La « potion magique des djihadistes syriens » saisie chez le prince saoudien

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Cette drogue a été employée comme une monnaie d’échange pour acheter des armes

La quantité quasi industrielle de captagon, drogue surnommée par les médias internationaux « potion magique des djihadistes syriens », découverte dans le jet privé du prince saoudien, soulève la polémique sur la position de l’Arabie Saoudite dans le conflit syrien.

Lundi dernier, le prince saoudien Abdel Mohsen Ibn Walid Ibn Abdelaziz a été arrêté par les douanes de l’aéroport de Beyrouth avec en sa possession une quantité de drogue record. Le prince et ses 4 compagnons n’ont pas même pris la peine de bien cacher les 40 valises remplies de captagon et de cocaïne.

Le captagon, une drogue à base d’amphétamine, fait oublier la douleur et surmonter la fatigue. En 2013 déjà, le quotidien libanais The Daily Star et le Time avaient publié des informations selon lesquelles le trafic de cette drogue serait directement lié au conflit en Syrie, et que cette question s’était posée à plusieurs reprises.

Selon Samir Saul, historien et chercheur au centre d’études et de recherches internationales de Montréal, ce lien entre le trafic de captagon et le conflit en Syrie existe.

« On parle de cette drogue depuis un certain temps, les djihadistes l’utilisent car ils mènent une guerre très cruelle, pour calmer leur sentiment, s’ils en ont. Cette drogue a été employée comme une monnaie d’échange pour acheter des armes, même si la source principale des armes, ce sont les dons que font les pays parrains », a déclaré Samir Saul dans une interview accordée à Sputnik.

En outre, l’historien précise que cette démarche du prince visant à commercialiser le captagon dans son pays reflète les problèmes économiques et politiques de l’Arabie Saoudite.

« Les recettes pétrolières ont baissé et les saoudiens sont en déficit budgétaire (…). Et également, c’est un déficit politique, car l’Arabie Saoudite est engagée dans des conflits en impasse, en Syrie et au Yémen. Et la prise à Beyrouth est un symptôme de la situation actuelle en Arabie Saoudite », explique M.Saul.

Malgré l’évidence scandaleuse du crime, la réaction de l’Occident, qui préfère éviter le sujet, est étrangement timide mais en même temps explicable par le fait que l’Arabie saoudite est son allié.

« L’Arabie saoudite joue le rôle de financier des éléments extrémistes. Et c’est un grand pourvoyeur de contrats militaires », indique l’historien.

Ainsi Glenn Greenwald, le fameux journaliste américain qui court après les révélations, a dernièrement publié un article dans The Intercept, où il dévoile le moyen de la Grande-Bretagne pour masquer les crimes de l’Arabie Saoudite, son grand allié, en utilisant la BBC. Selon Greenwald, le monstre médiatique britannique a modifié plusieurs fois ses propres articles, où figuraient des affirmations selon lesquelles les Saoudiens livraient des armes aux groupes terroristes.

Sputniknews.com

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