré par Nicolas Sarkozy en octobre 1990. (Correction apportée le 11 janvier à 12 h 45. Merci à la lectrice de Vigile qui m’a signalé l’erreur.)

Dominique Nouvian Ouattara a fait fortune dans l’immobilier. Avec l’aide du ministre Bamba Vamoussa, un ami de M. Folloroux, elle crée en 1979 une société immobilière du nom d’Agence internationale de la commercialisation immobilière (AICI), à laquelle le président Houphouët-Boigny confie la gestion de son patrimoine. En novembre 1990, Alassane Ouattara devient premier ministre de la Côte d’Ivoire. Puis, au départ de Houphouët-Boigny, il est nommé directeur général adjoint du FMI. Il le sera de 1994 à 1999, années au cours desquelles il vivra principalement à Washington. Pendant ce temps, sa femme achète French Beauty Services, une importante chaine de salons de beauté aux États-Unis.

Pour sa part, Alassane Ouattara possède entre autres une vaste plantation de canne à sucre à Haïti ainsi que des navires marchands qui lui rapportent énormément. Au Burkina Faso, il détient une cimenterie. Mais la plupart de ses biens sont concentrés au Gabon, pays d’Omar Bongo, un homme qu’il considérait comme son parrain et qui lui faisait de nombreuses faveurs.

Les Ouattara sont très riches et mènent une vie de grand luxe. Ils possèdent notamment des appartements à Paris et des maisons dans le Sud de la France. Mais ils ne semblent pas avoir acquis leur argent honnêtement. Certaines enquêtes leur attribuent des manoeuvres d’évasion fiscale, de détournement de biens publics et de blanchiment d’argent, notamment au moyen de la Fondation Children of Africa, dont Dominique Nouvian Ouattara est la présidente fondatrice. Leur homme lige, un Israélien du nom de Simon Midale, séjourne régulièrement à Abidjan, à Genève, à Tel-Aviv, dans les paradis fiscaux des Antilles, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Europe de l’Est.

Les Ouattara savent soigner leur image avec de bonnes oeuvres, notamment avec la Fondation Children of Africa, dont Dominique Nouvian Ouattara est la présidente fondatrice. Cette fondation aurait servi au blanchiment d’argent, selon certaines sources.

On accuse Alassane Ouattara d’avoir financé les coups d’État et la guerre civile en Côte d’Ivoire. Il se serait servi notamment d’une société-écran, l’International Institute for Africa, constituée aux États-Unis. Le siège social de cette société se trouve au Maryland, en banlieue de Washington, où travaillait Alassane Ouattara lorsqu’il était au FMI. Une enquête a révélé notamment qu’en 1999, alors que se préparait le coup d’État contre le président Bédié, en Côte d’Ivoire, les Ouattara ont transféré dans une banque suisse la totalité de l’avoir bancaire qu’ils avaient conservé jusque-là en France, soit 14 milliards de francs CFA (environ 27 millions de dollars canadiens au taux d’aujourd’hui).

En somme, celui qui est censé être le bon gars aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, si l’on en croit les marionnettes onusiennes de l’Empire et le cartel médiatique occidental, semble avoir trempé dans beaucoup d’affaires louches. Une tendance lourde se dessine lorsqu’on étudie le comportement d’Alassane Ouattara : en 1999, en 2002 et en 2010, il a fait usage de la force pour tenter de prendre le pouvoir, avec l’aide tantôt du général Guéï, tantôt des Forces nouvelles, tantôt des casques bleus et de l’opération Licorne. On l’entend brandir à mots couverts la menace d’une intervention armée pour le débarrasser de Laurent Gbagbo, intervention dont il essaie de minimiser les conséquences sur la population ivoirienne. Le 16 décembre 2010, son chef militaire et faux premier ministre, Guillaume Soro, a organisé une supposée marche pacifique pour prendre d’assaut la radio et la télévision ivoiriennes. Or, cette marche a plutôt pris l’allure d’un affrontement armé, auquel les mercenaires onusiens ont participé aux côtés des rebelles de Ouattara, contre les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes. Il y a eu une dizaine de morts dans chaque camp.

Bernard Desgagné

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