Loin de s’effondrer, le régime syrien est passé à l’offensive

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Les services de renseignements occidentaux ont parfaitement conscience de la situation et ont alerté leurs gouvernements sur la nécessité de faire « quelques chose » pour sauver leurs protégés de la déroute qui s’annonce.

Ces derniers jours, les puissances occidentales ont musclé à l’extrême leurs déclarations anti-régime syrien et agitent l’option de leur intervention militaire contre lui. Ce qui en est la cause est la réalité du terrain en Syrie telle qu’elle est en train d’évoluer suite à l’offensive généralisée lancée par l’armée régulière contre les bastions tenus par la rébellion. Il s’avère que malgré l’armement et le soutien logistique que lui fournissent ces puissances et certains Etats de la région, malgré l’afflux de  » volontaires «  étrangers dans ses rangs, la rébellion armée syrienne n’est pas en mesure de contenir l’assaut des forces gouvernementales et se retrouve dans une mauvaise posture en danger de déroute.

Les services de renseignements occidentaux ont parfaitement conscience de la situation et ont alerté leurs gouvernements sur la nécessité de faire  » quelques chose  » pour sauver leurs protégés de la déroute qui s’annonce. D’où les contacts et les consultations engagés par ces gouvernements pour s’entendre sur la forme que prendra l’intervention directe de leurs Etats aux côtés de la rébellion armée syrienne, car à leur niveau le principe de cette intervention n’est plus sujet à débat. Pour ces Etats, il s’agit seulement de fournir à celle-ci le prétexte pouvant la rendre acceptable aux yeux de l’opinion et de la communauté internationales. Celui d’une  » zone libérée «  en territoire syrien par la rébellion armée qu’il faudra protéger des attaques de l’armée régulière n’est plus d’actualité compte tenu de l’évolution de la situation sur le terrain.

Même si elles en parlent encore, les puissances anti-régime syrien ne croient plus en cette perspective, Washington lui a apparemment trouvé un substitut, celui de la menace des armes chimiques dont dispose le régime syrien et dont Obama a tout récemment averti que leur déplacement constituerait un cas de  » casus belli  » qui obligerait les Etats-Unis à intervenir. Déplacement pouvant à tout moment être rendu possible pour des raisons de sécurité mais auquel évidemment Washington attribuera la raison de l’utilisation de ces armes chimiques qu’elle a dit redouter. C’est pourquoi l’on assiste depuis quelques jours à la multiplication de déclarations et d’analyses occidentales tendant à faire croire à l’imminence de cette utilisation en faisant valoir au mépris de la réalité de la tournure prise par la confrontation en Syrie que le régime étant acculé aux abois et près de l’effondrement n’hésitera pas à faire usage de ces armes chimiques.

Non seulement le régime ne s’effondre pas en Syrie mais il démontre qu’il est en train de prendre le dessus sur la rébellion armée aussi bien militairement qu’auprès de l’opinion syrienne qui découvre peu à peu les véritables nature et objectifs de cette rébellion et des puissances étrangères qui la soutiennent. Situation dont Brahimi n’ignore rien et dont il tiendra compte pour établir le plan de paix qu’il devra soumettre à la communauté internationale et aux belligérants syriens. Ce que redoutent de son pragmatisme les puissances occidentales et arabes qui ont décidé depuis le début du conflit que l’issue de ce dernier ne doit être que le départ de Bachar El-Assad et la chute de son régime. Quitte pour cela à mettre la communauté internationale devant le fait accompli d’une intervention militaire à laquelle elle n’aura pas donné son feu vert. Avec toutes les conséquences dangereuses pour la paix dans la région et dans le monde qu’elle entraînera inéluctablement et le chaos absolu qui s’installera en Syrie une fois l’opération engagée.

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5172190

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