Un colloque international a été initié sur les 100 ans de vie littéraire de Bernard Binlin Dadié du 22 au 25 septembre à l’université Ouattara, en vue de rendre hommage à l’écrivain pour sa contribution à la littérature ivoirienne et africaine.
Le directeur scientifique du département de Lettres modernes de l’université Alassane Ouattara, par ailleurs président du comité d’organisation, Prof. Zigui Kolia Paulin, a indiqué qu’un colloque international n’est même pas suffisant pour Bernard Dadié par rapport à ce qu’il représente pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique.
«Bernard Dadié est le père, le fondateur, le seigneur, le sénior, le doyen, le porte-étendard, le porte-flambeau, la conscience critique, le chef de file, la figure emblématique de la littérature ivoirienne. Il est sans conteste au centre d’une unanimité inégalée. Tous ses contemporains se sont couchés, l’homme de tous les continents est encore debout», a-t-il souligné.
A l’honneur de l’écrivain, le professeur Zigui estime que «le sens de la vie d’un homme ne s’apprécie pas que dans et par la longévité. La vie n’a de sens que par sa nature et la force de son impact, de son influence qui traversent les âges, touchent les générations, éduquent les successions.»
Le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, a fait savoir que Bernard Dadié «s’est imposé un devoir de fils ainé. Il a ouvert les principales portes du champ littéraire à ses cadets».
«Je suis heureux du privilège que cet homme m’offre de figurer parmi les jeunes qu’il a adopté depuis plus de 20 ans. Nous sommes tous héritiers de Bernard Dadié, c’est-à-dire, héritier de la liberté, de la dignité, de l’homme qui reste debout», a-t-il signifié.
Bernard Dadié est né en 1916 à Assinie Mafia. En 1933, à 17 ans, il a écrit «Les villes», pièce de théâtre, premier texte littéraire moderne ivoirien. En 1936, il écrit sa deuxième pièce de théâtre sur le roi du Sanwi. Premier dramaturge, premier poète moderne, premier romancier, premier auteur de contes et légendes modernes, il devint le tout premier ministre ivoirien de la Culture en 1977. Il est le seul survivant des écrivains classiques africains de la génération de Léopold Sédar Senghor, Alioune Diop, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas.
Durant les cinq jours, des universitaires venus de 11 pays ont exposé sur les œuvres de l’écrivain centenaire, chacun dans le domaine qui lui sied le mieux, pour permettre d’appréhender l’homme sous toutes ses coutumes à savoir, l’écrivain, le journaliste et le politique.
En perspective, les initiateurs du colloque comptent créer à l’université Alassane Ouattara un centre de documentation international sur Bernard Dadié.
Source: AIP
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