Burkina-Faso: d’élections inclusives, parlons en !

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I – Au lieu d’organiser la transition et préparer les élections, ils s’en vont déterrer les morts. Il y a une certaine opinion politique française, qui affirme sans sourcier, que la transition burkinabé avait provoquer le coup d’Etat foireux de Diendéré et son régiment maudit en écartant certaines personnes par une loi électorale qu’ils trouvent inique et cela malgré l’opposition de la cour de justice de la CEDEAO. La transition disent-ils avait tendue le bâton pour se faire battre.

Nous les nationalistes africains, qui n’avons pas goûté au pain moisi de la compromission avec la France, nous disons aux français et à leurs relais africains ainsi qu’aux autres supplétifs de la françafrique que nous sommes malheureux pour eux. Car ils n’ont rien compris du désire des burkinabés d’aller vers une société juste de dignité et de partage pour tous. Ce qui est reproché aux pros Compaoré, ce n’est pas leur appartenance à des partis ou au camp qui a soutenu une dictature malfaisante et criminelle.

Non, c’est le fait qu’ils se sont tous ensemble comportés comme les propriétaires du Burkina Faso. Ce qui est le plus impardonnable, c’est le manque de compassion que le peuple a trouvé en eux qui est le plus dégoutant. C’est le fait qu’ils aient utilisé l’appareil judiciaire de l’État pour classer sans suite l’exigence d’identification des morts de Thomas Sankara et ses compagnons qui est le plus répugnant.

Ils furent enterrés nuitamment à la va vite comme des chiens, sans un bain mortuaire, sans que leur famille ne puissent voir leur reste. L’exécution sommaire sans étaler des preuves d’accusation de Jean-Baptiste Lingani et d’Henri Zongo, sont des crimes crapuleux difficilement pardonnables. La mort de notre frère Norbert Zongo et ses compagnons de route, calcinés dans un attentat criminel qui n’a suscité aucune indignation de leur part. Ils vivaient dans un autre monde. Voila ce qui n’est plus acceptable dans le Faso d’aujourd’hui.

Et revoilà que leurs putschistes foireux de Ouagadougou, qui hier encore avaient tué et blesser des innocents, ils réclament à leur tour des garanties pour leur sécurité, en oubliant qu’ils n’ont assuré que la sécurité des Compaoré et consorts au mépris du peuple. Ils ont trahi le peuple et leur serment de défendre l’intégrité physique de la nation et celle des hommes et des femmes qui leur a donné vie.

II – La morale est au dessus de la loi

Les français qui disent que la loi électorale qui écarte les suiveurs de Compaoré est injuste. Nous leur répondons ici et sans ménagement. Que la loi d’aryanisation qui obligeait les juifs allemands à vendre leurs entreprises et leurs biens aux allemands blonds aux yeux bleus était inique et criminelle.

La décision du gouvernement de Vichy de déporter les juifs français vers les camps de la mort était injuste et indigne de la France. La décision du général de Gaulle, de ne pas payer une pension digne de ce nom aux soldats africains des deux guerres mondiales était injuste et indigne de la France que nous considérons aujourd’hui comme une nation ingrate et oublieuse de son propre passé. Que la France désigne le meilleur de ses historiens pour nous affronter dans un débat contradictoire sur ce qu’elle a fait de juste en Afrique et elle gagnera notre respect.

Nous ne parlons pas de l’or ou de l’uranium. L’idée même de payer nos produits, coton, café, cacao, arachide ou anacarde à des prix fixés par les français est indigne et ruine l’effort de travail de millions de paysans africains. Le fait de nous imposer des dictatures sordides et d’empêcher notre marche vers la démocratie, est indécent et dégoutant comme nos excréments si un tel acte vient de la France qui se dit pays berceau des droits de l’homme.

Nous préférons avoir des leçons de morale et de démocratie de la part de l’Allemagne avec tout son passé macabre, que les élucubrations de ce vieux pays endetté et à bout de souffle avec ses millions de chômeurs sans horizon et qui veut se mêler de l’air que nous respirons en Afrique.

La France à fait assez de dégâts chez nous pour être aujourd’hui en position de donneuse de leçons. En réalité le problème des Français est qu’ils n’ont pas trouvé leurs hommes de main dans ceux qui ont été qualifiés par la loi électorale. Voilà la vraie réalité de leur position face à la crise au Burkina-Faso.

Les méthodes utilisées en Côte d’Ivoire sont sous nos yeux. Les Burkinabés ne veulent plus de ceux qui détenant la majorité au parlement pendant des décennies, n’ont jamais élevé la voix quand le crime et la crapulerie étaient érigés en mode de gouvernance. Voilà pourquoi, ils ont été éliminés de la course électorale. Les Burkinabés, veulent construire un autre Burkina-Faso en empêchant les mêmes plantes vénéneuses de repousser pour obscurcir l’horizon commun.

C’est comme si à la libération on demandait au général de Gaulle de composer avec les partisans de la collaboration. Philippe Pétain, Pierre Laval. Etienne Flandin, Raphaël Alibert, François Darlan et consorts. C’est impossible les collabos n’avaient pas les mêmes valeurs que les autres français. La collaboration avec l’occupant était normale pour eux.

Que les partisans de Compaoré et leurs maîtres français se souviennent bien que les femmes qui couchaient avec les Allemands pendant l’occupation furent tondues et humiliées lors de l’épuration à la libération. Ne parlons même pas des exécutions sommaires, la pendaison des margoulins du marché noir, sans compter les tribunaux d’exception pour juger les collabos et le gouvernement de Vichy. Dont les membres furent frappés d’indignité nationale. Confiscations des biens, dégradation nationale et autres peines de mort exécutées sans ménagement.

Stop aux collabos. Dans la constitution de la république algérienne il est écrit noir sur blanc à l’article. 73 – Pour être éligible à la présidence de la république, le candidat doit jouir uniquement de la nationalité algérienne d’origine.
– être de confession musulmane,
– avoir 40 ans révolus au jour de l’élection,
– jouir de ses droits civils et politiques
– attester de la nationalité algérienne du conjoint
– justifier de la participation à la révolution du 1er Novembre 1954 pour les candidats nés avant 1942.

– justifier de la non participation des parents du candidat né avant juillet 1942, dans des actes hostiles à la révolution du 1er Novembre 1954,
– produire une déclaration publique de patrimoine mobilier et immobilier, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Algérie.

Il y a des données injustes dans cette constitution algérienne, mais on ne va pas faire un coup d’état parce qu’on demande que tu sois musulman et que ton épouse soit algérienne. Pourquoi les intérêts personnels prennent toujours le pas sur la paix civile et le vivre ensemble dans nos malheureux pas africain ? Quand tu as une piscine géante et que tes voisins n’ont pas une goutte d’eau à boire et que cela ne te préoccupe pas comment veux tu qu’ils te suivent et se reconnaissent en toi ?

La France au nom de ses intérêts sordides et mesquins, avait soutenu une rébellion en Côte d’ivoire pour permettre à des terroristes de siéger au gouvernement en Côte d’Ivoire, parce qu’une loi constitutionnelle empêchait celui qui était son choix d’être président de la Côte d’Ivoire. Au final le président candidat à sa propre succession est un candidat dérivé de fait selon la cour constitutionnelle ivoirienne. Nous y voilà pour la légitimité.

Les burkinabés sont dans une situation de vigilance permanente, ou ayant vu de leurs yeux les méthodes et les agissements de la France ainsi que ses réseaux franco-africains, ont décidé de ne plus se laisser faire. Toutes les tentatives de ce genre se heurteront à la résistance farouche d’un peuple plus que jaloux de sa souveraineté.

Dans l’Afrique d’aujourd’hui, au Burkina Faso, comme ailleurs, les peuples ne veulent plus construire du nouveau avec toutes les anciennes poutres qui ont provoqué l’effondrement de la maison commune. Voila ce que la France et la CEDEAO, versatile et infantilisée doivent comprendre. Voila ce que les partis et les candidats recalés par la loi électorale burkinabé doivent comprendre.

Ils sont des citoyens burkinabés, mais pour cette élection, ils doivent se mettre de côté car ils ont fait assez de dégâts. Ce n’est donc pas avec eux que nous allons reconstruire ce qu’ils ont déjà détruit par aveuglement et aussi par leurs égoïsmes forcenés, leur négativité et leur méchanceté criminelle. Toutes les lois électorales au monde sont restrictives même quand on dit que le candidat doit être âgé de 40 ans. Alors stop aux collabos. C’est le sens de la loi électorale voté en plein jour par le conseil national de transition.

Alors pas de pendaisons ni de tontes publiques pour les pros Compaoré, mais de l’humilité vers ce peuple qu’ils ont tant maltraité. C’est ce que nous attendons d’eux, ils n’ont même pas été capables de cela. C’est le sens de notre amertume car ils sont nos frères. Tel est le sens de cette loi électorale qui les écarte de la députation et de la présidentielle prochaine.

III – Les conséquence du putsch sanglant de Ouagadougou

– Les comptes bancaires des putschistes et de leurs alliés sont bloqués par les banques à la demande expresse du gouvernement de transition.
– les partis et personnalités favorables au coup d’état ont leurs comptes bloqués par les banques. Le gel des avoirs bancaires a été annoncé par le procureur de Ouagadougou.

– Le régiment maudit de la RSP, est dissous, et cela n’est plus négociable. il doit être désarmé et son personnel républicain affecté à d’autres corps de l’armée burkinabé.
– Les organisations de la société civiles ont demandé au peuple ne pas s’en prendre aux putschistes et à leur famille.
– Une enquête judiciaire est ouverte contre tous les putschistes
– La justice Burkinabè a déjà lancé des poursuites judiciaires contre Blaise Compaoré, pour Haute trahison, et attentat à la constitution depuis le 16 juillet 2015.

– En ce qui concerne le parti du CDP, ce mouvement politique sur lequel Compaoré s’est appuyé pour mener tant de burkinabés à la mort, il n’est pas dissous, mais est obligé de faire profil bas, d’être moins arrogant, d’avoir de la compassion pour les morts, d’apprendre à vivre en tirant les leçons de sa propre médiocrité, de sa lâcheté qui a permise à un seul homme de le mener les yeux fermés le pays dans les impasses du temps présent.

– Le CDP, doit apprendre que c’est avec le peuple qu’il faudra composer pour bâtir un projet de société acceptable par tous.

– Dans le Burkina nouveau, si le peuple n’est pas avec toi c’est que tu es contre lui. Ceux qui pensent que les prébendes et la prévarication d’hier peuvent les porter au firmament de l’histoire doivent déchanter le Burkina nouveau se fera sans eux. Ils auront l’opportunité de le vérifier.

IV – Postulat de conclusion générale

Les animaux sont des êtres toujours en état d’alerte ; ils se sauvent à travers la nature et se fuient mutuellement de toutes parts ; ils ont peur et se font peur. Qu’est ce que domestiquer les animaux, si non une victoire sur la peur, avant que celle-ci ne devienne intraitable ? On ne peut apprivoiser les animaux que très jeune, pris avant que leurs reflexes de peurs soient indomptables.

Voilà ce que les Compaoré, Diendéré, CDP et compagnie avaient oublié. Ils voulaient tous dominer et dompter un peuple majeur dans un monde majeur. La violence politique, le meurtre crapuleux, la prison, le gourdin, la machette, les enlèvements, les élections truquées avec des scores à la soviétique.

La richesse et l’opulence de quelques uns avec la misère pour le reste de la population. Tous ces abus et toutes ces peurs conduisent toujours à la révolte du peuple, qui fait éruption au moment ou on s’y attend le moins, sur la scène pour s’approprier, la souveraineté dont-il est le légitime propriétaire.

Oui la coercition peut amener des hommes à t’obéir, mais elle peut aussi provoquer la révolte. Que toutes les dictatures africaines voisines du Burkina-Faso et ailleurs sachent que même dans l’obéissance la plus soumise, la révolte est latente. Elle peut éclater un jour ou l’autre, sous l’action de circonstances imprévues.

La seule autorité qui n’a pas peur, est celle qui naît de l’amour. Entre une mère et son fils entre un père et ses enfants. La police l’a tellement bien compris que dans les prises d’otages elle appelle parfois la mère ou la femme du forcené pour le dissuader de faire du mal aux otages.
Dans le récent putsch foireux au Burkina-Faso, les sociologues ont noté avec nous qu’un amour basé sur la confiance et la constance d’un homme de parole peu créer un réveil patriotique et amener les uns et les autres à se mettre au service d’une autorité qui veut le bien de la nation. Nous vous donnons un exemple concret pour illustrer le fond de notre pensé.

Quand toutes les administrations étaient fermées, et que les malades et les blessés affluaient vers les hôpitaux désertés par les médecins, infirmiers, sages-femmes et tous le personnel technique nécessaire de santé publique, notre frère, Cherif Moumina Sy, le président du CNT, le conseil national de transition, avait lancé un appel patriotique à la nation pour demander à tout le personnel de santé de faire le possible pour être sur leurs lieux de travail pour prendre en charge les nombreux blessés.

Dans les minutes qui suivirent cet appel, à moto ou à vélo, tous ceux qui étaient terrés chez eux ont bravé le couvre feux des putschistes et étaient présents pour faire face aux besoins de la nation en difficulté

Tous les pouvoirs qui emploient la force physique, et la violence sont condamnés à vivre dans la peur de leur ombre, la DSP de Mobutu. La RSP, de Blaise Compaoré. Le régiment commando de la garde présidentielle togolaise, RCGP. Le groupement d’intervention et de protection présidentielle tunisien du sinistre Ben Ali ou les Forces spéciales d’Alassane Dramane Ouattara. Ne sont rien d’autres que les bras armés de gouvernements aux aboies éclairés que par leurs propres peurs.

Faire en sorte que le nombre de mécontents ne soit pas doublement supérieur aux partisans de ton régime politique despotique, telle est la clé de l’équation qui se pose constamment aux dictatures criminelles.

Le gouvernement légitime est le gouvernement qui n’a pas besoin d’utiliser la violence policière, les gendarmes, la police politique, les militaires, les grenades offensives, les kalachnikovs et les chars d’assaut contre son propre peuple. C’est parce qu’il est légitime qu’il sait qu’il sera obéi par le peuple souverain. Voila ce que les frère Compaoré, la CDP et les putschistes avaient oublié dans les premières heures de leurs aventures macabres sans lendemains au pays des hommes intègres.

Chers camarades de lutte, notre frère le Capitaine para commando Isidore Noel Thomas Sankara, nous charge de vous rappeler que:
« C’est avec le poing levé vers vous, que nous vous disons ici et avec sincérité que : la patrie ou la mort, nous vaincrons »

Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano (Suisse)
Tel. 0041792465353
Mail : nicolasnzi@bluewin.ch

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