12 personnes ont péri et des dizaines d’autres ont été blessées dans un affrontement armé des tribus ennemies dans le Nord-est de Libye. Les services de sécurité de Libye n’expliquent pas les causes de cet affrontement, mais informent d’avoir saisi à l’un des groupes, opposés aux nouvelles autorités officielles du pays, plus de cent chars et 26 lance-roquettes.
La situation demeure extrêmement tendue. Les affrontements opposent constamment des groupes armés. Leurs causes sont les plus différentes, dit Evguéni Satanovski, directeur de l’Institut du Proche-Orient.
« En Libye les tribus se comptent par centaines. Toutes elles se livrent la guerre. Elles concluent des alliances provisoires et permanentes, qui s’avèrent tout aussi temporaires. Les conflits ont lieu pour le contrôle des pâturages, pour l’accès aux sources d’eau, pour se venger des parents tués. Et enfin, parce qu’il y a un repartage des champs pétroliers. Seulement qu’au lieu d’un seul ministère du pétrole et d’un seul leader de la révolution libyenne, qui décidait lui-même combien donner à qui, on voit dominer le principe à qui s’empare le plus, qui est le principe d’une grande guerre ».
Les combats entre les tribus libyennes sont devenus plus fréquents après le renversement de Mouammar Kadhafi en automne dernier. Les résidents n’éprouvent pas de manque d’armes. Durant la guerre contre le régime les tribus ont reçu des armements de l’étranger, et depuis ne se dépêchent pas à déposer les armes.
Les activités terroristes connaissent également un développement. Après le renversement du colonel Kadhafi avec l’aide de la coalition occidentale la Libye a commencé à se démembrer en clans, dit l’expert de l’Institut de l’Orient Vladimir Issaïev.
« Naturellement, les pouvoirs en place en Libye ne parviennent pas à gouverner le pays, parce que l’ancienne armée n’existe plus, tandis que la nouvelle n’est pas encore créée. Il en est de même avec la police. Dans ces conditions, chaque clan commence à armer ses partisans. Les armes ne manquent pas, parce que leurs stocks avaient été pillés, et on les voit à présent apparaître n’importe où – en Syrie, comme au Mali ».
Les experts ne sont pas surs que les autorités libyennes parviennent à désarmer les groupes, et donc la crise va se poursuivre encore longtemps.
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