La femme et le coup de la panne d’érection

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« C’est la première fois, je ne comprends pas ce qui m’arrive… ». La panne d’érection est souvent mal perçue par l’homme atteint dans sa virilité. Absence de communication, agressivité, l’homme a tendance à se replier sur lui-même. Mais quel regard porte la femme sur ce problème masculin ?

Les troubles de l’érection toucheraient deux à trois millions de Français. Malgré la souffrance psychologique dont ils sont à l’origine, ils quittent encore trop rarement le cadre intime de la chambre à coucher.

Une catastrophe nationale

Pour l’homme, la panne d’érection est une véritable catastrophe nationale. Dans nos sociétés modernes, le stéréotype de l’homme est efficace et performant. La « panne » fait resurgir la crainte de ne pas « être un homme ». Blessés, les uns réagissent en s’acharnant, essayant à tout prix d’y arriver. D’autres se replient sur eux-mêmes. Incapables d’exprimer leurs sentiments, les hommes gardent leurs émotions cadenassées.

Pourtant, toutes ces attitudes ont tendance à aggraver la situation. Pour surmonter la crise, il faut communiquer ! Et dans de telles situations, les hommes ne sont pas de grands bavards. Ils ne font pas preuve non plus d’énormément d’imagination. Moins d’un tiers d’entre eux inciterait leur partenaire à continuer autrement et à avoir du plaisir autrement.

Pourtant pour les femmes, les caresses et la tendresse sont des éléments aussi importants d’une sexualité épanouie que la sacro-sainte pénétration.

Entre catastrophisme et légèreté

En grande majorité, les femmes banalisent l’événement. Pour deux tiers d’entre elles, « ce n’est rien, cela passera ». Elles adoptent en grande majorité une attitude positive :

92 % rassurent leur partenaire ;

78 % s’efforcent de le stimuler ;

60 % l’incitent à continuer autrement.

Moins d’un tiers d’entre elles se sent personnellement concernées par la perte d’érection. Mais plus généralement, c’est l’attitude masculine qui la déstabilise :

44 % sont perturbées par son malaise et s’en inquiètent ;

14 % souffrent de l’absence de communication dans ces moments-là ;

14 % supportent mal qu’il ne tente pas de leur donner du plaisir autrement ;

6 % ne comprennent pas qu’il soit alors incapable d’être affectueux.

C’est en grande partie l’attitude masculine qui va conditionner celle de sa partenaire. Elles souffrent ainsi de l’attitude de repli. « Le manque de communication est seul véritablement à même de faire souffrir une femme dans ces moments-là » souligne Marie-Hélène Colson, sexologue à Marseille.

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Comment sortir de cette absence de dialogue ? Bien que le premier pas ne soit pas toujours facile, seul le rétablissement d’une véritable communication permettra de surmonter ces difficultés. Une fois sur la même longueur d’onde, des solutions se font jour. Avec un peu d’imagination et de bonne volonté, d’autres moyens peuvent pallier ce type de « défaillance ».

La répétition des troubles peut néanmoins poser problème. De nombreux hommes mettent ainsi leur vie sexuelle entre parenthèses après plusieurs échecs. L’un adoptera un comportement agressif, l’autre feindra l’indifférence ou l’insouciance. La plupart ne franchiront finalement la porte d’un cabinet de sexologie qu’à la demande insistante de leur partenaire. C’est à partir de la cinquième « panne » que les femmes jugent le problème grave et incitent leur partenaire à consulter. Néanmoins, ce n’est pas la majorité des cas : 58 % des femmes pensent que le sujet est trop intime pour en parler à qui que ce soit et trois hommes sur 4 n’ont jamais consulté pour leur problème d’érection.

Avec la découverte récente de plusieurs inducteurs d’érection, la solution idéale et rapide semble être l’option médicamenteuse. Pas selon les femmes, 68 % pensent que la pilule miracle ne fera pas tout ! La prescription médicamenteuse s’inscrit alors dans le cadre d’un suivi régulier par un sexologue. Le médecin pourra alors proposer la meilleure solution au problème d’érection. Dans certains cas, l’obtention d’une érection par aide médicamenteuse pourra rassurer l’homme et l’aider à sortir de la spirale de l’échec.

Que la consultation ait lieu en couple ou individuellement, la guérison passe bien souvent par la participation active de la partenaire.

David Bême

Enquête Louis Harris pour les laboratoires Pfizer

 

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