Ces événements sont à rattacher bien sûr à l’exacerbation de la situation sur le front de Kherson, que j’ai développée récemment dans « Le grand spectacle désespéré ukrainien vers Kherson », la péninsule et la région de Kherson sont indissociables sur le plan militaire autant que socio-économique, le Dniepr par exemple alimentant la Crimée à partir du barrage de Novaïa Kharkova. Kherson et la Crimée sont aujourd’hui les têtes de pont terrestre et maritime des forces russes vers Odessa et l’Ukraine cherche à retrancher dans une position plutôt défensive qu’offensive.
À part les actions offensives menées contre le croiseur-amiral Moskva le conduisant finalement par le fond, les autres actions ukrainiennes sur ce front Sud et en mer Noire ce sont surtout que des coups d’éclat bien plus médiatiques que tactiques et encore moins stratégiques, comme par exemple ces pressions sur l’île au serpent qui certes ont poussé l’état-major russe à abandonner ce caillou maritime au larges des côtes ukraino-roumaines mais qui n’ont pas suffit à permettre aux ukrainiens de réoccuper l’îlet.
Sur fond de potentielle réactivation du front Sud, les forces armées ukrainiennes ont réalisé 2 attaques significatives sur le territoire de la péninsule russe de Crimée ;
1. Attaque du quartier général de la flotte russe
Le 31 juillet, un drone artisanal a attaqué le quartier général de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, larguant une munition explosive de moyenne intensité qui est tombée dans sa cour, blessant 6 personnes et provoquant des dégâts mineurs. Cette attaque bien que mineure a eu pour conséquence majeure de provoquer l’annulation, pour des raisons de sécurité de tous les événements festifs en l’honneur de la Journée de la Marine.
Vidéo de l’explosion sur le site de l’état-major
L’attaque a réussi à déjouer la couverture antiaérienne russe car elle fut menée depuis la ville de Sébastopol elle-même avec un petit drone modifié artisanalement comme ceux observés sur le front larguant des grenades ou engins explosifs de faible poids. Tandis que, dans un bégaiement propagandiste manquant cruellement d’imagination, les Ukrainiens ont accusé la Russie d’avoir elle-même saboté les festivités de la journée de la Marine pour prévenir une attaque réelle, les forces de sécurité de Sébastopol ont déclenché une enquête renforcée pour « acte terroriste ».
La Russie, dans l’hypothèse improbable qu’elle ait voulu annuler les festivités de la journée de la Marine prévues à Sébastopol n’a évidemment pas besoin de simuler une attaque quelconque pour le faire. En revanche cet attentat est sans nul doute directement ou indirectement lié à l’Ukraine qui depuis plusieurs jours veut multiplier sur le front Sud les actions médiatiques pour faire diversion à la cascade des revers tactiques subis dans le Donbass.
2. Accrochage entre gardes côtes russes et marine ukrainienne
Quelques heures plus tard, un accrochage a eu lieu dans les eaux territoriales occidentales de Crimée, entre un patrouilleur des gardes côtes russes et un des derniers bateaux encore opérationnels de la marine ukrainienne.
Violent accrochage entre les gardes côte russes de Crimée et un bateau de la marine ukrainienne
Pendant 8 ans, les forces ukrainiennes n’avaient jamais porté la guerre vers la Crimée (à part de rares initiatives terroristes manquées), mais depuis le début des opérations militaires russes, leurs actions offensives dans ce secteur de la mer Noire sont de plus en plus fréquentes et se rapprochent désormais des côtes russes.
Où il est encore question de du système HIMARS
Dans le même temps, Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense s’est fendu d’un nouveau clabaudage tentant de compenser le désarroi de la meute kiévienne, annonçant la livraison de 4 M142 HIMARS étasuniens supplémentaires ainsi que de 3 MARS II allemands qui sont la version européenne (allemande française et italienne) du M270, un cousin du HIMARS possédant la même efficacité (avec un châssis chenillé et un deuxième panier de roquettes)
Et l’Ukrainien Reznikov, tout en oubliant de mentionner que 2 autres HIMARS ont été détruits, par des frappes de missiles russes dans Kharkov, de pérorer que ses forces armées attendaient maintenant la livraison par l’OTAN des missiles ATACM, cet autre type de munitions des systèmes HIMARS, mais avec une portée de 300 km (contre 84 pour les roquettes M 30 et M31 actuelles).
Aujourd’hui, entre les nouvelles livraisons au compte gouttes de ces systèmes HIMARS (M142, M270 et MARS II) et leurs destructions par les forces aérospatiales russes, leur nombre sur le front du Donbass n’évolue pas et reste aux alentours d’une vingtaine seulement et répartis sur l’ensemble des 1000 kilomètres du front russo-ukrainien. Donc si leur efficacité est effectivement incontestable, leur puissance de feu accumulée n’a vraiment pas de quoi « casser 3 pattes à un canard ».
Il faut noter toutefois que l’arrivée probable de missiles d’une portée de 300 km dans l’armurerie des HIMARS and Co, permettrait aux forces ukrainiennes
- d’opérer à partir de ponts de tir plus éloignés et donc encore moins vulnérables
- d’avoir une capacité augmentée de frapper le territoire russe dont la Crimée
On observe après l’inondation des armes antichars étasuniennes « JAVELIN » et britanniques « N LAW » dont les résultats réels sont loin d’atteindre l’efficacité et la rentabilité espérées par l’OTAN, cette dernière a désormais opté pour des systèmes d’armes sophistiqués, beaucoup moins nombreux mais plus performants, notamment en précision et portée. C’est le cas du système anti navire AGM 84 « HARPOON » d’une portée de 280 km et donc de l’HIMARS dont la portée devrait prochainement l’égaliser.
Mais plusieurs problèmes se posent par rapport à ces systèmes d’armes ultra modernes : QUI les sert réellement sachant qu’ils faut des semaines de formation et d’entrainement pour les maitriser (et les regards de se tourner vers les personnels de l’OTAN) et surtout COMMENT les occidentaux vont-ils pouvoir supporter, en plus du boomerang de leurs sanctions économiques) le prix de cette stratégie d’armement, car si les lanceurs coûtent déjà une fortune (5 millions de $ pour 1 HIMARS), les munitions, dans le cadre d’une guerre de haute intensité et longue, vont vite être un nouveau gouffre financier pour une économie occidentale déjà agonisante (1.5 million de $ pou 1 missile Harpoon, 150 à 200 000 $ pour 1 roquette Himars).
Et, concernant la Crimée, si un drone artisanal a pu surprendre surprendre la défense anti aérienne à Sébastopol c’est grâce à ses capacités minimes et artisanales, lui permettant d’avoir une furtivité mais aussi une efficacité anecdotiques sans conséquences graves, les roquettes ukrainiennes par leur altitude et temps de vol ont très peu de chance de tromper le parapluie antiaérien des côtes russes d’autant plus que le nombre de lanceurs est beaucoup trop faible pour espérer saturer la défense sol-air particulièrement dense sur la péninsule.
Et quand bien même un missile HIMARS arriverait à frapper Sébastopol ou le pont de Kertch, j’ose à peine imaginer la riposte russe qu’elle provoquera.
On voit bien que les discours et les actions ukro-atlantistes autour de la Crimée relèvent surtout d’un fantasme politique et d’une propagande médiatique cherchant à compenser cette immense frustration de l’OTAN de n’avoir pas réussi à mettre la main sur cette perle de la mer Noire.
Car, n’oublions pas que les objectifs du coup d’État du Maïdan, commandité par l’administration étasunienne d’Obama, et dont Biden est aujourd’hui revenu « aux affaires », avaient pour objectif de servir à l’OTAN sur un plateau la région stratégique de Crimée et la région frontalière du Donbass, et que par la volonté de leurs populations russes et le soutien de la Fédération de Russie ces pièces maîtresses de l’échiquier ukrainien sont restées russes !
Aujourd’hui La Crimée et Donbass disparaissent définitivement au delà des appétits vampiriques de cette pieuvre mondialiste qui, à force de ne pas vouloir lâcher sa proie ukrainienne, risque tout simplement de se faire décapiter par la colère de l’ours !
« Sébastopol restera russe ! »
Source : Alawata rebellion